Le Grand Conseil a accepté ce projet de loi qui alloue un montant de 1,4 millions pour permettre l’hébergement de 155 personnes sans-abris en hôtels. Une décision qui non seulement permettra à ces dernières d’échapper aux dangers de la rue, qui plus est en hiver, mais leur assurera non seulement le gîte et le couvert, mais aussi un accompagnement socio-éducatif destiné à leur permettre de se reconstruire, de se réinsérer socialement. Une décision du parlement qui fait d’une pierre deux coups, puisqu’il a ajouté à l’aide concrète apportée à ces personnes sans-abris, le logement dans des hôtels actuellement désertés en raison de la crise, apportera un soulagement non négligeable pour nombre d’hôtels de la place.

Assurer un abri, un accompagnement socio-éducatif et la subsistance nécessaire aux personnes sans-abris est indispensable. Il est cependant navrant qu’il ait fallu une crise comme celle du Covid 19 pour nous rappeler cette évidence. Notre groupe l’a déjà dit à plusieurs reprises, la présence d’une pauvreté et d’une précarité croissante dans notre canton n’est pas une primeur. De loin pas, et ce n’est pas faute d’avoir fait l’objet de constants signaux d’alarme. Non ce qui a surpris c’est l’ampleur du phénomène, à partir du moment où de nombreux travailleurs précaires ont perdu le filet fragile de protection qu’ils avaient pu se constituer.

Là, la précarité dans laquelle vit une partie de la population et la pauvreté qui constitue son quotidien sont apparues dans son aveuglante brutalité. Il n’a plus été possible de détourner les yeux. Plus moyens de se perdre dans des arguties paralysantes sur à qui de payer, sur une répartition des tâches Communes/Canton qui prend des allures d’Arlésienne.

Alors dans ce contexte, le vote de cette loi apparait comme un petit pas pour la répartition Communes/Canton et un grand pas pour l’humanité, un grand pas pour les personnes sans-abris qui pourront en bénéficier.

Est-ce à dire que le problème est réglé ? Certainement pas, puisqu’il s’agit d’une mesure temporaire couvrant la période de l’hiver 2020-2021. Mais c’est déjà un répit que nous saluons.