Rémy Pagani, Maire EàG de la Ville de Genève, s’exprimait en fin d’après-midi face au Conseil municipal. Suite à l’annulation par la Chambre constitutionnelle du vote sur les quatre référendums EàG, le magistrat EàG a présenté ses excuses pour les erreurs qui relevaient de sa responsabilité dans cette affaire. Mais Rémy Pagani n’était pas seul à la manœuvre lors de la rédaction de cette brochure. « Certains de ses collègues du Conseil administratif, également visés par le jugement, préfèrent laisser Pagani ramasser tous les coups plutôt que d’assumer leur responsabilité », dénonce Brigitte Studer, cheffe du Groupe EàG au Conseil municipal, avant de redéfinir les priorités suite à l’annulation du vote municipal. « Ce qui est indispensable dès à présent pour la démocratie n’est pas de régler des comptes, mais bien d’organiser un scrutin au plus vite ! »

La démocratie c’est respecter les référendums
La droite, trop occupée à réclamer la tête de Pagani en invoquant la « démocratie assassinée », n’a pas jugé utile d’accorder l’urgence à une résolution d’EàG, soutenue par les Verts et le PS, demandant d’organiser rapidement le scrutin sur les quatre objets, pourtant réclamé par la population de la Ville, avec 19’400 signatures à l’appui. « Afin que la démocratie ne se retrouve pas confisquée, il est indispensable qu’un scrutin soit organisé au plus vite au sujet des coupes budgétaires antisociales et anticulturelles de la majorité de droite », réclame Brigitte Studer. L’annulation de ce vote, suite à des recours en justice desdits partis de droite, est une victoire politique à bon marché offerte à ces derniers, qui échappent momentanément à la sanction des urnes, contrairement à ce qui s’était passé en 2016 avec les mêmes coupes de la droite. « Toute démocrate qu’elle est lorsque il s’agit de faire la leçon, la droite va tout faire pour empêcher la tenue d’un vote en 2017 », déplore Brigitte Studer.

Pagani reconnaît sa part d’erreur
Le magistrat EàG a officiellement reconnu sa part d’erreur à l’ouverture de la séance du Conseil municipal de ce soir. En effet, l’annulation de la votation est motivée par le défaut d’impartialité attribué à la brochure de vote mise au point par le Conseil administratif en général et Rémy Pagani en particulier. En plaçant en tête des explications de la brochure une introduction rédigée par le comité référendaire, l’élu EàG a bouleversé les usages en la matière, qui – sans que la loi ne le prévoie explicitement – voient les explications des référendaires toujours situées en deuxième position. Par contre, il convient de souligner que ce texte a été approuvé par le Conseil administratif. Il en va de même en ce qui concerne les éléments de la «synthèse brève et neutre» de la brochure, qui sont également pointés par la Cour comme étant inadéquats du point de vue de la neutralité, il ne fait aucun doute que ce n’est pas Rémy Pagani seul qui les a rédigé et qu’ils ont été approuvés par le Conseil administratif. Pourtant, depuis vendredi dernier, le Conseil administratif n’a cessé de se défausser de la responsabilité collective du Conseil administratif au détriment de Rémy Pagani. Dès lors, il paraît clair que Rémy Pagani subit une attaque complètement disproportionnée de la droite et de ses relais médiatiques. Soulignons enfin que Rémy Pagani n’a à aucun moment bénéficié d’avantages personnels dans cette affaire.

Une erreur pas si exotique que ça
« Au vu de la charge médiatico-politique contre Rémy Pagani, on a l’impression que c’est la première fois qu’une brochure de votation parait avec un défaut de neutralité », observe Tobia Schnebli, conseiller municipal EàG. Il convient dès lors de dresser une liste non exhaustive des turpitudes des magistrats de l’Entente en matière de tentative indue d’influencer l’électorat: intervention de Pierre Maudet (PLR) lui ayant permis d’arracher le vote de la LPol avec une majorité d’une cinquantaine de signatures, sans que la justice ne décide d’annuler le vote ou de faire revoter la population, ou encore envoi avec les déclarations d’impôt d’un appel à soutenir la RIE3 par Serge Dal Busco (PDC), sans qu’aucune sanction ne soit prononcée à l’encontre dudit conseiller d’Etat.

EàG au Grand Conseil va proposer de modifier la LEDP
Afin d’éviter de revivre une telle débâcle démocratique, Pierre Vanek, chef du groupe EàG au Grand Conseil, proposera une modification de la loi sur l’exercice des droits politiques (LEDP). « Il faut enlever la responsabilité de la mise au point des brochures aux exécutifs, au Conseil d’Etat et aux Conseils administratifs, qui sont forcément partie aux débats politiques en question », explique le député EàG. « Il est temps de préciser les règles quant à qui écrit quoi dans ce matériel, pour garantir l’équilibre des avis entre le OUI et le NON… et pour permettre les recours éventuels en temps utiles, soit avant la publication papier définitive, ceci permettant de corriger des brochures plutôt que d’annuler des scrutins. » EàG proposera donc au Grand Conseil une modification législative répondant à ces exigences.