Le PLR, appuyé par des élus PDC, UDC et MCG, affirmait cet après-midi dans un article de la Tribune de Genève qu’il comptait réclamer la démission de Rémy Pagani. La droite reproche au magistrat EàG d’avoir participé à la manifestation «Droit à la Ville» de samedi dernier, qui a réuni plus de 2000 personnes à l’appel d’Ensemble à Gauche et de plusieurs collectifs dont l’association Xénope (Malagnou) et s’est conclue par l’occupation d’un immeuble vide depuis plus de 24 ans. « En manifestant, Pagani a défendu les intérêts de l’écrasante majorité de la population face à ceux de quelques spéculateurs-trices qui œuvrent à la gentrification de la ville », affirme Tobia Schnebli, conseiller municipal Ensemble à Gauche. EàG partage et salue le choix assumé par son élu. « Face à l’inaction du gouvernement en matière de logement, EàG défend la légitimité d’occuper les bâtiments laissés indûment vides. »

Le PLR à la botte des magnats de l’immobilier
Le PLR s’émeut que le maire Ensemble à Gauche de la Ville de Genève ait participé à une manifestation pour une ville qui n’exclue pas la majorité de la population non-privilégiée de son centre et pour que les logements laissés vides par les spéculateurs-trices soient expropriés, comme le prévoit la loi. « De qui se moquent-t-ils ? », réagit Pierre Vanek, chef du groupe EàG au Grand Conseil. « Le PLR travaille 365 jours par an pour défendre les intérêts des promoteurs-trices immobiliers et autres spéculateurs-trices et entend priver les défenseurs-euses du droit au logement de s’exprimer à ce sujet ? C’est un peu fort de café ! » Et Maria Pérez, conseillère municipale EàG, d’ajouter : « Au lieu de réclamer la démission de Pagani, la majorité de droite au gouvernement ferait mieux d’appliquer la Loi sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons d’habitation (LDTR) et d’exproprier les immeubles laissés vides volontairement ! ».

Maire et citoyen
La fonction de maire comporte de faire des choix politiques qui peuvent parfois déplaire à certain-e-s. « On comprend que la participation du maire de la Ville à la dénonciation du scandale des immeubles vides déplaise au parti qui défend les spéculateurs-trices et les promoteurs-trices de la pénurie de logement », analyse la conseillère municipale Maria Pérez. « Si EàG réclamait la démission de chaque magistrat-e qui rencontre des personnes que nous considérons peu fréquentables ou soutient des initiatives allant à l’encontre des intérêts la majorité de la population, nous passerions notre temps à le faire ! » On se souvient de l’accueil du maire de Jérusalem par le PLR Pierre Maudet, alors maire de la Ville, ou encore de la visite de Guillaume Barazzone au Quatar lorsqu’il occupait la même fonction. Enfin, bien qu’il soit maire, Rémy Pagani a le droit de jouir comme chaque citoyen-ne de sa liberté de manifester, garantie par l’article 32 de la Constitution cantonale.

Contre une ville soumise à la loi du profit, des solutions existent !
Les logiques spéculatives et la loi du profit produisent une ville excluante et inégalitaire. « En laissant quasiment la globalité de la propriété foncière (la propriété du sol) aux mains des privés, nous confions l’organisation et la construction de nos villes à la logique de la rentabilité maximale », dénonce Tobia Schnebli. « Au final, seuls celles et ceux qui en ont les moyens ont accès à la ville. » Face à cette situation, nous devons reprendre le contrôle du développement de la Ville pour que sa construction soit au service des besoins de la population. « L’État doit racheter les terrains et exproprier les bâtiments vides, comme le prévoit la loi depuis des années déjà (LDTR), afin de pouvoir mener de réelles politiques d’urbanisme et de construction de logements bon marché. » En période de pénurie de logements et de lieux de vie collectifs, c’est un devoir de lutter contre les lieux laissés à l’abandon et de défendre le bien commun.