Votations fédérales

OUI à l’initiative « anti-burqa » : le combat contre l’islamophobie continue !

L’initiative en faveur de « l’interdiction de se dissimuler le visage » en public passe la rampe de justesse. Les votant-e-s genevois-es s’y sont eux timidement opposé, à 51%. Les arguments faussement « féministes » affirmant vouloir d’autorité contribuer à « libérer » les femmes musulmanes et d’autres insanités, sans parler de ceux qui invoquent la lutte antiterroriste contre les « casseurs » cagoulés, l’ont emporté. Ensemble à Gauche regrette ce résultat et poursuivra son combat contre l’islamophobie et en faveur des libertés individuelles.

Douze ans après la victoire à 57,5% de l’initiative interdisant la construction de minarets, le maigre résultat du jour de l’initiative du «Comité d’Egerkingen», avec environ 52% de OUI au niveau national, laisse tout de même entrevoir un recul des arguments islamophobes et racistes. La burqa en Suisse n’est pas plus un problème réel nécessitant un article constitutionnel que ne l’était à l’époque la prolifération inexistante de minarets, dans un pays qui en comptait quatre. La contrainte est déjà interdite par le Code pénal, nul ne peut être forcé à se dissimuler le visage contre son gré… La campagne féministe et antiraciste menée par les mouvements sociaux (Foulards violets, Faites de vagues, Outrage collectif, Grève féministe, …) dans laquelle Ensemble à Gauche s’inscrivait, a indubitablement eu un impact positif. Ces mouvements sont parvenus à entrer dans le débat et à le complexifier. La lutte continue !

NON à la privatisation de nos identités électroniques

Avec près de 65% de NON au niveau suisse, 69% à Genève, la population rejette sèchement la privatisation de l’identité électronique. La loi sur les services d’identification électronique (LSIE) prévoyait de confisquer abusivement à l’Etat une de ses fonctions régaliennes élémentaires: délivrer à tout·e citoyen·ne un moyen d’identification personnel, qu’il soit numérique ou analogique d’ailleurs. La loi rejetée prévoyait de privatiser cette tâche en déléguant l’émission de « passeports électroniques » (e-ID) à des entreprises privées sans même proposer d’option publique alternative. A travers ce scrutin, la population marque son attachement aux services publics.

Alors que le numérique prend une part croissante dans les échanges sociaux à tous les niveaux, il est indispensable que la Confédération s’engage et investisse dans ce domaine pour proposer à chacun·e un moyen d’identification électronique délivré et garanti par le service public. Il en va de la protection de la vie privée de toutes et tous et de la protection des données de chacun·e, toujours plus menacées notamment par les multinationales géantes du secteur informatique. La commercialisation de l’e-ID que mettait en place la LSIE aurait rabaissé la Confédération au rang de simple fournisseur de données au secteur privé. La population n’en a pas voulu !

NON à l’accord de libre-échange avec l’Indonésie

Alors qu’au niveau national le OUI l’emporte de justesse, Genève s’est opposée à près de 60% à l’accord antisocial et destructeur de l’environnement de libre-échange avec l’Indonésie. Ce pays est le principal producteur mondial d’huile de palme, elle en a exporté plus de 30 millions de tonnes en 2018. Cette production est liée au défrichement ou aux incendies à grande échelle de forêts vierges, ainsi qu’aux émissions massives de gaz à effet de serre. Cette monoculture détruit des forêts tropicales très riches en espèces: les populations indigènes et les paysan·ne·s sont déplacés…

Alors qu’il faudrait favoriser les commerces de proximité et les producteurs locaux, l’accord encourage a contrario les transactions internationales et l’agrobusiness, sans égard pour l’environnement et les droits humains. L’accord augmentera l’importation d’une huile de palme, néfaste à la fois pour la santé publique et pour les petits producteurs, tant en Suisse qu’en Indonésie. Malgré la défaite, le combat contre la mondialisation néolibérale se poursuit.

Votation cantonale

OUI à l’indemnisation pour perte de revenus liée au Coronavirus

Avec plus de 68% de OUI, la loi d’indemnisation des pertes de revenus liée au COVID recueille un fort soutien populaire. La population sanctionne ainsi sans appel les arguments xénophobes des référendaires, MCG et UDC. Ce très bon résultat affirme la volonté des Genevois-ses de dessiner une issue solidaire à la crise sanitaire et économique. La défense intransigeante des droits et des revenus de tous les habitant-e-s face à cette crise ne fait pas débat. Le gouvernement et le Grand Conseil devront en tenir compte.

En effet, la loi garantit une indemnité financière à l’attention de toute personne dont les activités ont cessé au printemps en raison du confinement général. Alors que les mesures d’aides devaient entrer en vigueur au plus vite pour soutenir les travailleuses-eurs précaires, le refus de l’urgence par des élu·e·s de droite et d’extrême droite (MCG et UDC mais pas seulement), relayé par le référendum susmentionné, a bloqué l’entrée en vigueur de la loi, plongeant par la même occasion des milliers de petits indépendants l’incertitude et dans une précarité accrue.

Votation communale

NON au parking Clé-de-Rive : un plébiscite pour la mobilité douce

La population de la Ville de Genève a largement balayé (64%) le paquet ficelé Clé-de-Rive. En refusant le parking privé démesuré (500 places), elle a envoyé un signal clair en faveur de la mobilité douce. Elle sanctionne du même coup la mauvaise foi des partisan-ne-s de Clé-de-Rive qui ont mené campagne en ne parlant que des rues piétonnes et « oubliant » qu’il s’agissait surtout d’un projet en faveur du tout-voiture.

Ensemble à Gauche, qui a participé au référendum et à la campagne, se réjouit de ce résultat. Il doit encourager la Ville à promouvoir résolument la mobilité piétonne et cycliste ainsi que les transports publics au détriment de la voiture. Ensemble à Gauche au Conseil municipal s’engera rapidement en faveur d’un projet de piétonnisation des rues du quartier de Rive.