Voici nos nouvelles de la session des 28 et 29 juin du Conseil Municipal:

Unanimité pour la rénovation du Muséum d’Histoire Naturelle!

Le Muséum d’Histoire Naturelle est l’un des plus grands d’Europe et dispose d’un patrimoine scientifique d’intérêt mondial. Il est riche de plus de 15 millions de spécimens.

120’000 récipients contenant plus de 38 tonnes d’éthanol sont actuellement entreposés dans les locaux scientifiques. Cette quantité d’éthanol représente un risque non négligeable du point de vue sécuritaire et dépasse le seuil quantitatif maximal défini par l’ordonnance fédérale sur la protection contre les accidents majeurs.

Sans compter les multiples espèces conservées à sec, mais victimes de parasites ravageurs qu’il faut idéalement conserver à une température qui empêche la multiplication de ces parasites.

Lors de la visite du Muséum, les commissaires de la CTC ont pu constater combien les conditions de conservation, autant des spécimens que des ouvrages, rendent nécessaires un bâtiment beaucoup plus adapté aux normes en vigueur, de même que les conditions de travail des collaborateurs, rendues difficiles par les émanations d’éthanol, entre autres.

Le projet Ambre permet non seulement la construction d’un bâtiment dédié aux collections conservées dans l’éthanol et donc leur mise en sécurité, mais également d’une chambre froide pour les collections nécessitant une température basse, une rénovation générale du bâtiment, en passant par la loge des gardiens, pour lesquels les conditions de travail seront nettement améliorées, mais encore par l’isolation des étages supérieurs ou encore une remise en état du parvis.

Ensemble à Gauche a recommandé que l’Association HAU (Handicap Architecture Urbanisme) soit associée dès le début des travaux et cette consultation a été acceptée à l’unanimité.

Pour Ensemble à Gauche, tous ces travaux sont absolument nécessaires pour les conditions de travail des collaborateurs du Muséum, pour l’accueil du public, ainsi que pour la mise en sécurité du site.

OUI au mariage pour tousxtes !

Une résolution de la Ville en faveur du vote

pour le Mariage pour tousxtes

« Les couples de même sexe doivent avoir les mêmes droits que les couples de sexe différent. Ils devraient également pouvoir se marier civilement. » C’est le Conseil Fédéral qui le dit ! Le 26 septembre, le peuple suisse devra se prononcer sur le projet de loi dit « Mariage pour tous ».

Au Conseil Municipal, les Verts ont proposé en urgence une résolution pour que la Ville affiche sur l’espace public son soutien à ce projet de loi et de société. Ensemble à Gauche s’est pleinement associé à cette résolution et a rappelé le combat et le grand courage des homosexuels et lesbiennes qui, dès 1968 dans un climat très homophobe et désespérant pour les jeunes, ont osé s’affirmer, entraînant leurs ami-e-s au Front homosexuel d’action révolutionnaire, joyeux et subversif, et aux groupes de lesbiennes du MLF. Ces pionniers et pionnières ont enclenché les changements de mentalité.  Mais actuellement, alors que la pire période d’opprobre est dépassée, nous vivons encore dans un pays où on peut lancer des référendums contre les homosexuels, et où les agressions homophobes existent. Il est donc utile que les nouvelles valeurs de  respect et d’égalité envers les personnes homosexuelles soient bien affichées par la Ville, et surtout vécues en Ville.  Nous serons ainsi en phase avec toutes les villes d’Europe qui affichent les drapeaux arc-en-ciel, pour proclamer respect et solidarité. Et nous participerons à la Marche des fiertés le 11 septembre !

Malgré l’argument de ses adversaires invoquant les limites de l’expression de la Ville, la résolution a été acceptée par une large majorité du Conseil municipal.

Victoire d’étape pour l’internalisation du nettoyage !

Le Conseil municipal en faveur de l’internalisation du nettoyage, mais à confirmer en septembre

Depuis une première motion déposée en 2007, EàG a toujours défendu les conditions des travailleuses et des travailleurs du nettoyage.

Rappelons qu’un processus d’externalisation s’est développé depuis les années 2000, et introduit progressivement dans différents secteurs, comme le nettoyage des locaux de l’administration, les WC publics, les crèches et écoles. La magistrate Mme Salerno avait bien essayé d’imposer dans l’appel d’offre des conditions de travail et de salaire plus correctes, mais avait été désavouée par le Tribunal Fédéral.

En 2019, c’est la grève des nettoyeurs des WC publics, engagés par l’entreprise Onet, qui a permis de mettre sur la place publique la précarité et la détérioration de leurs conditions de travail.

C’est quasi une leçon d’école sur le capitalisme version néo-libérale. On a découvert lors des auditions sur ce marché du nettoyage ce qu’implique la sous-traitance à des entreprises privées : un marché public peu rentable, avec comme seule marge pour les entreprises une pression sur les salaires et les conditions de travail (horaires, flexibilité, caisses de retraite etc.). Il s’agit de problèmes structurels, cela ne serait donc pas meilleur avec une autre entreprise.

Notre constat : Cette externalisation s’est fait sur le dos des travailleuses – travailleurs, alors qu’elles-ils  travaillent pour la collectivité publique, pour la ville.

Pour EàG, il faut faire le bilan de ce désastre, prendre ses responsabilités et changer d’optique ! Une internalisation de ce travail s’impose, comme l’ont d’ailleurs déjà fait d’autres communes.

Comment ? Pas si simple de détricoter ce système : la ville n’a aujourd’hui pas moins de 23 contrats différents. Ce n’est qu’à la fin d’un contrat qu’il est possible de changer.  Il s’agit donc forcément d’un processus sur plusieurs années.

Pour EàG, il faut commencer tout de suite : La proposition votée en commission d’internaliser 4 postes sur 73 est trop minimaliste – on mettrait 18 ans pour y arriver. Nous souhaitions voter les 5 millions du PRD, montant toutefois refusé, ce que nous regrettons.

Nous présentons donc, avec le Parti socialiste, un amendement de compromis – d’internaliser progressivement, oui, mais pas de manière homéopathique, avec dans un premier temps, au moins 12 postes pour un montant de 1.3 million, dans au moins 2 secteurs, le nettoyage des bureaux de l’administration – effectué principalement par des femmes  et le nettoyage des WC publics. Un calendrier pour la suite devra être établi.

Ce travail de nettoyage en même temps si essentiel et si invisible – ce travail qu’on voit surtout quand il n’est pas fait !

C’est bien de la responsabilité de la Ville de reconnaître que cette externalisation a produit une situation désastreuse pour les travailleuses et travailleurs et qu’il faut revenir en arrière. Ayons ce courage d’admettre une erreur et acceptons de changer pour plus de dignité et de justice sociale !

La proposition a été acceptée, mais un troisième débat ayant été demandé par la droite, le Conseil municipal devra statuer de manière définitive à la session des 8 et 9 septembre.

«12 dimanches sans voiture par année autour de la rade»

La motion acceptée

La motion « 12 dimanches sans voitures »  a créé au sein de la commission municipale un vif débat, des auditions riches ont été effectuées, deux Conseillers administratifs et un Conseiller d’Etat ont été entendus. C’est important de le souligner car cela montre à quel point de nos jours, la proposition de cette motion représente les enjeux, les besoins, les envies de la population sur le plan de la mobilité douce.

Ces enjeux se situent à plusieurs niveaux :

Premièrement : développer les aménagements pour la mobilité douce est une nécessité démocratique. La Ville de Genève doit rattraper son retard par rapport aux villes européennes, telles que Bruxelles, Paris ou encore Berlin. Les habitants de Genève, comme ceux de ces villes d’Europe, ont compris que l’une des premières libertés démocratiques est celle de la mobilité urbaine. Aujourd’hui la majeure partie de l’espace public est dédié aux voitures, alors que la moitié des ménages en Ville de Genève ne possèdent pas de voiture. Le fait que l’aménagement de l’espace urbain soit essentiellement basé sur les automobiles a un côté discriminant et excluant. Il est temps que cela change.

Deuxièmement, il y a l’aspect écologique et de santé publique, comme la pollution atmosphérique, les nuisances sonores. La saturation de l’espace public est un problème urbanistique causé par les choix que nous avons fait dans le passé. Nous essayons de sortir de cette situation par des petit pas, comme par exemple la décision cantonale, en 2020, de limiter la circulation routière durant les périodes de pic de pollution ou le récent vote de la Ville de Genève de l’URGENCE CLIMATIQUE.

Un troisième aspect concerne la possibilité d’une réalisation concrète de ce projet de 12 dimanches sans voiture. D’une part, il y a la question des moyens financiers nécessaires. D’autre part, la gestion de la circulation sur les quais autour du lac est de compétence exclusivement cantonale. Nous pensons néanmoins que la concertation avec le canton est possible. Lors de son audition, le Conseiller d’Etat Mauro Poggia proposait de mettre en place un projet pilote et de tirer rapidement un premier bilan pour aller de l’avant.

Pour EÀG, le développement de la mobilité douce doit être  une préoccupation tant municipale que cantonale. Il faudra que le Conseil administratif insiste auprès du Canton pour collaborer à la mise en place des 12 dimanches sans voiture sur les quais à Genève.

Acceptation d’un rapport demandant la mise en place de deux projets de médiation nocturne

Il est temps que la ville prenne mieux en compte la vie de la nuit. Comme le dit le rapport du DALE « Genève, la nuit – stratégie territoriale pour la vie nocturne culturelle et festive », de 2017, « on étudie beaucoup la ville de jour, mais sa dimension nocturne est souvent ignorée – celle qui est observée correspond à celle des horaires d’ouverture des bureaux. La ville, la nuit, reste un territoire obscur, un espace-temps qui garde une part de mystère, malgré sa colonisation et son artificialisation de plus en plus intenses ».

Pour EÀG, il est important qu’on y réfléchisse de manière positive, ouverte, proactive, préventive, comme l’ont fait plusieurs communes genevoises, villes romandes et suisses allemandes, comme aussi le Canton avec la nouvelle fiche A21 « élaborer une stratégie d’aménagement de la vie nocturne » de son plan directeur.

Les 2 motions étudiées par la commission sociale ont en commun d’apporter des nouvelles propositions de médiation nocturne. L’une s’adresse à une population, les jeunes, pour laquelle la ville a lancé un projet pilote dans le quartier Charmilles- Europe. L’autre s’adresse à un quartier, les Pâquis, à élargir à d’autres quartiers si besoin.

Les conseillers administratifs auditionnés de Thônex, du Grand Saconnex et de Vernier, de partis différents, parlent de manière positive de leurs expériences, adaptées chaque fois aux particularités de leur commune. Ils l’appellent « veillée sociale » et constatent que la présence de correspondants de nuit entre 18h et 2h permet de désamorcer des situations de tension, de créer un dialogue, de gérer des situations conflictuelles, en élaborant dans la proximité des solutions ; de relayer si nécessaire à d’autres acteurs.

II s’agit d’équipes visibles, disponibles, facilement atteignables, à l’écoute, formées en médiation sociale, assurant un rôle de prévention, non pas par rapport à l’individu, mais par rapport à la collectivité – à l’utilisation partagée de l’espace public. Les projets ont aussi été évalués positivement par les habitant.e.s.

Il est indiqué dans la motion concernant le quartier des Pâquis, qu’une telle présence est souhaitée depuis plusieurs années. C’est une préoccupation de favoriser la co-existence nocturne – entre différents types d’usagers, les jeunes du quartier, les noctambules occasionnels et réguliers et les habitants.

Ce ne sont pas des solutions miracles, impossible de tout résoudre dans ce cadre, mais pour EàG, ce sont des approches utiles à développer pour faciliter la vie en commun entre différents usagers et usages aussi la nuit.

Le Conseil municipal a accepté ces deux motions.

Vive Louisa Vuille!

La discussion a été vive, mais le vote a été net.

Le Municipal a classé la pétition de la Société coopérative d’habitation, largement signée,  s’opposant à ce que la Ville donne le nom de Louisa Vuille à la rue principale de l’ensemble des immeubles coopératifs Vieusseux, Franchises et Villars.

Cet ensemble a été voulu par des partis de Gauche en 1922 et a été une réussite. Les gens ont vécu heureux dans ces appartements bon marché et bien conçus. Toute la cité est actuellement rénovée et développée, de nombreux nouveaux immeubles s’élèvent dans ce quartier. La Ville a décidé de donner des noms de femmes à des nouvelles rues.

Le choix de Louisa Vuille est particulièrement bien choisi : elle a été vraiment une femme de Gauche,  ouvrière dans l’horlogerie, engagée syndicalement et politiquement, fondatrice du Parti du Travail, une des premières députées à siéger au Grand Conseil en 1961, et résistante contre le nazisme en France. C’est un beau symbole !