L’organisation des camps scolaires doit perdurer et être soutenue par le département de l’instruction publique, de la culture et du sport (DIP) de manière claire. L’arrêt du tribunal fédéral (TF) donnant raison à des parents qui, dans le canton de Thurgovie, avaient contesté la participation demandée pour une activité scolaire extra muros est peut-être regrettable. Mais il n’y a aucune raison qu’il crée la panique. Au contraire, il constitue une excellente occasion pour le DIP de se positionner et de montrer concrètement s’il encourage les camps ou pas. Pour l’instant, c’est assez mou…

On se souvient du précédent conseiller d’Etat, Charles Beer, qui avait voulu, en 2013, privatiser le service de location de matériel de skis (cf. « Vers la mort des camps de ski ? »). Et si un chalet tel que « Les Mélèzes » peut continuer à accueillir des classes à Morgins, c’est grâce à la commune d’Anières. L’Etat, lui, se refuse à investir dans des maisons dont bénéficieraient pourtant les écoliers genevois. Etc. Les bienfaits des camps scolaires ne sont plus à démontrer et laisser planer le doute quant à leur avenir n’est pas de bon aloi. Ces activités mises sur pied dans le cadre de l’école sont obligatoires pour les élèves et doivent le rester. Et devenir gratuites (ou presque) s’il le faut.

Envisager la « gratuité » des camps n’a rien d’impossible
En effet, l’arrêt du TF admet que les parents peuvent contribuer à la hauteur des frais qu’ils économisent durant la semaine de camp, soit essentiellement l’argent consacré aux repas. Alors, qu’en est-il par exemple pour un camp de ski à l’école primaire, celui qui coûte le plus cher ? Actuellement, la somme de 180 francs peut être demandée aux parents. Montant auquel il faut ajouter la location du matériel, soit 26 francs (12 F pour les skis ; 12 F pour les chaussures ; 2 F pour le casque). Ce total de 206 francs couvre, pour un camp de 4,5 jours, du lundi au vendredi, le transport de l’école à la station (aller-retour), le logement (4 nuits), la literie, les repas (5 dîners, 4 soupers, 4 petits déjeuners) et l’abonnement de ski (86 F à Morgins, par exemple). Cette somme paraît bien modeste au regard des prestations fournies. Mais, pour les parents qui auraient quelques difficultés, les communes accordent volontiers une aide financière, par exemple de 75 francs (en Ville de Genève). Le camp revient ainsi à 131 francs. Si l’on estime que les frais alimentaires économisés par les parents se montent à 90 francs durant le camp (18 F par jour), et que seule cette somme pourrait leur être demandée, il ne resterait « que » 41 francs à trouver.

Un soutien affirmé aux camps doit (enfin) être apporté
Quoi qu’il en soit, il est temps que le DIP sorte de sa torpeur frileuse et s’active pour valoriser ces camps et assurer leur pérennité. Par la même occasion, il reconnaîtra le travail important fourni par le corps enseignant pour permettre aux élèves de vivre un moment enrichissant et formateur, propre à rendre le cursus scolaire plus complet.