La Suisse compte aujourd’hui plus de 8100 morts. Le crématorium de Zurich tourne à plein régime. Alors qu’un premier vaccin est disponible et homologué par SwissMedic depuis le 19 décembre déjà et que le virus est toujours aussi virulent en Suisse, la mise en œuvre de la vaccination est lente et désordonnée. D’un côté, la Confédération, qui gère l’achat et l’acheminement des doses dans les cantons, n’en fait de loin pas assez pour se procurer les doses nécessaires. De l’autre, les cantons, chargés d’administrer le vaccin à la population, traînent la patte. Ensemble à Gauche réclame la mise en place d’un véritable programme national de vaccination, maintenant.
Une situation critique
À l’heure où les crematoriums du canton de Zurich tournent à plein régime, le
nombre de patient-e-s admis dans les hôpitaux suisses dans un état critique reste
à un niveau élevé (71% d’occupation des lits en soin intensif), et la
circulation du virus se poursuit à un haut niveau. En décembre, une lettre des
cinq hôpitaux universitaires suisses informait le gouvernement d’un risque
d’effondrement du système de santé publique, cela dans l’un des pays les plus
riches du monde. Les hôpitaux universitaires réclamaient que des mesures
fortes, coordonnées sur le plan national, soient prises par le Conseil fédéral
afin d’enrayer la progression du virus. C’est désormais chose faite mais il
aura fallu bien du temps au gouvernement pour se réveiller. Aujourd’hui, la
même problématique se pose avec le vaccin… Afin d’être aussi efficace que
possible et de sauver un maximum de vies, la prolongation des mesures annoncées
par le gouvernement aujourd’hui doit s’allier à une vaste campagne de
vaccination, reposant sur un programme national d’urgence.
Une politique criminelle
Les vaccinations contre le Covid-19 ont
désormais démarré dans la plupart des cantons mais il est pour l’heure
impossible de connaître le nombre de doses d’ores et déjà administrées !
En l’absence d’un logiciel informatique centralisé, les données cantonales
mettent du temps à parvenir à l’Office fédéral de la santé publique. On estime
que des premières données pourront être connues d’ici le début de la semaine
prochaine. Alors qu’on sait que la Suisse dispose actuellement de 233 000 doses
du vaccin Pfizer/BioNTech et qu’il faudra vraisemblablement attendre
l’homologation du vaccin de Moderna afin qu’un demi-million de doses supplémentaires
soient disponibles, ces quantités restent largement insuffisantes pour vacciner
les personnes à risque, le personnel hospitalier et celui des EMS et des CMS.
Cela signifie en clair que des personnes que l’on aurait pu sauver vont mourir.
Cette politique criminelle repose sur l’inaction de la Confédération qui
reporte sur les cantons les coûts et l’organisation d’une vaccination à large
échelle, laissant à nouveau seul la population et parmi elle les personnes
particulièrement vulnérables, le personnel de santé et toutes celles et ceux
qui ne peuvent pas bénéficier du télétravail pour se protéger.
Une vaccination rapide
est possible
C’est une honte pour l’un des pays les plus riches du monde. Depuis le début de
la crise, cantons et Conseil fédéral semblent jouer au chat et à la souris, le
une politique du chacun pour soi. La grande perdante de cette incapacité
patente à gérer cette crise est la population, personnes vulnérables en tête.
Ensemble à Gauche réclame :
1. la mise sur pied dans les plus brefs délais d’une campagne nationale de vaccination. Le gouvernement a à sa disposition toutes les bases légales nécessaires lui permettant de mettre sur pied cette politique (Loi sur les épidémies, Loi fédérale sur la protection de la population et sur la protection civile, …). Il ne manque que la volonté politique.
2. La mise en place centralisée d’un programme coordonné fixant des objectifs contraignants, passant par la réquisition des hôpitaux privés ainsi que du personnel médical nécessaire au déploiement rapide du vaccin.
3. La transparence nationale des données relatives aux conditions de vaccination (matériel médical notamment).