A l’issue de débats antérieurs sur la création d’un fonds cantonal pour soutenir la presse et de deux motions pour soutenir la presse locale et pour le maintien le maintien de l’emploi et des prestations de l’ATS qui avaient été balayés, une motion interpartis a vu le jour pour tenter au moins de préserver l’information citoyenne, locale et régionale. Celle dont les grands groupes de presse se désintéressent. Cette motion a été acceptée par une majorité de député.e.s. sensibles à l’appauvrissement drastique de l’information.

Cette motion n’avait pas la prétention de constituer une réponse universelle pour répondre aux défis que doivent affronter depuis de nombreuses années l’entier de la presse écrite en particulier, et les médias en général. Il s’agit d’une modeste motion interpartis qui visait à soutenir la presse écrite genevoise pour sécuriser la présence de l’information citoyenne locale et régionale. Elle demandait que le Conseil d’Etat garantisse celle-ci et le maintien des emplois par le financement de la production de l’information par des contrats de prestations. L’objectif pouvait sembler modeste, mais il faut bien attraper par un bout cette incommensurable problématique de l’indispensable survie de la presse. 

Une presse, dont l’existence – rappelons-le –  la diversité et la liberté sont les instruments centraux de la démocratie et de la formation de la libre opinion !

L’intervention des GAFA, ainsi que les choix économiques et les stratégies commerciales auxquelles ont procédé les grands groupes de presse ont mis en péril l’information et toutes les structures et les métiers qui y sont liés. Les affrontements entre les groupes de presse et les GAFA se font en réalité sur le dos des professionnels, des médias et sur celui des usagers. Ils représentent un danger indéniable pour la liberté et la diversité des médias.

Selon les professionnels de la branche auditionnés, en dépit de son ancienneté, cette motion reste pertinente, en raison de la crise actuelle et des divers plans d’économie annoncés dans la branche. Selon eux diverses pistes sont possibles. Ils en ont énumérées certaines qui mériteraient d’être étudiées, telles que le financement d’annonces officielles ou une couverture partielle du canton aux pertes publicitaire. Il va sans dire que ces mesures ne peuvent se développer au bénéfice des éditeurs. Elles doivent avant tout servir à la production de contenus journalistiques.  D’autres cantons, tels Vaud et Fribourg se sont dotés de moyens pour soutenir la presse. Le canton de Genève pourrait, devrait, en faire autant. C’est la position défendue par notre groupe.

Bien sûr, dès que l’on évoque la question du soutien aux médias, certains ne manquent pas de pousser des cris d’orfraies, dessinant les pires scénarios de presse étatique ou de manipulation de l’information. Comme si le modèle actuel de concentration des médias en des mains privées garantissait l’indépendance et l’objectivité des de ceux-ci.

Quel que soit le mode de financement des médias, nous ne devrions jamais admettre ou nous résigner au fait que les règles déontologiques, que la vocation de la presse soient contournés, voire trahies. A cet égard, un financement public pourrait même se révéler plus exigeant que bien d’autres.

Il est indispensable d’agir contre l’érosion de la presse en œuvre depuis des décennies. Il faut préserver la proximité des médias. Il faut maintenir et développer à tous prix le journalisme d’investigation, il faut garantir la fiabilité de l’information. Cette motion y participe modestement. C’est pourquoi, avec une majorité des député.e.s, nous l’avons soutenue.

Il est indispensable d’agir contre l’érosion de la presse en œuvre depuis des décennies. Il faut préserver la proximité des médias. Il faut maintenir et développer à tous prix le journalisme d’investigation, il faut garantir la fiabilité de l’information. Cette motion y participe modestement. C’est pourquoi, avec une majorité des député.e.s, nous l’avons soutenue.

Jocelyne Haller