Ensemble à Gauche soutient la proposition du Conseil administratif destinée à l’ouverture d’un crédit budgétaire supplémentaire de 6 879 505 francs pour financer le dispositif d’hébergement d’urgence
Ensemble à Gauche relève néanmoins que la proposition en termes de mise à l’abri de populations précarisées au-delà du mois d’août s’inscrit dans une diminution de la capacité et qualité d’accueil d’urgence, notamment en prévoyant d’ores et déjà de passer de 240 nuitées à 100 nuitées pour les hommes, et en les hébergeant en sous-sol, en abri PC. Il est à relever également que le dispositif d’urgence présenté ne prévoit pas, en l’état, de renforcer la quarantaine de places d’hébergement disponibles sur Genève destinées aux familles avec enfants (association Païdos – HUMA), quand bien même la crise sanitaire a entraîné une crise économique, sociale et humaine qui précipite inévitablement davantage de personnes à la rue.
Le projet présenté est ainsi réduit à un service minimum aux personnes les plus précaires et vulnérables et ne prend pas en compte l’aggravation des situations individuelles de femmes, d’hommes et d’enfants liées à la crise sanitaire – comme toutes et tous ont pu l’observer lors de milliers de passages de personnes à la patinoire des Vernets dans le but de recevoir un cornet de denrées alimentaires.
Le déploiement d’un dispositif d’hébergement d’urgence de plus large capacité d’accueil par la Ville, notamment à la caserne des Vernets, est à saluer. Si celle-ci a permis la mise à l’abri de personnes en grande précarité 24h/24 en garantissant les nouvelles normes sanitaires et de distance physique, elle a malheureusement bouleversé les dispositifs d’urgences nocturnes du Collectif d’associations pour l’urgence sociale (CauseE), en précipitant la fermeture des « sleep-in ».
EàG prend acte de la ferme ambition du Conseil administratif de garantir l’accueil des personnes sans abri à Genève, mais demande :
- Le déploiement d’un dispositif d’urgence sociale pérenne et à taille humaine, qui prenne en compte les besoins spécifiques des différents publics accueillis (familles avec ou sans enfants, femmes, hommes, personnes avec troubles psychiques ou atteints sur le plan de leur santé physique, personnes présentant des toxicodépendances) ;
- La poursuite et la construction d’un véritable partenariat avec les associations, expertes du terrain et engagées dans la lutte contre le « sans-abrisme », en vue de répondre conjointement à l’urgence sociale à Genève ;
- La création de logements relais, incluant un accompagnement social et médical, afin de compléter le dispositif des structures d’accueil d’urgence, qui répondent aux besoins de première nécessité.
En résumé, EAG soutient le renforcement pérenne du dispositif d’urgence sociale dans la lutte contre le « sans-abrisme », car celui-ci, en l’état, contribue à maintenir les personnes en situation précaire à la limite de la survie – ce d’autant plus au sortir de la crise sanitaire – et met à mal le travail assidu qui est mené par les partenaires associatifs, experts de l’urgence sociale à Genève.
«La campagne vient à nous: soutenons notre agriculture locale»: motion de l’UDC et acceptée à l’unanimité par le Conseil municipal
Qui de nous n’a pas eu envie d’avoir accès facilement aux produits de la ferme à côté de chez soi?
Nombre de nos concitoyen-ne-s ne peuvent pas se rendre dans les exploitations situées en périphérie de la ville, alors offrons aux producteurs et productrices la possibilité de venir à leur rencontre! C’est là une opportunité qu’il ne fallait pas laisser s’envoler!
Cette proposition d’accueillir au centre-ville nos producteurs-trices nous permet également de leur exprimer notre reconnaissance pour leur travail indispensable.
Soutenir les agriculteurs et agricultrices, apprécier de pouvoir acheter des produits directement auprès des personnes qui en ont pris soin, mettre en avant la production genevoise et surtout, offrir la possibilité aux concitoyen-ne-s de la découvrir et de prendre conscience de cette richesse locale, voilà les principales raisons qu’EàG a mises en avant pour contribuer au succès de cette motion, qu’il convient maintenant de traduire concrètement
Il faut encore ajouter que ce circuit court aura un impact écologique positif non négligeable, qui ne peut que constituer une valeur ajoutée à cette proposition votée par la plénière.
«Encourager et faciliter l’accès au vélo»: motion EàG qui ouvre un crédit de 500 000 francs permettant une contribution de 50.- F pour une réparation et 100.- F pour l’achat d’un vélo
Cette motion, pour laquelle EàG a demandé et obtenu l’urgence, a été votée «sur le siège». Un succès qui s’explique par la nécessité d’agir en faveur de la mobilité douce. En effet, pour éviter une reprise accrue du trafic motorisé, il faut permettre au plus grand nombre d’enfourcher un vélo. En cette période de sortie du semi-confinement, offrir une opportunité de transformer et de changer durablement nos habitudes de mobilité, de favoriser la mobilité douce, les déplacements à vélo et à pied et éviter un rebond de trafic motorisé, apparaît comme une évidence.
D’ailleurs, et il faut s’en réjouir, l’utilisation du vélo est en recrudescence : selon le conseiller d’Etat M. Serge Dal Busco, les premiers comptages montrent une augmentation de + 15%.
Il s’agit donc aujourd’hui de passer à une autre étape, c’est le moment, d’encourager un changement à plus long terme.
Le meilleur moyen est sans doute d’investir dans les infrastructures, d’améliorer le réseau cyclable, pour qu’il devienne sécure, cohérent, continu. La proposition d’EàG va dans ce sens et accompagne ce processus ; en effet la conjonction de différentes mesures renforce le message, facilite les changements de comportement à plus long terme.
Il ne s’agit pas d’opposer les différents moyens – on peut faire des pistes cyclables sécurisées ET aider les gens à réparer ou acheter un vélo – car les mesures sont complémentaires.
Selon une étude de l’Office fédéral du développement territorial, publiée en 2017, la mobilité douce rapporte plus qu’elle ne coûte d’argent. Il convient donc d’investir ce projet «sans compter» car au final cela représente un bénéfice pour l’ensemble de la société.
«En 2017, le transport par la route, par le rail, par bateau et par avion a causé en Suisse des coûts de 13,4 milliards de francs qui ne sont pas payés par les usagers: atteintes à l’environnement et à la santé, coûts des conséquences des accidents. Ces coûts sont qualifiés d’externes car ils ne sont pas répercutés sur les usagers à travers le prix de leur mobilité. Le trafic routier motorisé privé génère 9,5 milliards de francs de coûts externes et les déplacements cyclistes et piétons 1,1 milliard. Pour cette dernière catégorie, les coûts sont avant tout liés aux accidents. Mais se déplacer à pied ou à vélo a aussi des effets positifs pour l’ensemble de la société puisque l’activité physique réduit les cas de maladie, ce qui augmente la productivité dans les entreprises et fait baisser les coûts de la santé et des assurances sociales. Ces bénéfices externes se chiffraient en 2017 à 1,4 milliard de francs.» .
Source : Office fédéral du développement territorial (ARE), «Coûts et bénéfices externes des transports en Suisse», 2017
EàG est convaincu que pour beaucoup de gens, la réparation et le coup de pouce à l’achat peuvent être décisifs. Si pour certain.e.s cela sera juste symbolique mais incitera néanmoins à « faire le pas » de l’achat, pour d’autres ce sera une véritable aide parce, surtout ces temps, chaque franc compte. La Ville peut – et doit – jouer un rôle actif pour faciliter l’utilisation du vélo, par différents moyens et outils. La motion propose également un effort de communication pour faire connaître largement cette offre.
Pétition «Caserne des Vernets, pour un projet à taille humaine» du collectif des associations d’habitant·es et de quartier: le renvoi au Conseil administratif a été accepté
Le projet d’un nouveau quartier a été un choc pour beaucoup de personnes. Le fait de visualiser ce que va signifier concrètement ce complexe de nouveaux bâtiments sur le terrain de la caserne des Vernets a été déterminant pour marquer une opposition.
En l’étudiant de plus près, en le voyant aussi évoluer dans le mauvais sens, les pétitionnaires ont voulu attirer l’attention du Conseil municipal et du Grand-Conseil sur ce que ce projet signifiera dans la ville, tout en affirmant, face aux critiques fatalistes, que «Mieux vaut tard que pas du tout».
Ce projet choque à divers niveaux :
- C’est un projet de très grande densité ;
- Les futurs bâtiments seront hauts, très hauts : 33 m pour les immeubles, 86 m pour la tour (+22m par rapport à celle de la RTS), des constructions de bureaux de 33m et 51m (alors que le canton connaît une gigantesque superficie de bureaux inoccupés !) ;
- L’espace public, totalement insuffisant, représente la portion congrue ;
- L’école devrait être construite sur le seul espace public prévu, coincée entre de hauts immeubles et à l’ombre toute la journée ;
- Les deux blocs fermés de logements et leurs cours créeront des îlots de chaleurs ;
- La profondeur de 20m des bâtiments signifie des appartements mono-orientés, certains du côté nord, avec de surcroît, dans les étages du bas, très peu de lumière ;
- L’abattage de 110 grands arbres n’est pas admissible ;
- L’absence de parc et de places publiques entrave la rencontre des futur-e-s habitant-e-s ;
- Enfin, il faut rappeler le contexte général : la caserne des Vernets se situe dans le PAV et d’autres projets très denses y seront construits, comme à l’Etoile, etc.
L’autorisation de construire venant d’être délivrée, seul un recours est aujourd’hui encore possible contre ce projet. Ou peut-être une ouverture au dialogue de la part de M. Antonio Hodgers ?
Le temps de juxtaposer de nouveaux immeubles, comme un chantier lego, est révolu – il faut tenir compte de l’espace public, de sa végétalisation, il faut prendre en compte le fait qu’un quartier est destiné à accueillir des habitant.es et qu’il est indispensable de créer les conditions pour une vie sociale et culturelle, avec des écoles, des crèches, des maisons de quartier, etc. La pétition ne s’oppose pas à la construction de logements, à loyers abordables, dont la population a besoin, mais demande la réalisation d’un projet de taille humaine.
Envoyer la pétition au Conseil administratif, c’est l’inviter à être un interlocuteur par rapport à l’Etat. Aura-t-il le courage politique de signifier à l’Etat cette volonté des habitant·es? Acceptera-t-il de s’opposer à ce projet et de négocier avec le Canton? A suivre…
Le Conseil municipal a aussi voté :
- Une motion socialiste «Pour un été 2020 agréable à vivre malgré la crise économique due au Covid-19» qui demande la fermeture des quais de la rade de Genève à la circulation automobile, pour les week-ends de l’été 2020, jusqu’au 20 septembre.
- La résolution «Pour une vraie place de la culture dans le PAV» qui demande :
- de considérer les équipements culturels comme des éléments essentiels
- de prévoir dans les plans d’aménagements déjà le développement de lieux culturels et nocturnes pérennes
- et que les milieux culturels soient pleinement associés aux décisions de planification.
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