Lors de la session des 29 et 30 octobre 2024, les points suivants ont été traités par le Conseil municipal
– 30 km/h la nuit en ville !
– Scènes ouvertes de drogues : ne laissons pas les quartiers concernés en désespoir et agissons
– Pour 22 nouvelles rues aux noms féminins au PAV
Trente kilomètres à l’heure, la nuit en ville !
Les Verts avaient déposé une motion, la M-1844, intitulée : « Pour notre santé, notre sécurité et notre tranquillité : du 30 km/h, la nuit, partout en ville ! » Cette motion, vivement combattue par la droite, a été finalement acceptée à la majorité par le Conseil municipal.
Nous l’avons soutenue pour les raisons suivantes :
Il ne fait aucun doute que des véhicules qui circulent à pleine vitesse de nuit dérangent les habitant.e.s de notre ville qui ont droit à un sommeil réparateur. Il convient d’ajouter au plan générique que le trafic routier est le premier responsable des nuisances sonores dans nos villes et qu’il induit des coûts, notamment physiologiques, qui s’élèvent à plus de deux milliards de francs. Certes le phono-absorbant a un impact sensible sur le bruit causé par le frottement des pneus sur la chaussée mais il n’a, en revanche, aucun effet sur le bruit des moteurs mus par l’énergie fossile, en particulier des deux-roues motorisés. Des tests ont été effectués dans différentes agglomérations de notre pays et en l’espèce à Lausanne, qui démontrent que, contrairement à ce que l’on pense, le trafic automobile ramené à trente kilomètres à l’heure en ville, outre qu’il réduit les nuisances sonores, améliore très sérieusement la fluidité du trafic routier. Il est démontré, par voie de conséquence, que la réduction de la vitesse permet d’arriver plus rapidement à bon port. Le bruit se réduit alors à sa plus simple expression si les automobiles ou les deux-roues motorisés ne roulent qu’à 30 km/h. Cette motion pose donc une bonne question car la population a le droit de dormir et nous pensons aux parents qui travaillent durant la journée et aux enfants qui vont à l’école.
Le Conseil municipal a dans sa majorité accepté cette motion qui demande au Conseil administratif de s’adresser au Conseil d’Etat en vue de généraliser la vitesse maximale à 30 km/h entre 22 heures et six heures du matin en Ville.
Scènes ouvertes de drogues : ne laissons pas les quartiers concernés en désespoir et agissons
Crédit photo : GenèveActive
M-1845 « Scènes ouvertes de drogues et crack à Genève: urgence dans les besoins, lenteur dans les processus. Ne laissons pas les quartiers concernés en désespoir et agissons ! »
EàG a décidé de déposer cette motion en urgence, jugeant que la situation actuelle dans les quar-tiers les plus exposés, comme les Grottes, les Pâquis ou encore Plainpalais-Jonction, n’est plus tolé-rable.
Alors que le Canton a adopté un « plan crack » il y a une année, nous constatons amèrement qu’il n’est toujours pas réalisé.
Face à l’urgence des besoins, face à des scènes ouvertes envahissantes, EàG n’admet pas que les décisions prises tardent autant à être mises en place, que les consommat.rices. eurs qui pourraient bénéficier des mesures annoncées de réduction de risque et/ou de prise en charge font les frais de ce retard et que les habitant.e.s des quartiers vivent très durement ce report. EàG constate une pression toujours plus forte sur l’espace public, qui impacte la qualité de vie de toutes et tous mais tout particulièrement des populations vulnérables comme les enfants, les jeunes ou encore les personnes âgées.
Certes, par rapport à l’approche des 4 piliers mis en place par Ruth Dreyfuss dans les années 90, dans le contexte de la scène ouverte du Letten à Zurich, c’est le Canton qui a la responsabilité principale.
Mais la Ville est confrontée à la situation au quotidien. Les services de la Ville sont présents à tra-vers leur proximité dans les quartiers et les institutions concernées, ils cherchent à intervenir et à limiter les répercussions sur la population.
Les départements en charge de la cohésion sociale et de la sécurité, et surtout les magistrates con-cernées, Mmes Kitsos et Barbey Chappuis, sont bien conscients que la réponse à la nouvelle vague de consommation de drogues dures dépasse, et de loin, le champ d’action de la ville. Agir signifie nécessairement intervenir à différents niveaux et de manière complémentaire.
Nous avons aussi tenu à souligner le rôle essentiel de Quai 9, en tant que présence indispensable et d’une expertise reconnue, mais qui ne peut pas, et dont ce n’est pas le rôle, « résoudre » à lui seul les défis imposés.
L’invasion de produits aussi toxiques pour la santé que bon marché pose problème ailleurs en Suisse, voire en Europe. La crise actuelle dans les quartiers demande la recherche de nouvelles approches, et en ce sens l’échange avec d’autres villes confrontées à cette problématique nous paraît utile et indispensable.
La motion demande au Conseil administratif d’intervenir urgemment auprès du Canton, pour une action forte, grâce au soutien d’un vote du Conseil municipal. À notre étonnement, c’est le Conseil municipal à l’unanimité qui a accepté notre motion.
Pour 22 nouvelles rues aux noms féminins au PAV
Crédit photo : Suzy1919, Wikipédia – Licence Creative Commons Attribution
M 1780 « PAV-Acacias 1- Pour 22 nouvelles rues aux noms féminins »
L’indépendant (Vert libéral) du Conseil municipal a présenté une motion proposant de donner des noms de femmes à 22 rues du futur quartier de Praille-Acacias-Vernets. Cette motion a eu le mérite d’apaiser les passions soulevées par les changements de noms de rues en Ville. Elle a donc obtenu un large accord. En tant que partisane résolue de la féminisation des noms de rues, EàG a bien entendu soutenu la motion, tout en rappelant que nous n’avons que 29 noms de femmes donnés à des rues en Ville de Genève, soit 16 %. Nous sommes encore loin de la parité !
Si nous saluons l’invite de « donner une visibilité accrue à des personnalités féminines ayant fait rayonner Genève à travers leurs actions locales, régionales et/ou internationales », nous ne voudrions cependant pas que les noms de femmes ne soient placardés que dans un seul quartier.
Cette motion va dans le bon sens, mais nous continuerons à suivre ce dossier pour arriver à la parité dans toute la ville. Nous nous réjouissons qu’Alfonso Gomez, suivi par tout le Conseil administratif, le défende avec ardeur.