Ensemble à Gauche a approuvé le « Rapport de la commission de contrôle de gestion sur l’intégrité sexuelle et sur le harcèlement en milieu scolaire ». Celui-ci constate une avancée sur deux points. D’abord, l’adjonction à la Loi sur la procédure administrative (LPA) d’une disposition donnant droit aux plaignant·e·s d’être assisté·e·s par un·e avocat·e ou une personne de confiance (article 28A) ; d’autre part, la directive enjoignant les personnes mises au courant d’une présomption de harcèlement de la signaler à l’autorité compétente.
Ces dispositions ne sont pas tombées du ciel. Elles résultent des mobilisations féministes de ces dernières années et de la libération de la parole des femmes qu’elles ont accompagnée. Plusieurs victimes ont ainsi réussi à dénoncer les abus dont elles avaient été l’objet dans le contexte scolaire, en dépit des énormes difficultés rencontrées. Grâce à elles et aux soutiens dont elles ont pu bénéficier, les lignes ont commencé à bouger. Pourtant, en cette matière, nous ne le savons que trop, aucun acquis n’est définitif s’il n’est pas étayé par de nouvelles conquêtes.
Dans l’immédiat, il convient d’informer inlassablement les élèves de leurs droits, de même que les enseignant·e·s de leurs devoirs, y compris celui de ne pas se taire lorsqu’ils-elles sont au courant d’abus possibles. Il est indispensable d’écouter et d’entendre les plaintes des victimes, même lorsque leur parole est encore hésitante. Il importe surtout de convaincre les élèves de leur droit au respect de leur intégrité physique, sexuelle et psychologique, et de les armer pour le défendre. Les enseignant·e·s ont aussi besoin d’être éduqué·e·s pour qu’ils-elles jouent pleinement leur rôle dans la défense de ce droit, qui est au cœur de leur mission éducative. Enfin, en dernière instance, il faut sanctionner les comportements qui trahissent ces principes élémentaires.
Nous prenons acte des premiers pas accomplis grâce aux mobilisations féministes et au courage des victimes qui ont osé briser le mur du silence. Mais ceux-ci ne seront consolidés et poursuivis que dans la mesure où nous resterons mobilisé·e·s. C’est pourquoi, nous attendons des autorités des bilans réguliers sur la lutte pour la protection de l’intégrité sexuelle et contre le harcèlement en milieu scolaire.
Jean Batou