Paul Biya, président du Cameroun, âgé de 87 ans, est au pouvoir ou très proche du pouvoir depuis 52 ans : il a été secrétaire général de la présidence depuis 1968, Premier ministre depuis 1975, puis président depuis 1982. Ensemble à Gauche soutenait une pétition demandant que M. Paul Biya soit déclaré Persona non grata à Genève. La droite majoritaire n’en a évidemment pas voulu…

Il a été réélu depuis qu’il a été contraint d’introduire un système parlementaire de façade, au début des années 90. Pourtant, la régularité de ces scrutins n’a été reconnue que par un groupe d’observateurs trié sur le volet par la présidence, dont 6 anciens membres du Congrès US.

Il préside son pays pendant une partie de l’année depuis l’Hôtel Intercontinental de Genève, qui lui sert de Palais présidentiel offshore, où sa garde prétorienne a fait parler d’elle, l’année dernière, en molestant un journaliste de la RTS.

Prêt à tout pour conserver le pouvoir, ses privilèges (sa fortune personnelle se monte à plusieurs centaines de millions de dollars) et ceux de de ses parrains étrangers, il mène une politique de terreur systématique dans son pays.

Le Cameroun est un pilier de la Françafrique, qui l’arme, entraîne son armée et contrôle ses principaux secteurs économiques (pétrole, bois, construction, téléphonie, transports, banques, assurances).

Pour l’ensemble de ces raisons, EàG a soutenu la pétition demandant que M. Paul Biya soit déclaré Persona non grata à Genève et a voté pour son renvoi au Conseil d’État. La droite majoritaire n’en a évidemment pas voulu.

Jean Batou