Refus net de l’initiative xénophobe de l’UDC

L’initiative de limitation a essuyé un camouflet (62%). Alors que l’UDC cherchait à diviser les salarié-e-s et à démanteler les –insuffisantes – mesures d’accompagnements, la population ne s’est pas trompée en refusant nettement un texte fumeux et en acceptant le salaire minimum. Protégeons les salaires, pas les frontières: la population genevoise partage ce point de vue. L’UDC ne voulait pas moins d’immigré-e-s, elle voulait moins de droits pour les immigré-e-s, en particulier pour les salarié·e·s. La suppression de la «libre-circulation» aurait en effet eu pour conséquence de précariser leur droit au séjour et de réduire leurs droits sociaux. Elle aurait poussé toujours plus de monde dans les rangs des « sans-papiers ». Le refus de l’initiative UDC est un refus de la précarisation  de milliers de travailleurs·euses en Suisse.

La loi sur la chasse refusée

Les votant-e-s ne veulent pas de la révision de la Loi sur la chasse (52%). Un refus d’un projet déséquilibré, qui compromettait l’ensemble du dispositif de protection des espèces. La nature, les mammifères et les oiseaux protégés auraient été soumis à une pression encore plus forte, victimes d’un affaiblissement de la législation qui les protège.

Refus clair et net de nouveaux cadeaux fiscaux aux privilégié-e-s

Le refus (64%) de l’augmentation des déductions générales pour enfants de 6500 à 10 000 francs par an de l’impôt fédéral direct (IFD), à laquelle s’ajoutait la possibilité de déduire jusqu’à 25 000 francs par enfant et par an de frais effectifs, est une excellente nouvelle. Elle montre que la majorité du corps électoral (et même l’électorat populaire de l’UDC, selon les sondages) n’est pas tombée dans le panneau d’un prétendu cadeau fiscal aux familles, ce qui n’était pas évident. En effet, près de la moitié des contribuables dont les revenus sont trop modestes pour être taxés par l’IFD n’y auraient rien gagné du tout. Et parmi les familles mieux loties, seules une petite minorité de contribuables très aisés auraient vu leurs impôts diminuer sensiblement. Plus fondamentalement, une politique familiale efficace ne se mène pas à coups de déductions fiscales. Comment payer les primes d’assurance maladie ? Où trouver un logement abordable ? Comment obtenir des places en crèche ? Voilà les questions qui préoccupent avant tout les familles des milieux populaires. Or, après la RFFA, cette mesure trompeuse, soutenue par le PDC, le PLR et l’UDC, aurait creusé un trou supplémentaire de 370 millions dans les recettes fédérales, aux dépens des dépenses sociales. Ce résultat est très encourageant pour Ensemble à Gauche, qui dénonce sans trêve l’injustice fiscale croissante dans ce pays et ne cesse de se battre pour taxer plus fortement les privilégié·e·s.

Oui au congé paternité: vers un congé parental d’un an et la couverture de l’intégralité du salaire pour les bas-revenus

EàG se réjouit de l’acceptation par une large majorité du corps électoral (60%) de l’introduction d’un congé paternité de deux semaines. Il s’agit d’une avancée concrète pour l’égalité et en faveur des salarié-e-s, malgré un projet trop timide.  En effet, le texte soumis au vote est issu d’un compromis parlementaire critiquable. EàG se battra, à Berne comme à Genève, en faveur d’un congé parental d’un an, à diviser de manière égale entre les deux parents. En effet, un congé parental ambitieux est nécessaire pour assurer une meilleure répartition des tâches et lutter efficacement contre les discriminations à l’embauche à l’égard des femmes. EàG réclame également un dispositif en faveur des précaires prévoyant le versement de l’intégralité du salaire aux personnes ayant de bas-revenus.

Un oui du bout des lèvres aux nouveaux avions de combat

Le corps électoral a accepté un crédit de 6 milliards de francs pour l’acquisition de nouveaux avions de combats (50,1%). Ensemble à Gauche prend acte du résultat extrêmement serré de ce vote, même s’il le regrette. Six ans après le refus de l’acquisition de chasseurs suédois Gripen, l’acceptation dans les urnes de ce crédit supplémentaire est une mauvaise nouvelle. La campagne, côté partis bourgeois, a été menée tambour battant au nom de la « peur », comme si l’achat de nouveaux avions pouvait garantir la « protection » de la population.  Les arguments en faveur du Non quant à eux n’ont pas convaincu ; le PSS s’est plus centré sur leur coût, avançant qu’il existerait des alternatives moins coûteuses, que sur leur inutilité. Or c’est bien  une remise en cause fondamentale du budget de la défense nationale que nous avons défendu, dans la perspective d’une Suisse sans armée, ceci d’autant plus que nous traversons une période de crise sanitaire, économique et sociale. En dépit de ce revers, Ensemble à Gauche poursuivra sa lutte politique en faveur d’une affectation des ressources fédérales pour le développement des assurances sociales, des services publics et d’une politique de solidarité internationale et de paix.

Salaire minimum: une victoire historique pour les salarié-e-s

Le résultat large en faveur de l’initiative pour un salaire minimum (58,15%) est une victoire historique pour les salarié-e-s du canton. Ensemble à Gauche a joué un rôle centrale et historique dans cette bataille puisque l’une de ses composantes (solidaritéS) avait lancé la première initiative pour un salaire minimum cantonal en 2008. La crise a sans doute joué dans le score, mettant en lumière les inégalités sociales criantes de Genève. Le score est aussi un camouflet pour la droite et le patronat qui ont tout misé sur un infâme chantage à l’emploi. Le signal envoyé par la population en faveur de la protection des salaires doit maintenant être entendu par le Conseil d’Etat qui prévoit de baisser les revenus de la fonction publique, ce qui aurait des répercussions sur l’ensemble des salarié-e-s.

Zéro pertes: un signal clair en faveur des services publics

Le succès de l’initiative Zéro pertes (50,03%) est un camouflet pour la droite et le gouvernement. C’est aussi et surtout un signal clair en faveur des services publics. Manifestement, une grande partie de celles et ceux qui ont voté pour la RFFA ont appuyé aujourd’hui cette initiative qui combattait les cadeaux fiscaux pour les riches et les grandes entreprises. En effet, la RFFA devrait coûter plus de 160 millions au canton en 2021… et ce sera encore bien pire les années suivantes. En pleine crise, ce manque à gagner pèse lourdement et les déficits sont actuellement brandis par le Conseil d’Etat pour justifier les baisses de salaires et le démantèlement des services publics. Le signal envoyé par la population est une raison supplémentaire pour se mobiliser massivement contre les politiques d’austérité et contre le projet de budget 2021. Dans l’immédiat, les résultats de ce dimanche plaident pour une suspension de la RFFA. Plus largement, il faut aujourd’hui renforcer la progressivité de l’impôt et accroitre la ponction sur les grosses fortunes.

Une aide à domicile garantie pour toutes et tous

Ensemble à Gauche se réjouit de l’acceptation (73%) de la modification constitutionnelle permettant de garantir à l’IMAD de disposer des moyens nécessaires à l’accomplissement de ses missions, à savoir assurer des prestations d’aide et de soins à domicile, avec une prise en charge globale et continue, permettant de retarder ou d’éviter l’hospitalisation des patients et l’entrée en établissement médico-social (EMS) des personnes âgées. Bien qu’elle manque de moyens afin d’accomplir avec satisfaction sa tâche, la politique du maintien à domicile menée par l’IMAD est primordiale.

Retour à la présidence tournante

Après quelques années d’expérience problématique, les votant-e-s ont décidé de revenir au système classique de tournus annuel en ce qui concerne la présidence du Conseil d’État, soit le système prévu par la constitution fazyste de 1847. Ensemble à Gauche se réjouit du oui sans réserve (88%) à cette très modeste réforme.

Moins de voitures au centre-ville, c’est oui!

A Genève, on baigne dans un océan de places de parking destinées aux automobiles. Il y a en tout 70 000 places privées, dont 16 000 dans les parkings et 25 000 dans nos rues… La large acceptation de la révision de la LaLCR (59%) est réjouissante, mais le chemin vers une ville respirable et plus verte est encore long.  EàG continuera à défendre la mise en place des aménagements servant à réduire la circulation motorisée individuelle, ainsi qu’à améliorer les conditions de déplacement pour les cyclistes, les piétons et les transports publics, à contribuer aussi à la renaturation urbaine, etc.