Bien qu’insatisfait par le caractère minimaliste de cette motion PDC, le groupe Ensemble à Gauche a néanmoins soutenu cette dernière demandant que le canton de Genève accueille 10 familles de réfugiés vivant dans le camp de Kara Tepe sur l’île de Lesbos. Il lui a apporté son soutien car si 10 familles, c’est peu, trop peu ! Pour ceux qui en feront partie, c’est toute la différence entre la détresse, l’abandon, l’innommable et une porte ouverte sur un avenir. Nous avons soutenu également l’amendement qui a porté à 20 le nombre de familles à accueillir. Un grand pas pour ces 20 familles, mais un pas dérisoire pour l’humanité.

Notre groupe a donc approuvé cette motion, tout en déplorant que l’on se borne à qu’entrouvrir nos portes. Mais 10 ou 20 familles, c’est déjà ça. Comment arguer qu’il faudrait les refuser au motif qu’il faudrait faire plus et mieux. Mais dans le même temps comment articuler cela avec la détresse des autres, les conditions déplorables, innommables dans lesquelles ils, elles devront continuer à vivre.

Nous ne pouvons nous satisfaire d’exception en matière d’asile. Accepter cette motion ne peut se découpler de la nécessité de lutter pour une politique d’asile digne de ce nom. Ce qui signifie l’empoigner de manière globale et intégrée pour développer une politique d’asile fondée sur le respect du devoir d’hospitalité envers quiconque est menacé dans son intégrité pour des motifs politiques et/ou économiques en découlant. Ce qui implique de refuser les murs inhumains érigés autour de l’Europe, en collaborations avec des dictatures et des gouvernements menant des politiques bafouant les droits humains. Une telle posture impose de lutter pour remettre en question les accords qui abandonnent, notamment l’Italie et à la Grèce face à la gageure que représente la gestion des camps de réfugié.e.s.  Le respect de la politique d’asile requiert le refus de ces murs, ennemis de l’humanité, qui ont été érigés aux frontières de l’Europe. Des murs, des camps qui sont l’antithèse du droit d’asile, qui sont la négation des droits humains. Des zones de non droit dont il faut abattre les murs.

 Enfin, parallèlement il est impératif de ne pas soutenir les gouvernements qui oppriment leurs populations. Ce qui requiert également un contrôle plus rigoureux de l’action des multinationales qui souvent ne rechignent pas à se salir les mains aux contact de ces gouvernements.

Ainsi, le groupe EàG a soutenu cette motion ainsi que son amendement, acceptée par 52 oui voix contre 43 refus, considérant que 20 familles c’est mieux que 10, même si c’est malheureusement encore trop peu. Mais mieux vaut cela que rien du tout. Ce faisant, il a appelé les parlementaires à ne pas se limiter à cette mesure trop restrictive et à défendre le droit d’asile tel qu’il se doit d’être et non pas comme il est pratiqué, tel qu’il est déshumanisé.