Après avoir soutenu le projet de loi prévoyant la prise en charge à 100% des mécanismes salariaux par l’Etat, le MCG a retourné sa veste. PLR, PDC, UDC et MCG ont donc privé les entités subventionnées d’une solution à un problème criant dont les conséquences risquent de s’aggraver à l’avenir. La compétition délétère entre prestations et mécanismes salariaux est donc maintenue.

Certes, depuis le dépôt du projet de loi, la situation s’est amélioré. Mis sous pression, le gouvernement a proposé une nouvelle base de calcul de financement des mécanismes salariaux, globalement plus favorable aux entités subventionnées. Mais cette nouvelle grille cache des disparités importantes entres les entités, certaines n’en bénéficiant que marginalement voire pas du tout. Surtout, la contradiction de fond demeure, les entités soumises à l’échelle des traitements de l’Etat (LTrait) ont l’obligation de payer des mécanismes qu’elles ne peuvent bien souvent pas financer.

Cette contradiction a mis les entités subventionnées dans une situation délicate. Elles se sont bien souvent retrouvées dans l’obligation de réduire de facto la qualité et la qualité des prestations afin de financer les mécanismes salariaux. Ces dernières années, la situation s’est largement dégradée. En effet, au moment de l’introduction de Loi sur les indemnités et les aides financières (LIAF), les entités subventionnées disposaient de réserves substantielles, mais celles-ci se sont rapidement épuisées. Par ailleurs, les effets conjugués de l’explosion de la précarité et du vieillissement de la population ont engendré une augmentation importante des besoins en termes de prestations. En parallèle, les gouvernements successifs et la majorité de droite ont mené une politique d’austérité rampante, multipliant les coupes et sous-estimant largement les besoins des entités subventionnées dans les contrats de prestations.

Les problèmes de financement des mécanismes salariaux ont mis une pression permanente sur les salaires et conditions de travail des employé-e-s de la fonction publique et du secteur subventionné. En effet, les entités subventionnées ont bien souvent eu recours à une politique d’embauche insuffisante, à l’engagement de personnel moins qualifié et/ou au personnel intérimaire et temporaire. Derrière cette politique se cache donc une attaque en règle contre la fonction publique jugée trop coûteuse. Une volonté que l’on a d’ailleurs constatée dernièrement lors de l’acharnement du Conseil d’Etat à ne pas payer les annuités 2016 de la fonction publique. Acharnement qui s’est heureusement soldé par un camouflet infligé par le Tribunal fédéral.

Le MCG a décidé de tourner le dos aux services publics, s’alliant avec la droite derrière un accord peu convaincant obtenu par le Conseil d’Etat. Ensemble à Gauche regrette ce revirement. Nous continuerons à défendre fermement des services publics forts, contre la logique de marchandisation à l’œuvre.