Cette lettre d’information est réalisée par le groupe EàG au Conseil municipal de la Ville de Genève (James Berclaz-Lewis, Corinne Bonnet-Mérier, Maryelle Budry, Monica Granda, Charlotte Meierhofer, Gazi Sahin, Brigitte Studer, Christian Zaugg, Livia Zbinden)


Lors de la session des 25 et 26 mars du Conseil municipal, les points suivants ont été traités :

  • Amélioration de la zone 30 aux Eaux-Vives
  • Avenir du Parc Bertrand
  • Pétition P-500 : Refus du changement de nom de la Rue du Midi

Amélioration de la zone 30 aux Eaux-Vives !

Crédit : J. Gregorio/Ville de Genève

La proposition du Conseil administratif PR-1586 en vue de l’ouverture d’un crédit de 3 400 800 francs destiné à l’amélioration des mesures de modération de la circulation et de sécurisation des déplacements dans la zone 30 du quartier des Eaux-Vives a été votée non sans mal.

La droite s’acharne sur toutes les mesures de modération du trafic. Et le quartier des Eaux-Vives est divisé. D’un côté des commerçants très inquiets pour leur avenir si le trafic automobile est limité, de l’autre une association d’habitant-e-s « Vivre aux Eaux-Vives », qui travaille très sérieusement depuis des années pour apaiser le quartier.

EàG a été impressionné par la qualité de l’argumentation et du travail de « Vivre aux Eaux-Vives » et surtout défend la modération du trafic, afin de protéger la santé et la sécurité des habitant-e-s, et l’avenir de la planète ! Après trois longs débats, EàG a eu la satisfaction de voir ce crédit être voté à une confortable majorité. Il est évident qu’EàG partage la recommandation que « les travaux durent le moins longtemps possible » ! Et nous avons hâte que des études objectives sur les moyens de transport utilisés par les client-e-s des commerces genevois soient entreprises. Nous sommes sans cesse confrontés à des chiffres et des affirmations opposées et très subjectives. 


Avenir du Parc Bertrand

Une proposition du Conseil administratif traitant du réaménagement du parc Bertrand, la PR- 1540, renvoyée à la commission des travaux a fait l’objet d’un débat lors de la dernière session du Conseil municipal. Ladite commission des travaux s’était étonnée de l’absence de toute discussion avec les habitants notamment en raison du fait que la proposition comprenait la construction d’une plate-forme logistique de la voirie avec une forte emprise au sol. Nonobstant, la concertation avec l’AICF (habitants) a eu lieu et conduit le Conseil administratif à retirer du projet la plate-forme logistique. 

Petit rappel des faits :

Le Conseil administratif a présenté au Conseil municipal un projet de réaménagement des cheminements et des jeux du parc Bertrand comprenant également la construction d’une plate-forme logistique de la voirie avec une forte emprise au sol. La commission des travaux à qui la proposition avait été renvoyée, constatant qu’aucune concertation avec les habitants n’avait été menée, a décidé de geler le projet en invitant les parties à discuter ensemble.

Des rencontres ont eu lieu au terme desquelles le Conseil administratif a décidé de retirer du projet la partie concernant la plate-forme de la voirie. Tout semblait aller pour le mieux mais c’était sans compter, en cours de débat, que des membres du comité de l’Association des Intérêts de Champel Florissant ont pensé que la date d’autorisation de construire qui figurait dans le projet était en force et décidé, sans crier gare, de lancer une pétition. 

Les positions des pétitionnaires se sont durcies et au travers de plusieurs lettres adressées au Conseil municipal ont remis en cause le projet dans son ensemble et en particulier la construction d’une piste finlandaise – en fait une sente recouverte de copeaux de bois pour les joggeurs et les joggeuses – en prononçant le qualificatif emphatique de « Luna Parc ». Ils ont également pris le Conseil administratif à partie au sujet des servitudes qui figuraient dans le projet.

En fait qu’en est-il ? Le parc a été légué à la Ville par Madame Bertrand en 1940. Le legs contenait peu de servitudes contraignantes sauf la volonté de la légataire de ne pas construire au sein du parc un restaurant. Preuve en est que, du Nord au Sud, le jardin potager de Mme Bertrand est devenu un potager associatif, sa demeure une école puis ensuite une crèche, que des jeux pour enfants et des équipements pour les sportifs ont été réalisés, un parc à chiens a été mis en place, le nant qui avait disparu recréé et qu’un vaste étang communément appelé « l’étang Tornare », a été réalisé. Il est bien clair que les habitants de Champel sont enchantés de ces équipements et ne souhaitent en aucun cas les supprimer !

Alors quid de l’avenir ?

Le projet redessine et aplani les cheminements destinés aux promeneurs, aux parents avec poussette, aux aîné.e.s et aux personnes à mobilité réduite en les recouvrant d’un revêtement en argilo-calcaire. Il remet en état les jeux pour les enfants et crée une piste finlandaise qui va courir le long du nant. De plus, le Conseil administratif a clairement affirmé que la Voie verte ne passerait pas par le parc Bertrand et dès lors menacer du dépôt d’un référendum contre la seule construction d’une piste finlandaise et de quelques servitudes obsolètes s’apparente au ridicule. L’UDC qui défendait cet exercice a été bien seule au moment du vote puisque Ensemble à Gauche, les Socialistes, les Verts, le Centre et le PLR ont voté le projet amendé contre l’UDC qui le refusait et le MCG qui lui s’abstenait.

Un référendum annoncé par l’UDC s’apparenterait, par voie de conséquence, à un véritable vaudeville mais qui sait ?


Pétition P-500 : Refus du changement du nom de la Rue du Midi 

Les oppositions droite-gauche portent parfois sur de minimes détails, n’ayant rien à voir avec la lutte des classes ! Mais en fait si la droite a décidé d’attaquer la féminisation des noms de rues, c’est qu’elle sait qu’il y a là un enjeu. La visibilité des femmes les rend plus fortes !

Les habitant-e-s de la rue du Midi aux Grottes (il y a d’autres rues portant ce nom à Genève et dans le canton) ont exprimé dans la presse, et auprès de la commission des pétitions, leur vive opposition à la nouvelle appellation de leur rue, qui a été choisie par la Ville pour honorer l’écrivaine Julia Chamorel (1916-2009).

Ils ont même déboulonné les nouveaux panneaux. Action pénale qui devrait normalement déboucher sur une plainte de la Ville de Genève. Il est tout à fait étonnant que la droite du Municipal cautionne une action illégale, après avoir tant crié au scandale et tant attaqué Frédérique Perler à propos du dégrappage à la rue des Pâquis !

EàG a présenté un rapport de minorité et le Conseil Municipal n’a finalement pas accepté cette pétition non étayée, après de vibrantes interventions des camarades Vertes et socialistes et d’Alfonso Gomez.

Mais il est à déplorer que les habitant-e-s ne soient pas mieux informé-e-s. Personne ne connaissait le nom de Julia Chamorel parmi les pétitionnaires et les membres du Conseil. Et pour cause : les bibliothèques municipales ne nous proposent plus ses livres, et aucun hommage n’a été organisé !  Il s’agit pourtant d’une écrivaine qui avait tout pour plaire aux anarchistes des Grottes :

Une femme engagée d’abord au parti socialiste, puis plus à gauche au parti du Travail, puis contestant les engagements du parti dans son soutien à l’URSS. Une contestataire donc, une féministe, une pacifiste, fidèle à la classe ouvrière dont elle était issue, qui avait publié à Paris plusieurs romans dans les meilleures maisons d’édition, fait très rare à l’époque pour les Romands et bien plus encore pour les Romandes !  

Les femmes ont beaucoup apporté à Genève, mais généralement leur mémoire n’est pas conservée. Elle est tournée en dérision, puis même détruite, comme ces panneaux. Or l’Etat et la Ville de Genève dans leur choix, ratifié par le Grand-Conseil et le Conseil Municipal, de donner des noms de femmes aux rues, ont voulu agir pour l’égalité en rétablissant une centaine de femmes dans la mémoire collective. C’est un fait réjouissant.

Cette démarche est importante pour donner aux jeunes filles le désir de se lancer elles aussi dans la vie politique et culturelle comme Julia Chamorel, elles ont besoin de modèles d’identification, et Julia Chamorel est un beau modèle. Nous espérons qu’elle sera à nouveau lue et appréciée.



N’hésitez pas à nous contacter

Corinne Bonnet-Mérier : commission du logement :  corinne.bonnet-merier@cm.ville-ge.ch

Maryelle Budry : commissions des pétitions et de l’aménagement ; maryelle.budry@cm.ville-ge.ch

Monica Granda : commission de la sécurité et de l’espace public :  monica.granda@cm.ville-ge.ch

Gazi Sahin : commissions de la culture et du règlement :             gazi.sahin@cm.ville-ge.ch

Brigitte Studer : commission des finances et cheffe de groupe : brigitte.studer@cm.ville-ge.ch

Christian Zaugg : commission des travaux et président de la commission de la cohésion sociale : christian.zaugg@cm.ville-ge.ch

Livia Zbinden : commission du sport et membre du bureau (1ère vice-présidente) : livia.zbinden@cm.ville-ge.ch

Charlotte Meierhofer et James Lewis-Berclaz sont membres suppléants.