Ensemble à Gauche a voté OUI au budget en Ville de Genève
Après avoir refusé l’entrée en matière, jugeant inacceptable le refus de respecter les mécanismes salariaux, EàG avait salué comme une victoire d’étape la décision du Conseil administratif de revenir sur ce choix. Et rappelé le rôle joué par la mobilisation du personnel de la ville, qui a manifesté deux fois devant le Palais Eynard. Notre groupe a également salué dans ce budget l’augmentation des montants dédiés à l’urgence sociale.
Malgré la diminution des rentrées fiscales (RFFA), le budget voté permet de maintenir les prestations à la population et de soutenir le travail des associations subventionnées. L’augmentation des investissements, pour les équipements publics et le logement, la mobilité et l’espace publics, est une action concrète pour répondre à l’urgence climatique et soutenir l’emploi des entreprises locales.
Le débat budgétaire a encore permis quelques améliorations :
- en faveur d’acteurs culturels peu soutenus, notamment des musiques actuelles et de création, qui englobent de nombreuses esthétiques nouvelles, ciment de notre interculturalité, quitte à égratigner quelque peu la grosse subvention attribuée à l’Orchestre de la Suisse romande.
- en faveur de l’association Aspasie – les travailleuses du sexe étant particulièrement touchées ;
- des nouveaux projets s’adressant aux jeunes dans les quartiers, comme le Pavillon Cayla ou l’Association Europe-Charmilles;
- un soutien accru aux abonnements TPG jeunes (une aide de 100.- pour les 12-24 ans qui soulage les familles, encourage l’indépendance des jeunes et réduit l’usage de la voiture) et à Pro Vélo, partenaire efficace dans l’évolution vers une mobilité douce ;
- des actions de prévention, comme l’appui aux indépendants pour maintenir leur activité ou le projet pilote de médiateurs de nuit.
- l’allocation de rentrée scolaire également pour les familles dites «sans-papiers».
La droite, dépossédée de sa précédente majorité, a tempêté contre tous les progrès sociaux proposés, et a tenté de faire baisser les subventions d’associations, comme à DécadréE qui promeut la réflexion anti-sexiste dans les médias et à deux associations LGBTQI. Le PLR s’attaquait aussi à une organisation aussi essentielle que la Fédération genevoise de coopération. Ensemble à gauche a rappelé notre engagement pour la solidarité internationale de longue date pour tenter d’atteindre une contribution de 0.7% du PIB de notre collectivité publique et le caractère mondial de la crise covid actuelle qui demande une solidarité Nord-Sud.
Grâce à notre nouvelle majorité, les amendements de la droite ont heureusement été balayés.
Pour Ensemble à gauche, il est urgent d’établir un processus de concertation avec les organisations du personnel dans le processus d’internalisation du travail de nettoyage. La retraite passant en 2021 de 62 à 64 ans, plusieurs dossiers restent bloqués comme l’évaluation des fonctions pénibles.
La crise sanitaire, sociale et économique met en évidence le rôle essentiel de la collectivité publique. La ville doit s’engager, avec la confédération et le canton, à intervenir rapidement en fonction de l’évolution de l’épidémie et des besoins de la population. Il s’agira de prendre en compte les besoins des personnes les plus vulnérables et d’éviter le développement de la pauvreté. Ne l’oublions pas : bien des acteurs économiques ont fait des profits pendant cette période et devraient aussi participer à l’effort commun.
Ensemble à gauche attend du Conseil administratif des propositions de crédits supplémentaires en cours d’année pour prendre en compte les situations des personnes les plus vulnérables et touchées par la crise, prévenir l’augmentation de la pauvreté et répondre aux enjeux sociaux et environnementaux.
Intervention d’Audrey Schmid
pour la défense du personnel de la Ville.
Ensemble à gauche refusera évidemment cette suppression des mécanismes salariaux qui n’est rien d’autre qu’un camouflet à la face de celles et ceux que nous avons applaudi pendant des mois pour le soutien qu’elles et ils ont apporté à la population en temps de confinement.
Il faut peut-être rappeler qui sont ces employés des services publics que certains ont le toupet de vouloir présenter comme des privilégiés qu’il faudrait mettre au régime. Ce sont celles et ceux qui se sont démenés pour continuer à ramasser nos déchets, pour répondre aux besoins des sans-abris à la caserne des Vernets ou encore soutenir les familles dans le deuil au centre funéraire de St-Georges.
Les privilégiés, ce ne sont évidemment pas eux, les privilégiés se sont ceux auxquels la réforme fiscale des entreprises a accordé de généreux rabais d’impôts, un cadeau fiscal qui plombe aujourd’hui le budget de notre commune et la situation de notre service public, comme de ses usagers.
Il faut aussi dire de quels privilèges on parle. Avec l’augmentation constante des assurances et des loyers, les mécanismes salariaux sont loin de représenter une manne. Ils assurent en réalité le maintien du pouvoir d’achat, un objectif très minimaliste que nous défendons pour tous les salariés et dans lequel la Ville se doit de montrer l’exemple.
Maintenir ces mécanismes, ce n’est donc pas accorder un privilège, c’est simplement refuser que les employé-e-s de la Ville de Genève doivent payer les conséquences économiques de la crise ouverte par la réforme fiscale sur le bénéfice des entreprises et enfin les assurer de notre respect et considération pour le travail qu’ils effectuent.
Intervention de Julie Frossard
pour soutenir l’allocation de rentrée scolaire
Ensemble à Gauche s’insurge contre la proposition scandaleuse du PLR de diminuer, voire de supprimer la subvention d’allocation de rentrée scolaire.
Il semble important de rappeler que cette prestation ponctuelle constitue une aide financière incontournable dans le budget des familles à Genève, qui en ont besoin pour pouvoir faire face aux dépenses liées à la traditionnelle rentrée scolaire de leurs enfants. En 2019, plus de 2400 familles ont bénéficié de cette allocation de rentrée scolaire, pour environ 4000 enfants.
Au même titre que l’accès à l’éducation et l’école sont constitutifs des Droits de l’enfant, les enfants ont le droit de disposer de conditions de scolarisation qui soient satisfaisantes (et cela inclut le matériel scolaire nécessaire), et ce, quelle que ce soit la situation économique de leurs familles.
Il est ainsi inacceptable d’envisager cette aide financière ponctuelle tel un objet de négociations, et ce, d’autant plus au regard de la crise sanitaire, sociale et économique actuelle, qui précipite inévitablement davantage de familles dans des situations économiques précaires.
Enfin, si cette allocation financière constitue un pan important d’une politique de soutien aux familles, elle est encore injustement conditionnée à la détention d’un permis de séjour valable. C’est l’occasion ici de dire qu’Ensemble à Gauche défend sans concession l’accès de tous les enfants et de leurs familles à cette prestation financière, qui ne soit pas corrélée à leur statut de séjour à Genève.
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