Ensemble à Gauche a déposé aujourd’hui un projet de loi proposant une série de mesures permettant de réduire de 65% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. L’objectif est d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2040. « Discuté avec des jeunes de la grève climat et d’autres miltant-e-s actifs dans le domaine, le plan d’actions vise à répondre à l’urgence climatique tout en respectant le principe de justice sociale » explique le député Ensemble à Gauche Jean Burgermeister. « Le temps des belles promesses en matière d’écologie est révolu, il faut se fixer dès maintenant des objectifs ambitieux et voter des mesures concrètes afin de relever le défi climatique ! »

Ce train de mesures part du constat que le plan climat du Conseil d’Etat genevois est insuffisant. Il ne prévoit en effet qu’une baisse de 40% des émissions, sans tenir compte du trafic aérien, responsable de 20% des émissions du canton. « Face aux mobilisations qui secouent la Suisse depuis des mois et à la crise environnementale sans précédent que nous traversons, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’un tel manque d’ambition ! »

Remplir les objectifs fixés par les Accords de Paris : un minimum
Ensemble à Gauche propose de réduire les émissions de gaz à effet de serre du canton de 65% d’ici 2030, par rapport à 1990. « Il s’agit pour nous d’un objectif minimal afin de respecter les accords de Paris et espérer éviter un emballement climatique aux conséquences désastreuses pour l’environnement comme pour les populations humaines », argumente Jean Burgermeister. « Un collège de scientifiques belges enseignant dans plusieurs universités du pays a récemment publié un projet de loi à l’attention du monde politique en insistant sur le fait qu’une baisse de 65% d’ici à 2030 était nécessaire afin d’atteindre les objectifs fixés à Paris. »

Atteindre ces objectifs implique notamment une baisse de 50% du trafic individuel motorisé, une baisse de 50% des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités de l’aéroport, ou encore un plan d’isolation de l’ensemble des bâtiments et une baisse de 50% de la quantité de plastiques consommés dans le canton d’ici à 2030. « Si la prise de conscience et le fait de décréter l’urgence climatique représentent des premiers pas dans la bonne direction, il faut réaliser que rien ne changera sans mesures concrètes impliquant des changements en profondeur ! ».

Des mesures concrètes plutôt que de belles promesses
Ensemble à Gauche a proposé à l’ensemble des groupes politiques de signer ce projet de loi et se réjouit des débats qu’il va susciter. « Nous voulons une discussion centrée sur des mesures concrètes et chiffrées car, bien souvent, le sujet n’est abordé que par des discours généraux et des déclarations de bonnes intentions », insiste le député Ensemble à Gauche. « Les quelques rares mesures qui ont d’ores et déjà été votées par le Grand Conseil sont d’une ampleur largement insuffisante et, la plupart du temps, n’obtiennent une majorité au Parlement que lorsqu’elles ne contreviennent à aucun intérêt privé. » Il est désormais temps de se donner les moyens, politiques et budgétaires, de prendre les mesures qui s’imposent.

Un financement juste pour une transition environnementale sociale
Pour financer ce plan d’action, le canton doit mettre en place une fiscalité verte. Celle-ci devra tenir compte des responsabilités inégales des entreprises en terme de pollution. Le projet de loi permet d’apporter une réponse à la crise environnementale et aux besoins sociaux de la population. Il ne s’agit pas seulement d’une volonté dictée par les penchants politiques d’Ensemble à Gauche mais d’une nécessité absolue. La transition environnementale demande une transformation profonde de nos sociétés qui ne peut être menée à bien qu’avec l’appuis ferme de la population. « Les mesures consistant à multiplier les taxes socialement injustes ont montré clairement leurs limites quand elles n’ont pas suscité une franche hostilité », analyse le député. « A travers son projet de loi, Ensemble à Gauche défend l’idée que la transition ne doit pas peser sur les classes populaires mais sur ceux qui profitent depuis des décennies et sont responsables du réchauffement climatique. »

Ainsi, si des efforts conséquents en matière d’isolations des bâtiments doivent être consentis, ils ne peuvent pas se faire sur le dos des locataires qui souffrent déjà du prix du logement. Un accroissement des loyers ne pourrait d’ailleurs que pousser la population à vivre toujours plus loin du canton et donc allonger les trajets pendulaires. De même, l’absolue nécessité de réduire drastiquement le trafic motorisé individuel doit impérativement être accompagnée d’un développement des transports publics abordables pour toutes et tous.

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