Le Conseil municipal de la Ville de Genève adopte un budget 2022, plus social, plus solidaire, plus écologique, davantage en faveur de la diversité culturelle et de la lutte contre toute  discrimination, plus respectueuse de son personnel, bref un budget (un peu) plus de gauche.

Un long chemin depuis le premier projet de budget

Pendant tout ce processus depuis le dépôt en septembre, le projet de budget a connu des améliorations au fur et à mesure des informations du Canton concernant l’estimation des entrées fiscales.  

EàG avait refusé l’entrée en matière, les mécanismes salariaux étant pour EàG un droit, nous considérons qu’ils ne peuvent pas être utilisés comme ajustement budgétaire et espérons que le message est clair pour le Conseil administratif, cela ne doit plus être le cas dans les futurs budgets. Nous avons rappelé la forte mobilisation du personnel, de la Ville et des institutions de la Petite enfance, avec des AG, 2 rassemblements et une grève.

Des entrées fiscales de 22.7 millions plus hautes que prévu ont permis ensuite de les intégrer, tout comme les propositions du Conseil administratif d’améliorations du budget,  avec des postes supplémentaires, de nouvelles subventions et d’autres augmentées.

La position défendue par Ensemble à gauche

EàG a proposé une douzaine d’amendements à la commission des finances, dont l’ensemble a finalement été intégré dans le budget voté. Ils étaient basés sur les priorités politiques que nous défendons :  la lutte contre les inégalités sociales qui se creusent, des réponses concrètes face à l’urgence climatique, le soutien à la diversité du réseau associatif, et pour que la Ville soit un employeur modèle, respectueux de son personnel.

 Ce que nous avons défendu et obtenu

  • L’indexation des prestations complémentaires AVS/AI
  • Une ligne budgétaire pour des projets ponctuels d’urgence sociale
  • Une subvention pour l’Association sauvegarde du logement des personnes précaires
  • Une répartition plus équitable entre les différents acteurs culturels et expressions culturelles
  • De nouvelles subventions pour Couleur Café, l’United Music foundation
  • L’internalisation de postes de travail pour le nettoyage (bureaux et WC publiques)
  • Des habits de travail adaptés pour les femmes travaillant au SEVE
  • L’indexation des échelles de salaires du personnel de la Ville de Genève et du personnel de la petite enfance

EàG a aussi soutenu d’autres propositions émanant de l’Alternative, tel qu’un soutien supplémentaire pour le Trialogue, une subvention pour l’Université populaire africaine, de nettes augmentations pour les musiques actuelles, plusieurs théâtres et le collectif nocturne.

Notre soutien à l’Université africaine

Vivre dans une ville multiculturelle comme Genève où toute personne, d’où qu’elle vienne,  puisse être libre de vivre et partager avec d’autres sa culture, ses traditions, dans une perspective d’ouverture et de respect est fondamental pour Ensemble à Gauche.

Durant sa dernière campagne électorale au Conseil municipal, EàG a fait du respect de la diversité en Ville de Genève une priorité. Lutter contre les discriminations et valoriser la diversité sous toutes ses formes est en effet fondamental pour créer une ville humaine et multiple.

C’est donc bien naturellement que notre groupe a défendu samedi dernier, la nouvelle subvention pour l’association de l’Université populaire africaine à hauteur de 55’000 francs pour l’année 2022.

L’Université populaire africaine propose un format original et unique en son genre d’échanges entre personnes suisses et africaines et de valorisation de compétences et savoirs africains. Il est question de co-intégration, de sensibilisation et d’apprentissage réciproque entre personnes issues de pays et de culture différentes.

Nous nous réjouissons que l’Université populaire africaine puisse continuer sa mission avec la vision qui l’habite, à savoir « l’Ubuntu », « concept africain qui privilégie le dialogue, la tolérance, la générosité, la solidarité, et la capacité à vivre la diversité culturelle de manière inclusive, en lien et en harmonie avec son environnement, dans sa totalité »[1]

[1] Charte éthique, Université populaire africaine : https://upaf.ch/images/UPAF/CharteEthiqueUPAF.pdf

Les débats en plénière

Le débat en plénière amené par la droite portait systématiquement sur chaque nouveau poste prévu en les refusant un par un en invoquant un nécessaire retour à l’équilibre et un trop grand déficit. EàG a dénoncé la politique de cette même droite qui depuis une trentaine d’années diminue systématiquement les revenus des collectivités publiques ; RFFA a signifié une perte de 50 millions pour la Ville, leur initiative pour abolir la taxe professionnelle représenterait une diminution des rentrées fiscales de 110 millions pour la Ville, et une suppression du droit de timbre, soumise au vote en février 2022, représenterait une perte de 250 millions pour la Confédération. Par ailleurs, pour développer des nouvelles politiques publiques et de nouveaux projets, il faut bien engager le personnel nécessaire pour les réaliser ou les accompagner.

Enfin un premier pas vers l’internalisation du nettoyage !

EàG a rappelé que c’est depuis les années 2000, que la Ville a commencé à externaliser le nettoyage, pour arriver en juin 2021 à 73 postes, avec pas moins de 23 contrats différents. De nombreux objets avaient été déposés et discutés au Conseil Municipal. En septembre, un crédit de 1.3 millions avait été voté pour internaliser 12 personnes, pour le nettoyage de bureaux et des WC public .

Ce sont les nettoyeurs des WC publics engagés par Onet qu,i en se mettant en grève, avaient permis de mettre sur la place publique la précarité et la détérioration de leurs conditions de travail avec la sous-traitance à des entreprises privées. Il s’agit d’un Marché public peu rentable, la seule marge étant pour les entreprises de faire pressions sur les salaires et les conditions de travail, les horaires, la flexibilité, la prévoyance. Il s’agit de problèmes structurels, qui ne seraient pas améliorés par un changement d’entreprise. Cette externalisation s’est faite sur le dos des travailleuses – travailleurs, alors qu’elles-ils travaillent pour la collectivité publique, pour la Ville. Si l’introduction du salaire minimum a certes amélioré leur revenu, leurs conditions de travail sont toujours précaires.

EàG suivra attentivement l’application de cette première internalisation !

EàG a aussi rappelé le contexte très particulier de crise sanitaire que nous subissons depuis près de 2 ans avec covid 19 qui a encore creusé les inégalités sociales. Alors que les bénéfices des banques, du commerce international et de l’horlogerie ont  encore augmenté, ce sont les personnes travaillant dans la culture,  la restauration ou l’économie domestique qui ont vu leur revenu drastiquement diminuer.

Le montant de 180 millions votés pour les investissements associés à la création de nouveaux postes  ainsi qu’une augmentation du fond climat devrait permettre de donner quelques moyens de réponse à l’urgence climatique,

Et aussi quelques regrets …  et engagements en vue du budget suivant :

Nous avions proposé un amendement pour augmenter la subvention pour la solidarité internationale, la Ville de Genève n’ayant toujours pas atteint toujours pas les  0.7% du budget de fonctionnement pour la solidarité internationale.

Nous avons également proposé, avec le PS, de créer 2 nouveaux postes de travailleurs sociaux hors murs qui ont été refusés. Nous pensons que le budget 2023 devrait prendre plus en compte la situation des jeunes, particulièrement fragilisés par la pandémie.

Le Conseil municipal a voté un budget plus social, plus solidaire, plus écologique, mais les nouveaux défis ne manqueront pas en 2022

La Ville, en tant que collectivité publique sort renforcée par ce budget, mais elle devra faire face à des enjeux importants dans les prochains mois, notamment par rapport au transfert des charges voulu par le  canton (FASE, personnes âgées), à l’incertitude liée au COVID, aux défis sociaux et climatiques.