Après avoir déposé un projet de loi constitutionnelle pour un droit de vote et d’éligibilité à Genève dès 8 ans de résidence, l’Alternative souhaite encore renforcer la démocratie en accordant certains droits politiques aux jeunes dès 16 ans. EàG, les Verts et le PS déposent un projet de loi constitutionnelle pour le droit de vote dès 16 ans à Genève
Des milliers d’écolier.e.s, d’apprenti.e.s et de collégien.ne.s ont manifesté pour le climat depuis le début de l’année. Elles et ils n’ont pas hésité à risquer des sanctions en ne se présentant pas en cours, pour dénoncer l’inaction politique en matière climatique. Cet engagement citoyen est remarquable et doit être salué. De simples félicitations ne suffisent pas : pour les trois partis de l’Alternative (Verts, Socialistes et Ensemble à gauche), il est grand temps de permettre aux jeunes de s’exprimer dans les urnes, dès 16 ans. Elles et ils n’ont plus à prouver leur volonté et leur capacité à prendre part aux débats politiques.
Les arguments pour accorder le droit de vote dès 16 ans ne manquent pas. A cet âge, il est possible de choisir sa confession, de consommer certains alcools, d’avoir des relations sexuelles et de choisir sa profession. Il est incohérent d’accorder de tels droits et responsabilités d’un côté, et d’empêcher l’exercice du droit de vote de l’autre. De plus, les jeunes grandissent avec des cours d’éducation citoyenne durant leur scolarité obligatoire : on leur permet dans ce cadre de se frotter aux enjeux politiques soumis à votation, tout en leur déniant le droit d’en faire un usage concret, par le vote dans les urnes. C’est également dans un souci de bonne représentativité de la population au sein de notre système démocratique qu’il faut abaisser le droit de vote. La moitié de la population suisse en âge de voter aura 60 ans et plus dans moins de vingt ans, pour cause de vieillissement. L’octroi du vote dès 16 ans permettrait de freiner cette évolution.
Le vote dès 16 ans est déjà une réalité dans plusieurs régions du monde (Autriche, dans plusieurs Länder allemands, au Brésil, en Argentine et dans le canton de Glaris en Suisse). Une fois accordé, ce droit n’est plus retiré, ce qui atteste de la pertinence de le mettre en œuvre. Ailleurs en Suisse, il convainc également : une initiative constitutionnelle a été déposée à Neuchâtel, munie de 6’624 signatures et soutenue par le Conseil d’Etat. A Zurich, suite au récent vote d’une initiative parlementaire, le Conseil d’Etat devra examiner l’opportunité d’octroyer le droit de vote cantonal dès 16 ans. Dans le canton de Vaud, une motion a été déposée en novembre 2018 pour le droit de vote à 16 ans.
En février, l’Alternative déposait un projet de loi constitutionnelle visant à octroyer le droit de vote et d’éligibilité aux niveaux communal et cantonal aux étranger.ère.s domicilié.e.s depuis plus de 8 ans en Suisse. Avec ce nouveau projet de loi constitutionnelle (en annexe), l’Alternative cherche une nouvelle fois à élargir la portée des droits politiques à Genève, convaincue qu’élargir le bassin de votant.e.s, c’est garantir une meilleure représentativité des résultats lors de votations populaires. La démocratie s’en trouve renforcée.
Un projet de loi socialiste pour le droit de vote à 16 ans avait été déposé en 2014 et refusé en 2015. L’argument central de la majorité du Grand Conseil était la nécessité d’accompagner ce nouveau droit politique d’une formation civique adéquate, encore inexistante. Depuis, cette lacune a été comblée et l’Alternative attend de la droite du Grand Conseil qu’elle soutienne désormais ce projet politique.