Le comité de pilotage de la patinoire du Trèfle Blanc a présenté aujourd’hui les contours de son projet de construction d’un complexe commercial et sportif à Lancy. Le projet est pharaonique : « L’infrastructure contiendra deux surfaces de glace, dont l’une aura une capacité d’accueil du public de 8500 places, un parking souterrain de plus de 1000 places, ainsi que des surfaces commerciales de près de 20’000 m2 » peut-on lire dans le communiqué du comité de pilotage. « Le Pré-du-Stand en pire », dénonce le député EàG Rémy Pagani. « Ensemble à Gauche s’oppose à ce complexe immobilier ainsi qu’à cet investissement public pharaonique et luttera par tous les moyens contre sa construction. »

Des logements bon-marchés plutôt que des bureaux vides et un parking
Ensemble à Gauche regrette tout d’abord que la zone retenue pour réaliser ce projet soit une villa ayant été déclassée en zone 3 de développement. Plutôt que d’être consacrée à des bureaux, ce terrain – un des rares qui appartienne à l’Etat – devrait accueillir des logements bon marché pour la population. A proximité d’une gare Léman Express, leur position serait idéale. De plus, alors que les limites de surfaces d’assolement fixée par la Confédération sont sur le point d’être atteintes, c’est-à-dire que l’on ne peut plus déclasser de zones agricoles ou forêt à Genève pour construire, il est impératif d’utiliser en priorité les zones villas afin de construire des logements sociaux. De plus, la réalisation d’un parking aux portes de la Ville est une aberration totale. A cet endroit, l’autoroute de contournement est déjà saturée aux heures de pointes. EàG défend la construction de parking permettant d’accéder au centre en transports publics, mais plus loin de la ville…

Une arnaque pour la population
Plutôt que de construire du logement bon marché, le gouvernement préfère mettre son terrain à disposition d’une société privée qui offre des salaires faramineux à ces directeurs… jusqu’à plusieurs centaines de milliers de francs par année ! Et comme si ce cadeau en or massif ne suffisait pas, ce sera à la population de payer la construction du complexe ! La collectivité passera deux fois à la caisse : une première fois à hauteur de 180 millions pour payer la construction des deux patinoires, des bureaux et du parking et une seconde afin de payer, chaque année, le budget d’exploitation du Genève Servette Hockey Club (GSHC). C’est que le club est fauché. Alors qu’il sert des centaines de milliers de francs de salaires annuels à ses cadres, il est maintenu en vie par la Fondation Wilsdorf et par la générosité de la Ville de Genève, qui l’accueille actuellement gracieusement aux Vernets et a rénové à ses frais la patinoire.Par ailleurs, la Fondation Wilsdorf a indiqué qu’elle n’avait pas vocation à maintenir à long terme ce club sous perfusion.La population devra donc payer tandis que les cadres du GSHC continueront d’encaisser des salaires mirobolants !

Petites magouilles indignes
Enfin, le fait que l’Etat construise au lieu de céder des droits de superficie à cette société privée et pour le moins étrange… Il s’agit d’un tour de passe-passe qui permettra à l’Etat de prétexter un objectif d’intérêt public afin d’exproprier un propriétaire de villa qui refuse de céder son terrain… ce qu’un privé ne pourrait pas faire. Le canton ne recule devant rien pour aller s’aplatir face aux appétits gargantuesques des dirigeants du GSHC.

A mille lieues des préoccupations sociales et écologiques de la population
« Le COVID a mis en évidences certaines faiblesses de nos services publics », s’exclame le député EàG. « La population a besoin de logements abordables et veut que l’Etat se concentre sur les besoins sanitaires et sociaux ainsi que sur la lutte contre la crise climatique. Alors qu’on ne cesse de nous dire que les caisses publiques sont vides, alors que le gouvernement annonce des cures d’austérité et des baisses de salaires pour les fonctionnaireset de prestations pour la population, on demande aujourd’hui à la population de financer – en faveur d’une société privée – la construction de nouveaux bureaux voués à rester vides ainsi que d’une patinoire… C’est absurde ! »

Ensemble à Gauche s’oppose à ce complexe immobilier ainsi qu’à cet investissement public pharaonique et luttera par tous les moyens contre sa construction.