Oui le consentement doit devenir le critère déterminant pour définir les violences sexuelles et notamment le viol. Nous avons soutenu l’initiative cantonale allant dans ce sens qui sera adressée à l’Assemblée fédérale dans le cadre des discussions sur la réforme pénale qui est en cours aux Chambres fédérales. Le texte a été accepté par 50 voix pour contre 23 contre lors de cette dernière session du Grand Conseil.

Depuis le mouvement meetoo et les immenses mobilisations féministes, les femmes prennent plus la parole et rendent visibles l’ampleur des violences qui sont répandues dans notre société patriarcale et qui humilient, blessent violent et tuent les femmes. Dans ce contexte, il est plus que temps de considérer le consentement comme la norme de base dans nos relations : Quand une femme dit non c’est non, quand elle ne dit pas oui, on doit présumer qu’elle dit non !

Ainsi, la Convention d’Istanbul, signée par la Suisse, a placé le non-consentement mutuel comme base juridique de la notion de viol et déplaçant les violences et menaces dans les circonstances aggravantes. Il faut, maintenant, mettre le code pénal suisse à jour. . Nous savons aujourd’hui que la majorité des viols sont commis par des hommes proches, des personnes avec qui la victime a des liens et dans un cadre familier.

L’image d’Epinal décrivant le viol comme une agression violente commise par un inconnu brisant la résistance d’une femme est archaïque et ne résiste plus aux prises de parole des victimes, des femmes principalement mais évidemment pas uniquement. La diffusion de l’importance du consentement mutuel, validée par la justice, aidera à changer les mentalités qui depuis longtemps minimisent la gravité des violences, des abus, des humiliations, des viols et des meurtres infligés en nombre horrifiants aux femmes par des hommes.

Il faut donc éduquer et imposer le consentement mutuel comme la norme dans les relations respectueuses et égalitaires. La sanction pénitentiaire n’est pas la solution la solution face à l’ampleur et l’étendue monstrueuse des violences commises contre les femmes à l’intérieur et à l’extérieur des foyers, dont le nombre effarant de féminicides qui est le plus grave des crimes inhérents à la société patriarcale ! Les relations non consenties, imposées sont des viols !  Le consentement c’est le respect ! Le viol est un crime !

Non c’est non ! Pas non ce n’est pas oui !

Françoise Nyffeler