L’Assemblée nationale française a adopté à l’unanimité ce mardi 5 octobre une proposition de loi réaffirmant l’interdiction des pseudo “thérapies de conversion”, ces pratiques visent à imposer l’hétérosexualité aux personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT). Cette loi prévoit de considérer comme un délit spécifique les soi-disant pratiques de “thérapeutes” ou religieux qui prétendent “guérir” les homosexuels. A Genève, la prise de position du Grand Conseil contre ces pratiques d’un autre temps est un premier pas.

Les pratiques de comportements ou les propos répétés visant à modifier ou réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale seront punis de deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende. Cette sanction est portée à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende en cas de circonstances aggravantes, notamment lorsque la victime est mineure, dépendante ou que l’auteur est un ascendant. Cette proposition de loi peut permettre de sauver des vies, car il n’y a rien à guérir. Etre soi n’est pas un crime, on ne peut pas chercher à modifier l’identité de genre ou l’orientation sexuelle des personnes.

Ces pratiques “moyenâgeuses, venues des États-Unis, sont peu connues en Suisse et malheureusement difficilement quantifiables. Mais on décrit des traitements par “hypnose”, “hormones” voire ”électrochocs”, ainsi que des dérives “religieuses” entre “appels à l’abstinence” et séances “d’exorcisme”, et le recours aux “mariages forcés” hétérosexuels. De tels actes peuvent tomber sous le coup de la loi, via les violences volontaires, l’abus de faiblesse, l’exercice illégal de la médecine, le harcèlement ou la discrimination… Mais il est nécessaire de qualifier ces pratiques particulières comme un délit spécifique pour soutenir les victimes face à la difficulté de porter plainte et d’ainsi mieux prendre la mesure du phénomène. Il se peut que cette proposition de motion semble ne servir à rien juridiquement mais elle permettrait d’alerter et de rappeler que ces pratiques sont illégales, alors que certaines structures prétendent le contraire.

L’Europe, Malte et l’Allemagne ont déjà interdit les “thérapies de conversion”. Des démarches similaires sont engagées aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni ainsi qu’au Canada, qui a adopté un projet de loi fin juin. La prise de position du Grand Conseil contre ces pratiques d’un autre temps est un premier pas.

Salika Wenger