La mobilisation dans la rue a payé! Le projet de loi d’Ensemble à Gauche (EàG) inscrivant les subsides aux primes d’assurance maladie dans la loi, a été accepté ce soir au Grand Conseil, par 57 oui (PS, Verts, MCG, UDC) et 37 abstentions (PLR, PDC). «EàG est parvenu à mettre en échec le projet du Conseil d’Etat, qui a dernièrement fait part de sa volonté de supprimer le subside mensuel de 30 francs, prévoyant ainsi de faire des économies sur le dos de personnes qui ont déjà suffisamment de peine à payer leurs primes», se réjouit Jocelyne Haller, députée EàG et candidate au Conseil d’Etat. «Cette victoire n’aurait sans doute pas été possible sans l’importante mobilisation contre la hausse des primes de la semaine dernière. Ce subside de 30 francs ne représente peut-être qu’une aide marginale au vu du niveau stratosphérique des primes mais c’est une aide tout de même, en attendant de pouvoir soumettre au peuple l’initiative cantonale pour le plafonnement des primes à 10% du revenu, co-lancée aux côtés des Verts et du PS, et de changer la loi fédérale pour pouvoir instaurer une caisse publique cantonale dont les primes seraient fixées en fonction du revenu.»

Du règlement à la loi
Le projet de loi d’EàG permettra d’intégrer tels quels à la loi les montants des subsides ainsi que les limites de revenu permettant d’y accéder, jusqu’à présent contenus dans le règlement de la loi. Si le Conseil d’Etat avait les mains libres pour modifier le règlement, il sera désormais obligé de respecter la loi. «A l’heure où tout le monde parle d’augmentation des subsides, la proposition de la majorité PLR, PDC, MCG au Conseil d’Etat de supprimer le subside de 30.-, soutenue par une majorité de la droite qui n’a pas eu le courage de ses opinions ce soir et qui a préféré s’abstenir (PLR, PDC) ou même accepter (UDC) notre projet en sentant le vent tourner, montre à quel point cet exécutif de droite est déconnecté de la réalité des ménages», dénonce la députée. «Inscrire dans la loi les montants des subsides revient à donner un signal ferme au gouvernement afin qu’il cesse de mettre en question les prestations destinées aux revenus modestes de ce canton.»

Des économies sur une prestation essentielle à la population
La suppression du subside C, qui aurait touché environ 14’000 Genevois-es, aurait pesé sur un pan déjà fragilisé de la population. Cette mesure ne tenait pas compte du fait que les Genevois-es, dont les primes ont presque doublé en dix ans, débourseront en moyenne 5,4% de plus pour leur assurance-maladie en 2018, soit une trentaine de francs de plus en moyenne qu’en 2017. «En prenant en compte l’augmentation de 30.- des primes en 2018, couper le subside C de 30.- aurait équivalu à faire supporter une augmentation de plus de 60.- par mois, soit 10% des primes, aux familles touchant annuellement entre 47’000.- et 61’000.-, et aux personnes seules gagnant entre 29’000.- et 38’000.-», relève Jocelyne Haller. «Tout simplement inacceptable!»

«Dans un canton où, selon une étude des HUG de 2012, une personne sur cinq renonce à des traitements médicaux pour des raisons financières, la volonté du Conseil d’Etat de supprimer ce subside était d’autant plus irresponsable que l’exécutif, après avoir baissé l’impôt des plus riches, se penche actuellement sur des réformes prévoyant de concéder des cadeaux fiscaux chiffrés en centaines de millions aux grandes entreprises du canton, dans le cadre de RIE III/PF 17», souligne la députée EàG. «La droite veut faire passer la population à la caisse pour faire des cadeaux aux privilégié-e-s, c’est le monde à l’envers!»