Après le refus de tous les nouveaux postes au budget 2020, il y avait de quoi s’inquiéter pour la formation, le nombre d’élèves augmentant sans cesse. La pétition « Notre école a besoin de postes aujourd’hui pour remplir sa mission » constituait une saine réaction à cette iniquité.
Si la légitimité de cette pétition n’était pas discutable, il faut néanmoins rappeler que le problème de l’insuffisance de moyens pour l’école obligatoire est récurrent. La droite, de même qu’elle a rejeté la pétition, refuse de considérer la réalité. Dans les faits, malgré l’évolution de la démographie, l’augmentation des effectifs n’est pas prise en compte dans les moyens prévus pour l’école. Et les crédits supplémentaires arrachés après coup ne font que maintenir de mauvaises conditions d’enseignement. Il suffit de regarder le nombre d’élèves par classe. Se féliciter d’arriver à le conserver à 20 en moyenne en bataillant pour obtenir des miettes de postes est absurde à double titre. D’abord, il suffit de regarder ce qu’il en est en Suisse romande : Genève est le canton qui a le plus d’élèves par classe, sur les onze années de la scolarité obligatoire. Ensuite, il faut considérer une vraie particularité genevoise, à savoir le nombre de classes très hétérogènes. Par « classe fortement hétérogène », l’OFS entend des classes dont au moins 30% des élèves ont des origines culturelles différentes (en tenant compte aussi bien de la nationalité que de la langue maternelle des élèves). Or, il y a près de 80% de classes fortement hétérogènes à Genève, le double de la moyenne suisse…
Ainsi, devant le refus de reconnaître la situation genevoise, le déni de la droite quant aux besoins de l’école pour remplir sa mission, l’amélioration des conditions de formation n’est jamais possible.
Olivier Baud