Voici nos nouvelles de la session des 30 novembre et 1er décembre du Conseil municipal

  • Initiative In-7 « Pour un centre ville vivant, piéton et végétalisé »
  • Rue Montchoisy
  • Une maison de l’immigration
  • Santé sanitaire des sans-abris
  • Féminisons nos rues

 

 L’initiative In-7 « Pour un centre ville vivant, piéton et végétalisé » a été votée !

La voiture monstre aux longues dents  ne mangera pas les piétons, ni les cyclistes, ni les arbres. Grâce à la mobilisation citoyenne – et à la belle affiche d’Exem – le pire a été évité. Ensemble à Gauche, comme nos camarades Verts et socialistes et tout le comité référendaire, s’est beaucoup investi, puis beaucoup réjoui du succès du référendum  contre le parking Clé de Rive (gagné à 64% en mars). Et maintenant, l’acceptation par le CM de l’initiative IN 7, lancée par la gauche et les milieux de la mobilité douce, va enfin permettre la réalisation d’un véritable centre ville piétonnier. Flâner en ville de Bel-Air à Rive, du Bourg-de-Four à la rue du Rhône, passer de la Vieille Ville aux rues commerçantes sans être sans cesse sur ses gardes, sans se faire klaxonner, sans rester prudemment sur le trottoir, frôlé par les voitures… c’est le rêve d’une majorité des habitant-e-s. La piétonisation se fera en trois étapes.  Il y aura donc encore beaucoup de négociations…Genève est  la dernière ville suisse à ne pas avoir apaisé son centre. Alors que les villes françaises, allemandes, suisses alémaniques, ou  simplement Lausanne nous offrent d’enviables modèles. Encore plus près, Carouge, après de farouches oppositions, s’est rendu compte des immenses avantages économiques et sociaux de la piétonisation de son centre. La preuve n’a plus besoin d’en être faite. Il est temps maintenant de passer très vite à la réalisation du projet présenté dans l’initiative. Le Conseil administratif  estime « qu’il s’agit là d’une opportunité majeure d’apporter une réelle amélioration à la qualité de vie en ville ».  Les travaux peuvent commencer !

Revenons à Montchoisy

EàG a soutenu le projet de délibération PRD 243 en faveur de l’apaisement et de la végétalisation de la rue Montchoisy. Même s’il a été proposé par le PLR, car EàG soutient tous les projets qui vont dans le sens de l‘histoire, soit la protection de l’environnement et toutes les tentatives de luttes contre le réchauffement climatique, ainsi que la convivialité et le plaisir de vivre dans les rues de Genève.

La rue de Montchoisy est belle, traversant en longueur le quartier des Eaux-Vives, de la rue William-Favre, longeant le Parc de la Grange, bien ombragée mais dangereuse (une jeune piétonne a été écrasée et tuée sur le coup il y a deux ans), à la Place Pré-L’Evêque, qui malgré son nom moyenâgeux n’est qu’un vulgaire parking. Et vivante avec ses beaux immeubles coopératifs Braillard, ses commerces, ses écoles, ses petites, trop petites, zones vertes… Nos rues doivent absolument être sécurisées et ombragées, il en va de la vie des habitant-e-s. Rendre cette sympathique rue aimable et accueillante, comme présenté sur les images de synthèse, n’est pas une utopie, c’est un projet facilement et rapidement réalisable.

 

Pour une Maison ou une Cité de l’immigration à Genève

Le Conseil municipal a accepté à 44 contre 23 voix cette motion M-1353 « Pour une maison de l’immigration »,  proposée par EàG.

EàG partait de l’idée qu’il s’agit d’un oubli de l’apport et de la reconnaissance d’une réalité sociale, politique, économique, culturelles et aussi historique de Genève qui est celle de l’immigration.

En effet, la Ville de Genève a été construite par des vagues d’immigrations :

  • religieuse, celle des protestants,
  • politique, celle des démocrates, des révolutionnaires, des résistants du monde entier;
  • d’accueil des réfugiés, hommes, femmes, des enfants fuyant les guerres, les invasions, les répressions ;
  • d’apport de main d’œuvre des travailleurs « étrangers » et suisses.

Elle vit toujours par l’immigration: celle qui fait fonctionner ses hôpitaux, ses écoles, ses transports publics, sa voirie, ses services sociaux, ses institutions économiques et culturelles…

Les deux tiers de ses habitants ont au moins un grand-parent issu de l’immigration…
Sa population est issue aujourd’hui de 190 origines différentes…
Qu’elle soit le siège de nombreuses organisations internationales…
S’il est une ville qui s’est constituée et qui se constitue par l’immigration, c’est bien la nôtre !
Pourtant aucun lieu, aucun espace n’est dédié à la mémoire de cette réalité. Nous pensons qu’il est temps de remédier à cette absence qui ressemble trop à une amnésie politique. C’est ce manque de reconnaissance qui nous a poussés à présenter au Conseil Administratif un tel projet. Nous pensons qu’une mémoire collective reconnue est infiniment liée à notre bien-être dans le présent.

Nous proposons avec ce projet de mettre en avant l’importance et l’apport de l’immigration dans tous ses aspects, de rendre visible le rôle que l’immigration a joué et joue encre aujourd’hui dans la réalité urbaine de Genève.

Le projet a l’ambition certes de rappeler la mémoire en récoltant des apports historiques de l’immigration,  mais a aussi la vocation d’être vivant dans le présent en suscitant  des débats, en agissant à travers les activités participatives pour mieux comprendre les problèmes rencontrés afin de trouver des solutions.

Le projet a reçu un accueil très positif pendant les séances de la commission de la culture où tous les participants au débat, aussi bien les auditionnés que les membres de la commission ont voulu apporter à l’idée d’une MAISON DE L’IMMIGRATION des contributions compétentes et créatives.

De plus, de nombreuses personnes rencontrées parmi la population nous ont témoigné leurs soutiens, nous montrant clairement qu’un tel lieu répond avant tout à un besoin. Pour répondre à ce besoin, pour enrichir le paysage urbain  genevois, pour sortir de cette amnésie historique et pour mieux saisir et vivre la réalité du phénomène de l’immigration qui est la nôtre,

EàG sera attentif à la réalisation du projet auprès du Conseil Administratif dans les mois prochains. Nous invitons également la population genevoise de participer activement à cette réalisation participative, interactive, pluridisciplinaire. Car avant tout ce projet lui appartient.

 

Un appel en urgence au Canton pour le suivi sanitaire des personnes sans abri à Genève

La motion socialiste a été signée par l’ensemble des membres de la commission de la cohésion sociale et de la solidarité. Tous les groupes ont reconnu le caractère urgent et nécessaire – fait rare.

Un accord sur un constat : Malgré un investissement conséquent de la Ville de CHF 15 millions  et une amélioration qualitative des structures d’accueil, situées maintenant « hors sol », l’objectif zéro-sans abri est loin d’être atteint. Ce sont 200 places qui manquent, selon l’évaluation récente du rapport Bonvin. Mais Il ne s’agit pas seulement d’un aspect quantitatif.

La loi LAPSA récemment voté par le Grand Conseil confirme que l’hébergement d’urgence relève de la compétence des communes. Mais il faut reconnaître les limites de l’action de la Ville et des communes.  La motion M-1652 évoque les problèmes sanitaires posés, en particulier l’accueil des personnes avec des maladies chroniques, de graves troubles psychiques et/ou de dépendance.

Le rapport du Dr Restellini en 2016 constate la difficulté pour l’équipe professionnelle de faire face  aux situations de violence ou à des conflits entre les différents types d’usagers dans les espaces collectifs  des structures d’hébergement. Il rappelle la diversité des troubles psychiques  et le fait que certaines personnes sont dans le déni de leurs troubles et refusent toute prise en charge. Pour rappel, la législation  ne permet pas d’imposer un traitement ni même une consultation psychiatrique à une personne qui ne présente pas de risque grave et immédiat pour elle-même ou pour autrui, quelle que puisse être sa pathologie psychiatrique. De plus, jusqu’à 20% des personnes hébergées souffrent de problèmes  d’addiction. Pour Dr Restellini, il ne s’agit pas de « psychiatriser »  les structures d’accueil, mais de renforcer les dispositifs extérieurs qui peuvent intervenir de manière spécifique sur demande et dans des situations de crises – ce qui relève clairement du Canton. Compte tenu de sa complexité et de sa spécificité, l’ensemble de cette problématique devrait trouver une réponse au niveau des services psychiatriques cantonaux.

Le Conseil municipal s’accorde sur la nécessité d’interpeler le canton et l’ACG.  La prise en charge au niveau sanitaire est clairement de la compétence du canton. C’est donc un appel en urgence de demander au Conseil administratif d’intervenir auprès du Canton pour qu’il assure sa responsabilité. L’étude Bonvin montre que 13% des personnes sans-abris ont pourtant des droits à des prestations sociales.

EàG a pleinement soutenu le renvoi direct de cette motion au Conseil administratif  et lui demande d’agir au plus vite. A notre avis, toute proposition doit se faire sur la base du travail du réseau associatif et institutionnel déjà engagé sur le terrain et en collaboration.

La motion a été votée à l’unanimité.

Féminiser les rues !

La motion 1328 « Les femmes sont-elles à côté de la plaque ? », présentée en 2017, demandait que le Conseil administratif,  quand il est consulté par les autorités cantonales, propose en priorité des noms de femmes aux rues et aux places de Genève. De plus  l’amendement précisait « sans supprimer obligatoirement les noms de personnalités masculines »… Pas de quoi fouetter un chat ! Rappelons qu’il n’existe que 30 rues aux noms de personnalités féminines, soit moins de 1% sur l’ensemble des 3263 rues de l’ensemble du Canton de Genève. Et pourtant que cette modeste motion suscite la rage des conseillers et conseillères municipales de droite !  Les termes « Ridicule ! illégal !  révoltant ! révisionniste ! » ont fusé.

Alors que ces nouveaux noms nous permettent de mieux découvrir l’histoire genevoise et d’être plus démocratiques, en n’honorant pas seulement les  « grands hommes », mais aussi les femmes de toutes conditions qui ont fait Genève. Que faisaient les femmes pendant que les hommes guerroyaient ou négociaient, ou faisaient carrière dans les arts ou les sciences ?

Par exemple la rue de la Pisciculture s’appelle désormais la rue des 3 blanchisseuses, décédées le 1er Août 1913 lors du naufrage d’un bateau-lavoir, donc d’un grave accident de travail dû à la négligence du propriétaire du bateau. Ce nouveau nom de rue, tout en rendant un juste hommage à ces courageuses travailleuses de l’ombre, nous rappelle la vie quotidienne et prosaïque de notre cité à une époque pas si lointaine. Qui faisait à manger ou lavait  les chaussettes des grands hommes ? Comment travaillaient les femmes au ménage ou dans les arts et les sciences ?

C’est tout un pan de l’histoire qui doit être reconnu et approfondi. EàG soutient ce mouvement pour l’égalité et l’élargissement de nos connaissances en histoire.

Les signataires du projet de résolution 246 ont osé aller bien plus loin que la timide avancée de 10 rues par an,  pour carrément proposer que chaque rue ait un nom de femme sur son côté impair ! C’était dans l’enthousiasme du 14 juin 2019 où 50 000 féministes avaient  défilé dans les rues de Genève. Maintenant cette résolution symbolique paraît provocatrice et nous nous sommes ralliés à une invite plus réaliste, mais tout de même enthousiasmante, de proposer 40 rues féminines durant ces deux prochaines années.