Dans sa conférence de presse du mercredi 8 avril, le Conseil fédéral annonçait un prolongement jusqu’au 26 avril des directives contre la propagation de Covid-19, puis un assouplissement progressif.

Depuis des semaines, les milieux syndicaux et de la gauche combative exigent une fermeture de tous les secteurs de l’économie non-essentiels, afin de protéger la santé des salarié.e.s qui exercent leur activité dans des conditions ne respectant absolument pas les mesures de distanciation sociale et sans bénéficier du matériel de protection médical indispensable (masques, gants, gel hydro-alcoolique).

La Suisse compte à l’heure actuelle un millier de morts soit plus de 11 morts pour 100’000 habitant.e.s., alors que l’Allemagne en a 3 et la Corée 0,4. Le Conseil fédéral et les exécutifs cantonaux ont pris des mesures tardives et insuffisantes. Aujourd’hui pressés par les milieux économiques, ils jouent la carte de la responsabilité individuelle contre les mesures de prévention collective.

Les annonces du Conseil fédéral, qui se réjouit d’un ralentissement de la propagation du virus et pose les premiers jalons pour une relance rapide de l’économie, sont irresponsables et dangereuses. Il est absurde d’en appeler à la responsabilité individuelle de chacun.e d’entre nous, si l’on envoie tous les jours des milliers de personnes travailler sur des chantiers. Il est hypocrite d’applaudir tous les soirs le personnel soignant pour son travail ‘’héroïque’’ si l’on persiste à faire passer la santé de l’économie et des grandes entreprises avant celle des habitant.e.s de ce pays.

Face à un gouvernement pour lequel nos vies vaudront toujours moins que leurs profits, nous exigeons la prolongation des mesures annoncées au-delà du 26 avril et aussi longtemps que nécessaire pour un réel reflux de la maladie. Nous continuons de revendiquer :

  • La fermeture immédiate de tous les secteurs d’activité non essentiels à la santé publique et au fonctionnement minimal de la société.
  • La suspension immédiate de la mesure du CF concernant l’extension du temps de travail maximum au-delà des 60 heures par semaine pour le personnel soignant.
  • La garantie de l’approvisionnement suffisant, la gratuité et la diffusion à l’ensemble de la population des moyens de protection, des tests et des traitements disponibles contre COVID-19. (masque, gants, gel hydrocalcoolique, …) en priorité pour les personnes les plus exposées au virus. 
  • Le renforcement massif et immédiat des services publics de la santé et la mise sous contrôle public du secteur sanitaire privé, pour garantir un droit au meilleur traitement pour toutes et tous et à la prise en charge égale de tou·te·s les malades, ainsi que de meilleures conditions de travail pour le personnel soignant.
  • La réduction des horaires d’ouverture des commerces alimentaires, pour diminuer le risque d’infection du personnel. 
  • La garantie des salaires et revenus des personnes obligées d’arrêter de travailler, par une extension massive de l’assurance pertes de gain, financée en particulier par une imposition extraordinaire sur les contribuables très fortunés.
  • La défense des droits des salarié·e·s face à l’épidémie : garantie du versement du salaire et interdiction de licencier les personnes malades ou empêchées de se rendre à leur travail à des fins préventives tant que dure l’épidémie.
  • Les aides publiques aux entreprises liées à la crise sanitaire doivent nécessairement être associées à l’interdiction de licencier et de verser des dividendes!

Contre l’austérité et le néolibéralisme, organisons-nous collectivement pour apporter une réponse féministe, antiraciste et écosocialiste à la crise sociosanitaire. Les solutions existent!