Ce lundi 31 août, Ensemble à Gauche déposait l’initiative fiscale pour l’imposition complète des revenus des gros actionnaires, dont une partie considérable des dividendes échappe à l’impôt sur le revenu. C’est une centaine de millions de francs par an de recettes qui sont en jeu.

Un mot d’ordre : « Partageons les richesses ! »
Alors que les salarié·e·s et retraité·e·s paient des impôts sur l’ensemble de leurs revenus, les gros actionnaires, qui possèdent plus du 10 % des actions d’une entreprise, ne sont taxé-e-s que sur 60 à 70 % des revenus de leurs actions, également appelés dividendes. « Les 1600 gros actionnaires genevois touchent en moyenne 50’000 francs de dividendes par mois… », dénonce Jean Batou, député Ensemble à Gauche. « C’est totalement indécent que ces privilégié·e·s soient imposés seulement sur une partie de leurs revenus, alors qu’un·e caissier·ère de la Migros est taxé sur la totalité de son salaire ! Notre initiative vise à changer cela et à mettre l’ensemble de la population sur un pied d’égalité en imposant les gros actionnaires sur l’ensemble de leurs revenus, comme les salarié·e·s et les retraité·e·s. »

Et ce privilège indécent prive l’État et les communes d’une centaine de millions de francs par an… un montant qui va fortement augmenter à l’avenir avec la baisse massive de l’imposition des personnes morales (RFFA). De plus, avec la crise liée à la pandémie, la nécessité pour l’Etat de percevoir de nouvelles recettes fiscales, afin de subvenir aux besoins sanitaires et sociaux de la population qui ont explosés, se fait plus que jamais ressentir. « La crise du coronavirus, avec les politiques d’austérité qui s’annoncent pour les salarié·e·s et les services publics, rendent d’autant plus importante la contre-offensive contre les cadeaux fiscaux dont cette initiative est une première étape, comme l’est d’ailleurs aussi l’initiative Zéro-Perte soumise au vote le 27 septembre prochain », ajoute Brigitte Studer, conseillère municipale Ensemble à gauche. « Si notre initiative était acceptée, ce montant permettrait de financer des mesures indispensables en termes de santé, d’aide sociale et de protection de l’environnement… Des mesures profitables à toutes et tous ! »

Un large soutien populaire : l’initiative fait le plein de signatures !
Lancée le 17 janvier, la récolte des signatures a dû être interrompue par la COVID-19 à la mi-mars et nous n’avons pu la reprendre que le 1er juin, ceci dans des conditions rendues plus difficiles par la crise sanitaire. Au cœur de l’été des militant·e·s d’EàG, conscients de ces enjeux, ont patiemment récolté des signatures tous les jours ou presque en faveur de l’initiative pour une taxation équitable des gros actionnaires, avec un bon accueil de la population… Comme disait à l’un d’entre nous, récemment sur un stand, une dame de 87 ans : « En somme, c’est contre les privilèges des riches, vous avez raison… il faut que ceux de notre classe se défendent. »

Au total, nous avons récolté 6755 signatures, alors qu’il en faut 5370 pour faire aboutir une initiative législative cantonale. Ceci reflète un soutien populaire significatif. Avant le confinement nous avions déjà déposé 3028 signatures le 15 mars, dont 2794 ont été validées (taux de « déchets » de 7%). Après le confinement, et depuis le 1er juin à ce jour, nous avons récolté 3727 signatures dans des conditions beaucoup plus difficiles qu’auparavant. Une seconde tranche de celles-ci a déjà été déposée et validée de manière anticipée… Il nous restait ainsi 1141 signatures valables à déposer pour que l’initiative aboutisse. « Or aujourd’hui nous en déposons 1961… soit un nombre qui supporterait l’invalidation de plus de 800 signatures, soit de 42% du total pour que notre initiative aboutisse », se réjouit Pierre Vanek, député Ensemble à Gauche. « On peut donc dire avec confiance dès aujourd’hui qu’elle a abouti ! »

Ensemble à Gauche remercie tous les citoyen·ne·s qui ont soutenu notre initiative ainsi que les militant·e·s qui se sont investis sans compter afin de la faire aboutir ! Ce n’est qu’un début… la lutte pour la défense des services publics et des prestations sociales continue !