Le parlement a voté une loi permettant de payer les charges sociales incombant aux employeurs-euses pour leur employé-e-s en réduction d’horaire de travail (RHT). Initialement, ce projet de loi comportait également la compensation du premier jour de carence lors de RHT et une indemnisation pour les apprenti-e-s. Or, la Confédération a décidé de prendre en charge ces deux mesures, allégeant de ce fait la charge du canton. Nous avons proposé qu’une symétrie soit appliquée par la prise en charge de la perte subie par les employés-e-s. En vain une fois de plus, la majorité a clairement montré à la détresse de qui elle était sensible et tant pis pour les autres !

Ce projet de loi prévoyait une dépense de 15,5 millions pour les trois mesures qu’il proposait initialement. La pris en charge par la Confédération des deux dernières mesures libérait un montant de 5,5 millions qu’il aurait été judicieux de réaffecter à la nécessaire compensation de la perte de 20 % de leur revenu pour les travailleurs-euses en RHT.  Ensemble à Gauche a présenté un amendement pour ce faire. Après le refus de celui-ci, nous sommes revenu-e-s à la charge en requérant l’égalité de traitement, à savoir que les charges sociales des employà-e-s en RHT soient aussi compensées par l’Etat. Là encore nous nous sommes heurté-e-s à un refus brutal. La droite, sans complexe a montré qu’elle compatissait au sort des entreprises en difficulté, mais ne s’alarmait pas du fait que les travailleurs-euses en RHT perdent de fait un cinquième de leur revenu. 

Il apparait évident à la lumière de la manière dont la droite envisage, et réclame à cors et à cris, des aides pour les entreprises ou diverses mesures d’allégement administratifs ou procéduraux, que la crise Covid19, en dépit de son caractère dramatique, lui ouvre une formidable opportunité pour faire basculer un certain nombre de contraintes et surtout reprendre à son avantage le rôle redistributeur de l’Etat ; celui qu’elle a régulièrement conspué jusqu’à maintenant. Comme quoi l’argent de l’Etat n’a pour elle pas la même odeur qu’il serve les intérêts de ceux qu’elle représente ou qu’il soit voué à répondre aux besoins de toute la population.