La session du Conseil municipal des 29 et 30 mars a eu lieu sans objet traité en urgence et a ainsi permis de voter une vingtaine de motions et pétitions.

Voici un choix parmi celles que nous avons défendues.

Un oui unanime pour des aires de jeux inclusives

Il faut que tous les enfants puissent jouer ensemble sur les mêmes jeux, qu’ils apprennent très tôt que la différence n’empêche pas le « bien vivre ensemble » et que les personnes, quel que soit leur situation, puissent y emmener des enfants.

Chacun doit être conscient que le handicap peut toucher tout le monde, à chaque instant, car personne n’est à l’abri d’une maladie ou d’un accident et que les travaux et aménagements d’aujourd’hui serviront à d’autres demain.

Il s’agit de créer de vrais lieux de rencontre. Il faut penser non seulement aux enfants, mais également à toutes les personnes qui sont en situation de handicap, qu’il soit temporaire ou définitif, pour qui ces endroits représentent de vrais lieux de vie.

Comme l’indique le rapport « Stratégie piéton et accessibilité universelle du Grand Genève », édité en décembre 2020, je cite : « les aires de jeux ne sont généralement pas conçues de manière à intégrer les enfants en fauteuil roulant et les besoins des enfants avec des incapacités visuelles ou cognitives ne sont jamais pris en compte. Les dispositifs existent, cependant ces besoins spécifiques ne sont que très rarement inclus au cahier des charges des nouvelles réalisations ».

Il ne faut pas hésiter à demander l’avis des associations actives dans le domaine, l’expertise des utilisateurs est incomparable.

Ensemble à Gauche a soutenu évidemment l’envoi de cette motion au Conseil Administratif et elle a été votée à l’unanimité. Nous allons surveiller sa mise en application, qui, nous l’espérons, ne sera pas timide.

Pour des apprentissages en tous genres,

vraiment ouverts à toutes

Cela ne sera une découverte pour personne, le choix d’un métier reste fortement influencé par l’appartenance de genre. Au-delà des raisons ayant trait aux différences de socialisation qui influent sur le choix d’un métier, les jeunes femmes qui s’orientent vers des formations professionnelles essentiellement suivies par des hommes se frottent également à des barrières très concrètes. En 2019, une enquête de la jeunesse Unia montrait ainsi que 36% des sondées avaient subi du harcèlement sexuel dans le cadre de leur formation professionnelle. Ces violences se traduisent par le fait qu’un certain nombre de jeunes femmes qui ont choisi un apprentissage où elles sont minoritaires finissent par décrocher ou se réorienter une fois leur formation finie.

Fort de ce constat, Ensemble à Gauche se félicite de l’adoption d’une motion demandant d’une part à la Ville de mener une enquête au sein de ses services ainsi que des entreprises soutenues par le Fonds d’apprentissage afin de documenter cette problématique, d’autre part d’instaurer un accompagnement adéquat pour les apprenties en sensibilisant les intervenant-e-s qui les accompagnent durant cette formation.

Nous considérons que la Ville a le pouvoir, en tant qu’employeur, de mettre en place des mesures qui faciliteraient non seulement l’insertion des jeunes femmes dans ces métiers dit masculins, mais donneraient aussi des outils pour prévenir les actes de harcèlement dont elles sont aujourd’hui victimes.

En 2021, il est peut-être temps d’arrêter de penser que l’égalité viendra naturellement par la force des choses et de se donner les moyens pour la concrétiser.

Tous égaux en matière d’accès à la Ville ? 

Le titre de la motion déposée en mars 2018 était une question. Nous savons aujourd’hui que l’espace public est bien genré, non seulement à partir de nombreux témoignages de femmes, mais sur la base d’études scientifiques.

Depuis 2018, la Ville de Genève est intervenue de différentes manières : elle a adopté un plan d’action 2019-2021 «Sexisme et harcèlement dans l’espace public». Dans ce cadre une étude a été réalisée par l’Université de Genève pour le service Agenda 21 sur les pratiques des femmes dans les espaces publics. La recherche s’est basée sur des focus groupes de femmes de différents âges, origines, statut légal etc. Le rapport publié fin 2020 : « Genève, une ville égalitaire ? » est disponible sur https://www.geneve.ch/sites/default/files/2020-11/campagne-ozsv-geneve-ville-egalitaire-rapport-enquete-2020.pdf est particulièrement intéressant. La semaine de l’égalité 2021 a également porté sur ce thème.

Mais aujourd’hui il ne faut pas se limiter à un constat d’inégalité d’accès à l’espace public mais agir concrètement :

La motion largement acceptée demande

–             de prendre en compte la responsabilité de l’urbanisme dans l’organisation de la ville en intégrant une approche genre dès la conception des nouveaux projets d’aménagement ;

–             de viser la constitution de jurys paritaires pour tout concours architectural ;

–             de recenser les points d’évitement en ville, en prenant en compte les différences selon l’âge, l’origine sociale, le statut légal etc. et de chercher à y remédier ;

–             d’intégrer un indicateur d’égalité dans l’élaboration des projets d’investissements urbains.

Deux pétitions et une motion pour la réalisation d’une maison de quartier au Petit- Saconnex

Ensemble à Gauche est très sensible aux luttes des habitant-e-s, or l’Association des habitant-e-s du Petit-Saconnex se bat depuis 16 ans pour obtenir un lieu de rencontres et de loisirs.

Cette association, forte de 300 membres, développe déjà quantité d’activités autour de la culture, du social, de la santé, de l’intergénérationnel.

Le Petit-Saconnex, un quartier très dynamique et qui connaît une forte densification, ne dispose même pas d’une salle de spectacles et de réunions, ce qui est un comble quand on sait que le premier centre de loisirs du canton, s’éleva au Petit-Saconnex dans le début des années 60 et donc que ce lieu a été pionnier.

Ensemble à Gauche, convaincu que tout développement de la Ville nécessite également la mise en place d’espaces de rencontre et de culture, soutient la motion et une pétition pour la création d’une maison de quartier.

Après avoir multiplié les démarches, les habitant.e.s  estiment que la ferme de Budé, qualifié de «cœur palpitant du Petit-Saconnex», grâce à la vie sociale intense développée par son marché, serait un lieu idéal.  S’il est vrai que la situation est compliquée entre les deux propriétaires, l’Etat et la Ville, Ensemble à gauche soutient les habitant-e-s et demande, avec la majorité du Conseil municipal, que le Conseil administratif négocie une réalisation de ce projet dans ce lieu avec le Canton.

La pétition accès à l’eau au Quai Wilson :

acceptée à l’unanimité

 Après le Grand Conseil, le Conseil municipal a plébiscité la pétition qui demande la mise en place d’installations provisoires pour la baignade au Quai Wilson. Un aménagement pérenne est actuellement à l’étude, mais ne sera pas réalisé avant plusieurs années. La demande toujours plus grande de la population d’augmenter le nombre d’espaces permettant un accès à l’eau est aujourd’hui une réalité sociale et un besoin urgent avec le changement climatique et l’augmentation de la température en ville.