Ce midi la coalition Ensemble à Gauche : solidaritéS · DAL · Parti du Travail a fait une action devant le Crédit Suisse de Bel-Air pour porter un message fort à l’heure où le Crédit Suisse a reçu un prêt gigantesque de la Banque Nationale Suisse (de 200 milliards au total !!) et une garantie par la Confédération de couvrir des pertes potentielles (à hauteur de 9 milliards!) : « Pas d’argent pour la finance toxique ! ». Nous avons lors de cette action dénoncé ce scandale démocratique, présenté nos revendications et annoncé le dépôt d’une intervention parlementaire, avant d’aller remettre à la réception du Crédit Suisse nos revendications.

Le Crédit Suisse est en effet une des banques au niveau européen investissant le plus dans les énergies fossiles, et multipliant les scandales, en plus de sa contribution énorme au dérèglement climatique et à l’effondrement de la biodiversité, par de nombreux cas de corruption et de violation des droits humains. Cette politique d’investissement dans la destruction du vivant s’inscrit dans la droite ligne de la volonté de maximiser les profits à court termes qui a conduit la banque au bord de la faillite.

Olivier de Marcellus, activiste pour la justice climatique, a expliqué les raisons qui ont mené Crédit Suisse, et pourraient mener d’autres banques, au bord du précipice. « On l’a vu, par définition la finance privée ne peut s’autoréguler. Elle ne peut que rechercher un rendement maximal, quitte non seulement à tout détruire, mais aussi à faire des paris financiers de plus en plus risqués – voire criminels. Le Crédit Suisse en a été un exemple merveilleux, mais la tendance est générale. La BNS elle-même refuse tout autre critère que la rentabilité pour ses propres investissements. »

SI LE CLIMAT ETAIT UNE BANQUE, ILS L’AURAIENT DEJA SAUVE  !

Françoise Nyffeler, députée au Grand Conseil et candidate de la coalition Ensemble à Gauche : solidaritéS · DAL · Parti du Travail au Conseil d’Etat, a dénoncé « les managers qui se sont octroyés ces dernières années des bonus gigantesques et des parachutes dorés pour disparaître quand ça n’allait plus – tout cela dans une logique de totale impunité. Alors qu’ils ont poursuivi une politique d’investissements destructrice pour le vivant et finalement pour la banque elle-même, sans jamais avoir de compte à rendre, aujourd’hui l’Etat leur vient en aide, de surcroît sans aucune condition écologique et sociale pour rattraper la situation de la banque et éponger les potentielles pertes futures via l’argent public : c’est un scandale ! ».

Teo Frei, activiste pour le climat et candidat au Conseil d’Etat, a souligné l’hypocrisie autour de la Banque Nationale Suisse, « dont ses dirigeants et la droite nous répète en boucle qu’elle est indépendante et ne fait pas de la politique quand on lui demande d’arrêter d’investir dans les énergies fossiles, mais réagit immédiatement aux côtés du Conseil fédéral quand il s’agit de venir sauver une banque à la politique climaticide ». L’autre hypocrisie est celle des « milieux politiques qui prétendent que les caisses sont vides pour financer la transition écologique ou les retraites, et sortent tout d’un coup de leur chapeau des dizaines puis des centaines de milliards de francs » dénonce Françoise Nyffeler, rejoint par Teo Frei qui reprend le célèbre slogan qui colle parfaitement à la situation actuelle : « si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé depuis longtemps » !

PAS D’ARGENT PUBLIC SANS CONTRÔLE DEMOCRATIQUE !

Désormais, il est temps de reprendre la main pour éviter que l’Etat intervienne à nouveau en utilisant l’argent public quand la prochaine banque sera au bord de la faillite après avoir continué des politiques d’investissements climaticides et multiplié les scandales ! « Ces risques, les plus grandes banques peuvent les courir en toute impunité, puisqu’elles dominent à tel point nos économies que les Etats reconnaissent d’avance qu’ils n’oseront pas les laisser faire faillite, détaille Olivier de Marcellus. Mais si elles sont  « Too big to fail », elles sont clairement aussi « too big » pour qu’on continue de leur permettre de faire n’importe quoi !« 

Nos revendications sont donc les suivantes : 

Placer UBS sous le contrôle démocratique des pouvoirs publics, des salarié-es et des usager-ères

Réorienter les investissements d’UBS, ainsi que de la BNS, par des délibérations démocratiques de la population pour enfin tenir compte des besoins et de l’urgence écologique et sociale actuelle, afin de financer l’indispensable et coûteuse transition écologique, et de répondre à la précarité et à l’augmentation des besoins de la population

-Démanteler le paradis fiscal suisse par la suppression du secret bancaire et des nombreux privilèges fiscaux accordés aux ultra-riches et aux grandes entreprises, notamment le taux d’imposition unique sur le bénéfice, contre lequel nous avons lancé une initiative sur les super-profits qui prévoit de réintroduire un taux de taxation progressif sur les bénéfices (plus d’informations ici : https://eag-ge.ch/signez-initiative/) 

Interdiction à UBS, à court terme, de licencier ses employé-es et mise sur pied, à moyen terme, d’un plan de reconversion

-Non à la réforme du deuxième pilier (LPP 21) qui va baisser les rentes. Pas de plan d’austérité pour les salarié-es. De l’argent, il y en a !