Les formations politiques de la gauche alternative des cantons romands (Genève, Vaud, Fribourg, Neuchâtel) participaient ce matin avec d’autres partenaires alémaniques et tessinois à une conférence de presse pour annoncer l’association de leurs forces pour défendre un projet commun au Parlement fédéral dès l’automne 2019, comme sur le terrain extraparlementaire. Ces mouvements se sont unis derrière un slogan: L’égalité maintenant!

La politique du Conseil fédéral et de la majorité des Chambres placent les intérêts des privilégié·e·s et les droits des plus grandes entreprises de ce pays au-dessus des intérêts de ses habitant·e·s et de ceux de la planète. La société suisse n’a jamais été aussi inégalitaire : en 2017, ses multimillionnaires ont accru leurs fortunes de 100 milliards de francs, alors que les taux de pauvreté augmentent, touchant plus particulièrement les femmes.

Il est urgent de construire une nouvelle alliance politique, sociale et écologiste à la gauche du PSS, qui refuse de collaborer avec la droite au nom d’une politique du moindre mal qui nourrit la résignation. Le choix de notre population ne peut se restreindre à une alternative entre statu quo néolibéral et dérives excluantes et liberticides. 

Nous voulons une alternative forte. C’est pourquoi nous nous engageons :

  • Contre le dumping social et pour des droits garantis à la protection légale du monde du travail, pour des conventions collectives fixant des minimaux salariaux, des assurances sociales solidaires et des primes d’assurance maladie proportionnelles aux revenus. Pour une AVS massivement renforcée qui garantisse le maintien du revenu de façon appropriée par des contributions solidaires. Des mesures d’accompagnement s’imposent également, afin que les employeurs·euses cessent de jouer la concurrence entre les travailleurs·euses pour faire pression sur les salaires et les conditions de travail. Nous refusons donc l’accord-cadre Suisse/Union européenne.
  • Pour l’égalité femmes/hommes, nous soutenons l’ensemble des revendications de la grève des femmes du 14 juin 2019. Les attaques contre les services publics et les prestations sociales qui portent atteinte aux droits des femmes doivent cesser. Le principe de l’égalité doit dominer toutes les politiques publiques. Nous défendons par exemple un congé parental d’un an, réparti égalitairement entre les 2 parents, pour viser une meilleure répartition des tâches éducatives et domestiques.Refusons les discriminations et violences dans les espaces public et privé en raison du genre ou de l’orientation sexuelle.
  • Pour des mesures radicales contre le changement climatique et pour la protection de la biodiversité. La réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre est une priorité. Pour la sortie sans délai du nucléaire, pour des investissements publics dans les énergies renouvelables, les économies d’énergie et les innovations écologiques, dans l’isolation thermique des bâtiments, dans le développement de l’offre et la baisse massive des prix des transports publics. Pour gagner la majorité de la population, le combat écologique est inséparable de celui pour la justice sociale.
  • Pour des politiques commerciales internationales répondant aux intérêts des populations, et contre les accords de libre-échange fondés sur le dumping social et environnemental. Les intérêts des grandes entreprises ne peuvent pas passer outre les décisions démocratiques visant à protéger et à renforcer la sécurité sociale, économique et écologique de la planète.
  • Pour un véritable droit d’asile et contre une Suisse forteresse au cœur d’une Europe forteresse. La Suisse doit cessser d’être le bon élève d’une politique européenne fondée sur la fermeture et l’expulsion ; elle doit garantir des droits et la sécurité aux personnes qui y cherchent refuge. Nous exigeons l’arrêt immédiat des renvois Dublin, la fin de l’enfermement administratif, un accueil digne des personnes en exil, la régularisation des sans-papiers et une facilitation de la naturalisation et de l’obtention des permis de travail et de séjour.
  • Pour la suppression de l’armée suisse: aucun budget pour l’armement. Pour l’interdiction de l’exportation d’armes, en particulier vers les dictatures, les pays en guerre et les États qui violent les droits humains. Travaillons ensemble à combattre la spoliation des ressources des autres pays, en particulier des plus pauvres d’entre eux, par les multinationales et grandes banques suisses, facilitée par un droit fiscal au service des dominants.

Il est temps de construire une Suisse pour toutes et tous.

L’égalité, maintenant!