Voici nos nouvelles de la session des 5 et 6 octobre du Conseil municipal:

  • Femmes afghanes
  • Budget participatif de quartier
  • Favoriser les pratiques sportives des femmes
  • Non à la libéralisation du plan d’utilisation du sol (PUS)
  • Les cours de gym pour les personnes âgées

«Sauvegarde de la vie, de l’intégrité corporelle et des droits des femmes afghanes: la Suisse doit s’engager, il y a urgence!»

Lors de cette session, nous avons soutenu la résolution déposée par le groupe des Vert-e-s demandant un engagement urgent en faveur de l’accueil de six militantes afghanes pour les droits des femmes qui sont aujourd’hui menacées par le régime taliban.

Tout en étant conscient-e-s que cette résolution représente une goutte d’eau par rapport aux 500’000 afghan-e-s qui sont directement menacé-e-s aujourd’hui dans leur pays, nous avons relevé l’importance de témoigner d’une résistance et d’une solidarité internationale, ainsi que du poids que peuvent avoir ces dénonciations, comme en témoigne l’opération de séduction médiatique tentée par le régime taliban.

Nous avons aussi rappelé l’urgence de faire entendre notre voix auprès des autorités fédérales, lesquelles n’ont pour l’heure ouvert la porte qu’à 385 réfugié-e-s, soit moins de quinze personnes par canton.

La Suisse peut faire beaucoup mieux, elle doit faire beaucoup mieux. 

Faites votre ville: pour un budget participatif 

EàG a toujours soutenu toute proposition de projets participatifs pour les quartiers. Mais à ce jour, comme la motion le constate, nous n’avons pas budgété le développement d’une telle pratique de démocratie directe à Genève.

Genève voit chaque année des quartiers se densifier, comme Artamis à la Jonction et des nouveaux se construire comme aux Vernets et aux Acacias, avec une vie sociale et urbaine à construire par les habitants. La Ville de Genève doit accompagner sa population dans ces changements urbanistiques et prévoir un budget pour le faire. La Ville en a les moyens. Ce projet représente CHF 200’000.- par année avec un montant maximum de CHF 25’000.- par projet de quartier.

L’intérêt du projet est aussi qu’il s’adresse à l’ensemble des habitant-e-s de la Ville, quelle que soit leur situation en matière de droit de vote.

EàG est d’avis que la population appréciera une telle initiative et y participera activement.

Il est aussi temps que nous favorisions l’idée d’une ville qui se fait autour de plusieurs petits projets au lieu d’un grand projet pharaonique tel que la Cité de la Musique. En refusant ce grand projet, n’est-ce pas les genevois et les genevoises qui ont déjà donné un avis favorable à la réalisation de plus petits projets de quartier?

EàG est donc très satisfait que cette motion ait été acceptée par le Conseil Municipal. Nous suivrons avec attention et intérêt pendant 2 ans la mise en réalisation de ces projets participatifs de quartiers, petits et pourtant si importants pour la vie sociale en ville et espérons que le bilan final prévu permettra de pérenniser cette démarche.

Un pas de plus vers la promotion du sport féminin en Ville de Genève. 

EàG se réjouit  de l’acceptation de la motion  «Promouvoir les pratiques sportives des femmes».

Promouvoir les pratiques sportives féminines passe par différents axes d’intervention. Il ne s’agit pas seulement d’encourager de manière symbolique ou de sensibiliser les différentes institutions sportives à évoluer vers des pratiques plus inclusives en matière de genre et de sport. Il faut pouvoir amener ces dernières à opérer des changements profonds dans la manière de considérer le sport féminin et la question du genre en général au sein de leur structures sportives.

À plus forte raison quand ces institutions sont subventionnées par la Ville de Genève. La Ville a déjà mis en place plusieurs actions, enquêtes, programmes, permettant de lutter contre les discriminations liées au genre dans le sport et de promouvoir la pratique du sport féminin, (comme p.ex. l’étude genre et sport, le plan d’action zéro sexisme dans ma ville), mais rien concernant les associations et clubs de sports spécifiquement subventionnées par cette dernière.

Cette motion propose justement des actions concrètes pour les associations et clubs subventionnés par la Ville, telles que la rédaction de Chartes ou l’organisation de cours, des actions pour aller vers un changement concret.

EàG estime qu’il est indispensable d’aller encore plus loin en matière d’égalité et d’encouragement pour la pratique du sport féminin. La motion 1332 a été votée en urgence pour son envoi au Conseil administratif, et EàG s’en réjouit.

 

Pour un Centre-Ville vivant:

il faut maintenir le plan d’utilisation du sol (PUS)

Le Plan d’utilisation du sol (PUS) est un plan d’affectation dont dispose la Ville comme instrument d’aménagement du territoire, de compétence communale.

Son but est de garder le Centre-Ville vivant, d’y maintenir les logements, les institutions culturelles comme aussi les commerces.

Proposé depuis 1977, accepté par le Conseil municipal en 2007, contesté par la droite depuis le début jusqu’au Tribunal fédéral, il est appliqué dans sa version actuelle depuis 2013.

Après avoir déposé un projet de délibération proposant l’annulation de ce PUS, le PLR revient avec la demande d’un « simple » changement d’alinéa, avec l’argument qu’il serait nécessaire d’assouplir ce règlement, mais qui aurait pour effet de vider ce PUS de son contenu. Les PUS ne s’appliqueraient plus qu’aux lieux de loisirs et d’animation (théâtre, cinémas, salles de concert, de spectacles etc.), mais plus aux activités commerciales (comme les cafés, restaurants, les magasins d’alimentation situés au Centre-Ville).

Pour la droite, les démarches administratives en cas d’une demande de changement d’affectation seraient trop longues et onéreuses et décourageraient ainsi un commerce déjà fragilisé.

Pour EàG, si le commerce au Centre-Ville est en crise, les raisons sont autres :

Il y a tout d’abord les loyers exorbitants et la spéculation immobilière (contrairement au logement (LDTR), les loyers commerciaux n’ont aucune régulation). La féroce concurrence des grandes surfaces et le développement du commerce en ligne mettent ce secteur sous pression, tout comme l’évolution des modes de consommation (diminution des bouchers ou des merceries, par exemple).

Le bilan de la Ville 2018, présenté en commission, montre que sur les 186 préavis de la Ville, 53 étaient favorables, 72 ont été négociés, 23 dérogations acceptées, seuls 3 ont finalement eu un refus. On est loin de pouvoir parler d’une menace de blocage par la Ville.

EàG est totalement opposé à cette libéralisation proposée avec cette modification. Elle ne se justifie aucunement. La Ville doit disposer d’un instrument pour réguler – au moins un minimum – les activités en son Centre.

Ce projet de délibération a été refusé, mais la droite a obtenu un troisième débat. Le refus devra donc être confirmé lors d’une prochaine session.

Des cours de gym pour les seniors, quels que soient leurs moyens!

 La commission des pétitions s’est indignée avec les pétionnaires de Gym seniors et a tenté de comprendre pourquoi le coût des cours avait passé de 60 à 366 francs par an !

Gym Seniors, une organisation mise sur pied par la socialiste Martine Sumi, a été reprise par Pro Senectute, structure nationale qui reçoit des subventions de la Confédération, via le Fonds AVS, et d’importants fonds privés. Par ailleurs, la Ville de Genève offre également aux aîné-e-s des cours à prix très abordables et de qualité.

Cependant, la commission des pétitions, puis le Municipal dans sa majorité, ont suivi notre proposition de faire un geste pour les personnes au bénéfice des prestations complémentaires, soit de demander au Conseil administratif de leur accorder des prix réduits pour ces cours Pro Senectute. Il est difficile quand on est âgé-e de quitter son·sa professeur·e de sport, son groupe, le lieu auquel on est attaché-e depuis des années pour s’inscrire dans un autre cours donné par un·e autre moniteur·trice, rejoindre un nouveau groupe, dans une autre salle de gym dans un autre quartier. Les personnes âgées qui suivent les cours de mobilité sont principalement des femmes, souvent à très petits revenus à la retraite, soit parce qu’elles se sont occupées de leur famille, soit parce qu’elles ont travaillé dans les secteurs professionnels dits féminins beaucoup moins payés. Certaines ne survivent que parce qu’elles reçoivent des prestations complémentaires…

C’est donc un petit geste symbolique envers une population pauvre, mais désireuse de se maintenir en bonne santé et ainsi de moins peser sur la société.