A l’heure où une grande partie de la population doit affronter, pour les uns des diminutions significatives de leurs revenus, pour les autres la perte des leurs, il est indispensable non seulement de renforcer les aides de l’Etat, mais également d’assouplir leurs procédures administratives, qui se révèlent dans nombre de cas trop rigide pour favoriser un accès rapide à des prestations immédiatement nécessaires. C’est ce que propose une motion (M 2638) qui demandait également que le Service de l’assurance maladie (SAM) soit renforcé.  La motion a été acceptée, mais les renforts ont été refusés ce contre quoi s’insurge EàG.

La motion propose non seulement d’assouplir les démarches de réactualisation des situations par le SAM pour obtenir un subside dès que les personnes subissent une perte de revenu plutôt que d’attendre au minimum 6 mois, mais elle demande que l’Etat prenne en charge les franchises et participations à charges des assurés pour tout contrôle ou traitement liés au Covid-19. Il est établi que près d’un tiers des assuré·e·s renoncent à des soins au motif qu’ils ne disposent pas d’une réserve financière suffisantes pour affronter une dépense imprévue de moins de CHF 2500. La motion demande de surcroît une campagne d’information sur ces dispositions.

Le MCG refuse encore une fois des postes indispenables !
Enfin, ces mesures, ne pourront être mises en œuvre que si des moyens supplémentaires sont donnés au SAM afin celui-ci puisse simplement remplir son office. Or, alors que le SAM devait appliquer le nouveau système de subsides à l’assurance maladie voté par la population qui devait entrer en vigueur en 2020, une majorité du Grand Conseil lors des débats sur le budget 2020 a refusé d’accorder à ce dernier les moyens pour ce faire. Bien plus tard, il lui a concédé 6,8 postes, mais cela ne suffit pas encore pour faire face à l’ampleur de la tâche. Une fois encore une majorité du Grand conseil, sur demande du MCG, a refusé de soutenir la demande de renforts pour ce service formulée dans cette motion.

C’est un manquement à l’une des fonctions du Parlement : celle d’assurer aux services de l’Etat les moyens de faire leur travail. C’est aussi une forme de déni démocratique qui consiste à ne pas fournir les moyens de faire entrer en force le résultat d’une votation.

Il est temps d’en finir avec ces postures qui non seulement entravent le fonctionnement des Services à la population, mais portent préjudice aux habitant·e·s de ce canton. La crise du Covid -19, nous confronte à l’une des plus importantes crises sanitaire, sociale et économique, depuis des décennies. Il serait temps que le Grand Conseil assume ses responsabilités, et qu’il réponde de ses activités non plus face aux lobbys, mais face à la population. Mais ça, c’est encore une autre histoire…

Accepter cette motion est une occasion d’apporter une aide concrète aux assuré·e·s modestes de ce canton, non seulement dans l’immédiat par l’apport accéléré d’un subside auquel ils ont légitimement droit, mais en leur évitant par la célérité de cette intervention une aspiration vers l’endettement, et sa spirale infernale. Le groupe EàG s’étant assuré que la motion serait acceptée, s’est cependant abstenu comme expression de désapprobation à l’égard du refus d’octroyer les renforts nécessaires au SAM.

Jocelyne Haller