Ensemble à Gauche (EàG) déposait aujourd’hui son initiative visant à obtenir le remboursement par la Banque cantonale de Genève (BCGE) du coût de son renflouement par l’État, soit 3,2 milliards. « Chacune des 9662 signatures pourrait ainsi bientôt ramener 330’000.- à l’État », s’est réjoui Jean Batou, député EàG. « Alors que les autres partis ont décidé d’enterrer un projet de loi d’EàG visant le même objectif au Grand Conseil, nous avons décidé de porter ce débat en votation populaire. La population pourra réclamer les milliards pour lesquels nous payons encore le service de la dette, pendant que la banque continue à faire des profits importants. » EàG profite de l’occasion pour féliciter tous les militant·e·s qui se sont mobilisés pour ce beau succès !

Les profits pour les actionnaires, les pertes pour la collectivité
En 2000, l’Etat a sauvé la Banque cantonale de Genève (BCGE) d’une faillite liée notamment à des crédits douteux dans l’immobilier. Des spéculateurs bien connus en ont profité, alors que l’Etat a hérité des pertes (2 mia.) et des frais de fonctionnement (375 mio.). Pour sauver la banque, l’Etat a dû emprunter, et la dette du canton s’est aggravée de près de 3,2 milliards, intérêts compris.

Aucun remboursement malgré les promesses
La loi permettant le sauvetage de la BCGE prévoyait que la banque devrait rembourser ses coûts lorsqu’elle serait en mesure de le faire. À fin 2016, la BCGE n’a remboursé au canton qu’une somme de 30 millions sur les 375 millions de frais de la Fondation de valorisation. Et rien n’est prévu pour le remboursement des pertes sur la vente des actifs immobiliers… Plus personne n’en parle, alors que ces ressources manquent aujourd’hui cruellement pour répondre aux besoins de la population !

Des partis au service des banques
Ensemble à Gauche a soumis un projet de loi à tous les partis du Grand Conseil pour réclamer de la BCGE qu’elle paye ce qu’elle doit au canton. À part EàG, aucun parti ne l’a soutenu. C’est pour cette raison que nous lançons cette initiative populaire afin que le peuple puisse se prononcer sur ce scandale.

L’UBS et la BCV ont remboursé… au tour de la BCGE !
Alors que d’autres banques qui ont rencontré des difficultés (Banque cantonale vaudoise, UBS) ont intégralement remboursé le coût de leur sauvetage, il n’est pas normal que la BCGE se soustraie à ses obligations en laissant les contribuables genevois payer les pots cassés à hauteur de plus de 3 milliards. Chaque année, la banque devra consacrer une part de ses bénéfices au paiement de sa dette tout en continuant à rémunérer ses actionnaires (dont l’État et les communes), c’est possible !

Des dizaines de millions par an pour les prestations !
Notre initiative permettra le remboursement par la BCGE, sur une période de 30 ans, des 3.2 milliards qu’a coûté son sauvetage. L’initiative rapportera donc des dizaines de millions de francs par an à l’Etat. Les montants remboursés seront consacrés aux dépenses dans les domaines de la santé, de l’éducation, des transports publics et du social. Ce montant permettrait par exemple de financer l’une des mesures suivantes : instauration d’une assurance de remboursement des soins dentaires, augmentation de 25 % des prestations TPG sans hausse des tarifs ou création immédiate de centaines d’emplois d’utilité sociale et écologique.