La mise à mort d’un homme noir de 46 ans, George Floyd, étouffé par un policier blanc de Minneapolis, une scène monstrueuse filmée pendant plus de 8 minutes par un témoin, le 25 mai dernier, a déclenché un soulèvement d’ampleur nationale dans 140 villes des États-Unis, provoquant plusieurs morts à ce jour. Ensemble à Gauche interpelle le canton de Genève et la Confédération!

Le pays compte déjà 43 millions de sans-emplois, femmes et hommes, et près de 110 000 victimes enregistrées du COVID-19 (sans doute plus en réalité), dont plus de la moitié appartiennent aux populations noires et latinos. Cette crise sociale sans précédent depuis les années 1930 plonge les classes populaires dans la misère, à laquelle le pouvoir répond par la chasse aux pauvres : deux tiers des personnes emprisonnées aux États-Unis sont noires ou latinos! Et c’est dans le contexte de ce désastre, que surgit le premier grand mouvement de protestation populaire du « monde d’après », au cœur du pays le plus riche et le plus puissant du monde.

Pour exprimer notre solidarité avec les personnes victimes de la violence raciale meurtrière et de la réclusion de masse, mais aussi envers l’ensemble des classes subalternes aux États-Unis, victimes du chômage, de la privation de logement et de la misère, Ensemble à Gauche a rejoint les manifestations organisées ainsi que déposé une résolution au Grand Conseil genevois et une question au Conseiller fédéral Ignazio Cassis.

La réponse du chef du Département des affaires étrangères (DFAE), Ignazio Cassis, a été peu loquace: «Concernant la situation actuelle aux Etats-Unis, la Suisse s’est exprimée par une déclaration à l’OSCE (Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe). Dans ce cadre, la Suisse a abordé la discrimination des minorités, ainsi que la violence contre des journalistes. Le DFAE a aussi évoqué le sujet avec l’ambassadeur des Etats-Unis en Suisse le 4 juin.»

Avant de poursuivre sur le blabla fédéral habituel: «La Suisse s’engage depuis des années sur le plan international en faveur de la promotion et du respect des droits de l’homme dans le cadre des manifestations pacifiques. Lors de la session de mars 2020 du Conseil des droits de l’Homme, la Suisse a initié une déclaration commune à ce sujet. Elle a été rejointe par une cinquantaine d’autres Etats. Cette dernière thématisait notamment la violence des forces de l’ordre en réponse aux manifestations. »

De son côté, le traitement en urgence de la résolution, qui réclamait du Grand Conseil genevois qu’il exprime sa solidarité avec les protestations contre les violences racistes aux États-Unis et condamne les mesures de répression brutales annoncées par le président Donald Trump, a été rejeté par une majorité de droite (44 voix contre et 42 voix pour).

Ensemble à Gauche exprime sa solidarité avec les soulèvements populaires de 140 villes aux États-Unis et dénonce:
– Les crimes racistes perpétrés par la police des États-Unis, en particulier contre les Afro-Américain·e·s, dont le meurtre barbare de George Floyd à Minneapolis n’est que le dernier en date ;
– Le tribut disproportionné payé par les personnes amérindiennes, afro-américaines et latino-américaines à la pandémie du COVID-19, dans un contexte de chômage de masse et de misère, imposé à l’ensemble des classes populaires états-uniennes ;
– La politique de type colonial, menée contre les minorités raciales et l’ensemble des classes populaires, à l’initiative de Donald Trump, qui menace de faire intervenir des unités militaires « lourdement armées » dans les rues des États-Unis pour faire régner « l’ordre » de Wall Street.

Enfin, Ensemble à Gauche tient aussi à protester contre:
– La violence extrême exercée par les classes dominantes et les pouvoirs en place contre les peuples latino-américains, en particulier au Brésil, au Chili, en Équateur, au Pérou, etc., où ils subissent une misère de masse, des peines d’emprisonnement arbitraire et sont exposés sans protection à la pandémie de COVID-19, qui tue chaque jour plusieurs milliers de personnes ;
– La brutalité de pouvoirs de plus en plus autoritaires, tentés par le fascisme, et soutenus par l’impérialisme US depuis des années.