Cette lettre d’information est réalisée par le groupe EàG au Conseil municipal de la Ville de Genève (James Berclaz-Lewis, Corinne Bonnet-Mérier, Maryelle Budry, Monica Granda, Charlotte Meierhofer, Gazi Sahin, Brigitte Studer, Christian Zaugg, Livia Zbinden)


Lors de la session des 29 et 30 avril du Conseil municipal, les points suivants ont été traités :

  • Des enfants au Conseil municipal 
  • Urgence EàG : Motion M-1825 sur la qualité de l’accueil parascolaire
  • Débat urgent du PLR et de la droite sur les recrutements au DACM
  • L’Euro de foot féminin, en avant toute !
  • Une deuxième vie pour l’ancienne Comédie
  • Le respect en commission – un nouvel article du règlement municipal

Des enfants au Conseil municipal !

Crédit : L. Keller /Ville de Genève

Organisée par Terre des Hommes Suisse et le Conseil des activités de jeunesse, une Conférence des enfants a lieu chaque année dans le but de promouvoir la participation citoyenne et politique des jeunes. Cette année, des enfants entre 10 et 12 ans ont pu faire entendre leur voix en présentant 9 recommandations à un panel de politiques. Le Conseil municipal a ainsi reçu des enfants des écoles des Cropettes et des Ouches afin de leur présenter le fonctionnement d’un conseil municipal et répondre à quelques-unes de leurs questions. La magistrate Mme Christina Kitsos, en charge du Service des écoles et de l’enfance ainsi que les membres du Bureau et les chef.fe.s de groupe étaient présents. Les enfants avaient préparé six questions : Quelles solutions mettre en place dans le cadre du harcèlement ? Comment organiser la redistribution de la nourriture non consommée à la cantine ? Il a aussi été proposé la création de chemins non goudronnés pour laisser aux racines des arbres la possibilité de se développer.

Une question portait sur la demande d’organiser des journées de sensibilisation au handicap. Corinne Bonnet-Mérier a naturellement été désignée pour y répondre. Elle leur a dit que c’était une excellente idée, car ces échanges entre enfants et personnes concernées permettaient de considérer le handicap comme une différence dont il ne faut pas avoir peur. Le fait de discuter et de savoir comment se comporter offre une chance de trouver des solutions ensemble. Par exemple, comment une personne en fauteuil roulant prend-elle le bus ? Est-ce qu’elle peut aller au restaurant ? Ou alors, comment jouer avec un enfant handicapé sur une place de jeux ?

De nombreuses personnes en situation de handicap ont déjà fait cette proposition de journée d’information auprès des écoles, mais sans grand succès. Si cette demande venait des enfants, peut-être que cela verrait le jour. Les personnes concernées répondront sans doute positivement, car ce sont toujours des moments très riches et des discussions intéressantes. Elle a expliqué que des journées d’action auront lieu à Genève du 15 mai au 15 juin, dans le cadre des 10 ans de la ratification de la Suisse à la Convention des droits des personne handicapées de l’ONU (CDPH) et les 20 ans de la loi suisse sur l’égalité des personnes handicapées (LHAND). À cette occasion, les enfants pourront par exemple voir à la Plage des Eaux-Vives comment une personne en fauteuil roulant peut se mettre à l’eau.
Un très beau moment, des questions pertinentes et un grand intérêt ont fait de ce moment une parenthèse très agréable avant notre seconde plénière.


Urgence EàG : motion M-1825 sur la qualité de l’accueil parascolaire

Crédit image : KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

La prise en charge parascolaire s’est développée de manière extrêmement forte ces 10 dernières années : ce sont aujourd’hui 76% des enfants du canton qui sont accueillis. En Ville de Genève, le nombre d’enfants pour les repas de midi est passé de 4600 à 6500 (+ 41%), et au parascolaire du soir de 2200 à 3500 (+ 59%). Le droit à une place étant inscrit dans la Constitution du Canton de Genève, les communes ont l’obligation d’accueillir tout enfant pour lequel la demande est faite. Elles ont la responsabilité de mettre à disposition des locaux suffisants et d’assurer les moyens financiers pour le personnel. C’est l’Association des Communes Genevoises (ACG) qui est l’organe décisionnel et l’employeur par le biais du Groupement intercommunal pour l’Animation Parascolaire (GIAP) de plus de 2000 professionnel.le.s.

Un accueil de qualité doit être garanti dans chaque école pour le bien des enfants. Cela implique de veiller à ce que les enfants disposent d’assez d’espaces et de locaux isolés par rapport au bruit pour leur permettre de se détendre entre les plages d’horaires scolaires. L’augmentation du nombre d’enfants, ainsi que l’introduction de l’école inclusive, avec l’arrivée d’enfants à besoins particuliers, ont rendu l’accueil parascolaire toujours plus exigeant. Le taux de travail actuel ne permet pas de remplir toutes les tâches définies dans leur cahier des charges. Des taux d’encadrement sont définis, mais pas toujours respectés, surtout en cas d’absence ou de maladie de membres du personnel, ou suite à un départ, les animateurs.trices n’étant pas immédiatement remplacé.e.s.

Les conditions de travail sont difficiles. Il s’agit d’un travail à temps partiel, de plus avec un horaire discontinu, quasi impossible de compléter avec une autre activité. Il y a ainsi beaucoup de changements au niveau du personnel. Les métiers du parascolaire sont encore majoritairement exercés par des femmes. Comme d’autres métiers dits féminins, les professionnel.le.s dans ce secteur souffrent d’une dévalorisation sociale. Ce qui se traduit par l’attribution de classes salariales peu élevées et par un manque de reconnaissance de la valeur éducative de ce travail. Vu les conditions d’horaires et de travail ainsi que des salaires bas, il n’est pas facile de trouver toujours davantage de personnes d’accord d’exercer ce travail, et surtout que ces personnes souhaitent et puissent assurer ce travail dans la durée. Il est ainsi nécessaire de reconnaître que ce travail est essentiel et qu’il faut le prendre en considération de manière à permettre qu’il puisse être exercé de manière plus durable et dans des bonnes conditions. Il est urgent de garantir la qualité et la sécurité de l’accueil des enfants en améliorant les conditions de travail et de salaire des métiers du parascolaire. La Ville ne pouvant agir directement, cette motion demande au Conseil administratif d’intervenir au sein de l’ACG :


– D’aborder la question de la formation au GIAP afin de valoriser le caractère pédagogique et éducatif de ce métier ;
–  De soutenir une augmentation des temps de travail et des classes salariales du personnel ;
–  D’entamer un processus de négociation avec les partenaires sociaux ;
–  D’augmenter dans le budget 2025 la subvention au GIAP ;
– De plaider au sein de l’ACG pour que toutes les communes répondent favorablement à une revendication du personnel qui est d’attribuer une participation financière de 500.- par année pour inciter et faciliter l’utilisation de transports en commun ou d’un vélo.

L’urgence sur cette motion M-1825 ayant été acceptée, elle a été renvoyée à la commission de la cohésion sociale. EàG y proposera l’audition du personnel et des partenaires sociaux ainsi que du GIAP.


Débat urgent du PLR et de la droite sur les recrutements au Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité

La droite a proposé en urgence un projet de résolution R-313 « Prise de position du CM suite au problème du recrutement au sein du DACM ». EàG a admis la nécessité d’en débattre. Nous avions déjà exprimé notre forte préoccupation dans un communiqué de presse. Nous tenons à une politique exemplaire par rapport au personnel. Les prestations de la Ville sont assurées par environ 4000 membres du personnel. Nous défendons leurs conditions de travail et leurs acquis sociaux, cherchons à les améliorer. Les processus de recrutement en font partie et il est évident pour EàG que les règlements convenus doivent être strictement respectés.

EàG n’était pas opposé à ce que le CM se positionne sur la crise provoquée par ces problèmes de recrutements. Toutefois nous ne pouvions accepter toutes les propositions de la résolution. Nous tenions à rappeler que la qualité de travail d’un Département ne peut être réduite à ce seul problème et avons critiqué son instrumentalisation qui cherche à discréditer l’ensemble de la politique du Département, de sa magistrate, voire de la gauche, en vue de la campagne municipale. Nous attendons du Conseil administratif qu’il prenne les mesures nécessaires afin que ce type d’abus ne se reproduise plus ; il s’agit de prévenir. Si le Conseil municipal ne peut intervenir dans l’opérationnel, qui est de la compétence du Conseil administratif, nous attendons de sa part des décisions fermes par rapport aux personnes qui n’ont pas respecté les règlements en vigueur. Mais si ces incidents sont graves, ils sont circonscrits, et EàG refuse la généralisation à l’ensemble de la politique du Conseil administratif. Ce sera la clarté de la réponse à cette situation qui ramenera la confiance. Exiger un audit complet des engagements effectués dans l’ensemble des départements nous paraît démesuré, au vu du nombre des 4000 employé.e.s de la Ville. Faudrait-il analyser tous les recrutements ou seulement les derniers, sur 3 mois,  sur 5 ans ? Pour quels types de postes ? Tous, les cadres, les hauts cadres ? Qui devrait faire un tel audit ? Un organisme extérieur ? Selon l’étendue visée, cela prendrait beaucoup de temps et coûterait beaucoup d’argent.

Le Conseil administratif a chargé le Contrôle financier interne (CFI) d’analyser la situation. Pour EàG, ce service est très efficace, avec des capacités en ressources humaines récemment augmentées et un nouveau règlement qui lui garantit l’indépendance au niveau hiérarchique. Il nous paraît indiqué en premier lieu de prendre connaissance de son évaluation, et de nous prononcer sur cette base sur les suites à donner.

La droite n’ayant pas accepté de supprimer les propositions problématiques, la majorité du Conseil municipal, formée par des élu.e.s du PS, des Vert.e.s et d’EàG, a refusé ce projet de résolution.


L’Euro de foot féminin, en avant toute !

EàG se félicite du vote unanime du Conseil municipal lors de la dernière session plénière en faveur d’une enveloppe de 1,2 million de francs destiné à l’organisation de l’Euro de foot féminin, événement prévu à Genève en été 2025.

Ce vote n’est pas anodin. Déjà parce qu’il montre lui-même l’importance que le sport féminin a pris dans la société et à quel point il s’inscrit désormais dans les mentalités. Au-delà de cela, il montre de manière univoque le souhait de voir se développer le foot féminin en Suisse, et en particulier à Genève, qu’importe sa couleur politique. Ce vote est un signal extrêmement encourageant pour notre groupe qui a toujours soutenu le développement du sport féminin et sa reconnaissance autant par le monde sportif que par la société civile. Ce vote apporte une bouffée d’air frais, face à l’annonce de Viola Amherd faite au niveau fédéral en février dernier, de baisser le budget initialement prévu de 15 millions, à 4 millions.

La compétition a actuellement de très fortes chances de se réaliser avec ce budget supplémentaire, et Ensemble à Gauche suivra avec beaucoup d’attention les retombées positives pour le sport féminin que cette compétition apportera.


Une deuxième vie pour l’ancienne Comédie

Lors du vote sur le crédit pour la nouvelle Comédie, en 2015, la droite avait imposé dans un amendement que la Ville n’effectue aucune dépense pour la rénovation de l’ancien bâtiment, situé sur le Boulevard des Philosophes. Avec la PR -1582, le Conseil administratif souhaitait annuler cette restriction, afin de pouvoir y réaliser un projet à but non lucratif, socio-culturel et intergénérationnel. Un appel à projet a déjà été lancé.

La droite aurait préféré le choix d’une entité à but lucratif et culturel. Elle a obtenu un troisième débat, mais la proposition du Conseil administratif a été acceptée à la majorité.


Le respect en commission – un nouvel article du Règlement municipal

Crédit image : G. Pétremand/Ville de Genève

Ce projet de délibération PRD 304 avait été déposé suite à un énième dérapage lors d’une séance de commission. Malheureusement, ce n’est pas rare qu’il y ait des violations d’ordre et/ou des comportements inappropriés qui peuvent concerner des conseillers-ères municipaux-ales, des personnes auditionnées ou travaillant au sein d’une commission. Il peut s’agir de remarques discriminantes, sexistes, racistes, homophobes etc., quelques fois en « off », avant et après une audition, à voix basse. Une situation de malaise s’installe pour la personne visée et pour les personnes autour. Dès lors, que faire ? Réagir, mais si c’est hors sujet ? Faire comme si de rien n’était ? Considérées comme non essentielles pour le traitement d’un objet, les remarques de ce type ne figurent pas dans le PV. Pour EàG, il est nécessaire qu’il y ait des règles claires qui indiquent que faire en cas de transgression, comme c’est le cas pour les séances plénières, que la présidente ou le président de commission sache exactement ce qu’elle ou il peut et doit faire.

Le projet de délibération introduit ainsi une nouvelle formulation de l’article 121bis Violation d’ordre : « La présidence rappelle à l’ordre, veille à ce que les propos tenus figurent dans les notes de séance et informe le Bureau de l’incident ». Cette modification permet d’agir à deux niveaux : d’une part nommer ce qui, si souvent, se cache dans les interstices aura un effet préventif et d’autre part, ce n’est plus seulement à la personne visée par un propos discriminatoire de réagir, qui doit alors se justifier, ce qui l’expose à des remarques du type « elle exagère », c’était « pour rire » etc..

Il est nécessaire ici de rappeler que nous soutenons depuis toujours le respect envers la diversité. Nous vivons dans un monde marqué par une richesse incommensurable de cultures, d’origines, d’orientations sexuelles, de genres et d’opinions. Il est impératif que nous reconnaissions cette diversité, tout en accordant le respect dû à chaque individu. Ce simple petit changement pour signifier comment la présidence de la commission peut gérer de telles situations a donné lieu à de grands débats. Des témoignages de situations difficiles à vivre émotionnellement ont été décrits, ainsi que le refus de reconnaître que ces situations existent. Nous avons d’ailleurs regretté qu’il n’y ait pas assez de respect lors de ces échanges. Toutefois le PRD a fini par être accepté.


N’hésitez pas à nous contacter

Corinne Bonnet-Mérier : commission du logement :  corinne.bonnet-merier@cm.ville-ge.ch

Maryelle Budry : commissions des pétitions et de l’aménagement ; maryelle.budry@cm.ville-ge.ch

Monica Granda : commission de la sécurité et de l’espace public : monica.granda@cm.ville-ge.ch

Gazi Sahin : commissions de la culture et du règlement : gazi.sahin@cm.ville-ge.ch

Brigitte Studer : commission des finances et cheffe de groupe : brigitte.studer@cm.ville-ge.ch

Christian Zaugg : commission des travaux et président de la commission de la cohésion sociale : christian.zaugg@cm.ville-ge.ch

Livia Zbinden : commission du sport et membre du bureau (1ère vice-présidente) : livia.zbinden@cm.ville-ge.ch    

Charlotte Meierhofer et James Lewis-Berclaz sont membres suppléants.