Lors de cette deuxième partie de sa session, le Grand conseil a accepté un projet de loi permettant de soutenir les organismes privés à but non lucratif œuvrant en faveur des personnes en situation de précarité en lien avec la crise sanitaire du Covid 19. Tous les partis à l’exception du MCG – qui persistait dans sa volonté d’exclure les personnes sans statut légal du champ d’action de cette loi – l’ont accepté avec sa clause d’urgence, excluant ainsi la possibilité de lui opposer un référendum.

Après la validation de ce qui a été qualifié de « référendum de la honte » ; non seulement eu égard aux arguments fallacieux et méthodes douteuses utilisés pour réunir les signatures requises, mais surtout parce qu’il empêchait une aide, par essence urgente, de se mettre en place ; la deuxième vague de la Covid 19 est venue rendre nécessaires des mesures pour affronter les conséquences de cette dernière pour les travailleur.euse.s précaires dont la situation ne cessait de se détériorer.

Elaboré en concertation par les partis de l’Alternative, la CGAS et des associations travaillant auprès des populations concernées, un nouveau projet de loi a été déposé, le PL 12831. Celui-ci propose une indemnisation pour les travailleur.euse.s précaires, légèrement améliorée et tenant mieux compte de la durée d’aide nécessaire essentiellement aux personnes habitant à Genève avec ou sans statut légal, qui échappent aux dispositifs fédéraux d’indemnisation pour perte de revenu et qui ne peuvent prétendre aux aides cantonales ou à celles présentant des statut professionnels  particuliers: faux indépendants, étudiant, intermittents du spectacle, travailleur.euse.s. du sexe, etc…

La droite du Parlement n’en a pas voulu et a renvoyé ce projet de loi en commission avec des propositions d’amendements inacceptables. Pour la plupart de nature à barrer la route de ces prestations aux personnes sans statuts légal. En revanche, elle a accepté de travailler sur une sorte de « contreprojet » du PDC, le PL 12836, qui proposait quelque chose d’analogue au PL 12831 sans le nommer, sans l’avouer, en empruntant d’autres voies. Ce nouveau texte proposait non plus d’allouer des indemnisations aux personnes qui en remplissaient les conditions, mais de verser un crédit de 9 millions – augmenté à 12 millions durant les débats –  à des associations privées d’ores et déjà actives auprès de ces populations pour aider précisément les mêmes groupes de population. Un glissement des droits vers le caritatif dont est coutumière la droite.

Le groupe EàG aurait de loin préféré débattre du projet de loi 12831 qui avait le mérite d’être franc du collier, qui abordait de front la problématique de la situation des travailleurs précaires, notamment des personnes sans statut légal, face à la deuxième vague de la Covid 19. Un projet de loi qui tenait compte de la détresse particulière de ceux, de celles, qui ne peuvent accéder aux aides usuelles et qui vivent des situations de précarité extrême :  

Aussi, en dépit de ce rendez-vous manqué avec un certain courage politique, mais parce qu’il y avait là le seul moyens de trouver une consensus propre à garantir une aide rapide pour les travailleurs.euses précaires, notre groupe a soutenu le PL 12836 : Parce qu’il y a urgence, parce qu’il fait consensus pour mettre en place les moyens d’aider les travailleurs précaires, parce que ce dispositif est indispensable  pour éviter un désastre humain et social,  parce qu’après avoir investi autant de moyens pour soutenir les entreprises, il serait pour le moins incompréhensible que soient négligé.e.s celles et ceux qui sont les plus démuni.e.s, les plus fragiles, enfin, parce qu’il y là une mesure élémentaire d’humanité et de justice sociale.