A Genève, on baigne dans un océan de places de parking. Il y a 70 000 places privées, 16 000 dans les parkings et 25 000 dans nos rues… Il est très urgent de réduire cette pléthore et de mettre en place des aménagements servant à réduire la circulation motorisée, à améliorer les conditions de déplacement pour les cyclistes, les piétons et les transports publics, à contribuer à la renaturation urbaine, etc. Pour ce faire le principe de compensation obligatoire des places de parking supprimées doit être liquidé.

En septembre, un projet de loi (PL 12417) du Conseil d’Etat visant à assouplir homéopathiquement la compensation obligatoire de places de parkings supprimées en surface à l’occasion d’aménagements divers a été adopté. En effet, la «sanctuarisation» des places de parking dont le nombre est gravé dans le marbre de la loi est une absurdité qui se révèle chaque jour plus en déphasage complet avec les impératifs d’un début de réponse adéquate à la crise climatique.

Les propositions anti-parking d’EàG, modestement plus audacieuses que celles du Conseil d’État, ont été refusées, les Verts et le PS se sont en effet accrochés, en septembre, au compromis gouvernemental concernant la compensation des places de parking.

Elles·Ils ont même refusé, alors, de soutenir les amendements d’EàG déposés par Pierre Vanek qui visaient à revenir aux seuils fixés par le Conseil d’Etat lui-même quant à la compensation en ouvrage qui avaient été péjorés en commission et surtout à supprimer les conditions limitatives exigées par la loi pour déroger aux compensations, comme aussi à augmenter le seuil de ces dérogations: de 20 à 30% en zone I de 10 à 15% en zone II. (Cf. notre lettre précédente)

Le TCS lance son référendum
Toute cette modération modérée n’a pas empêché le réflexe pavlovien du TCS consistant à lancer, tambour battant, un référendum populaire cantonal «Non à la suppression arbitraire de 4000 places de stationnement !» dont on saura dans les semaines qui viennent s’il aboutit, conduisant à un vote populaire éventuel l’été prochain peut.être…

En octobre, en post-scriptum à ce débat, le Grand Conseil a été appelé à traiter un projet de loi vert (PL1239) relevant des mêmes problématiques qui visait à supprimer le principe de la compensation des places de parking quand il s’agit de «réaliser des aménagements en faveur des piétons ou des cyclistes» !

Cette proposition bienvenues aurait, logiquement, dû être avancées lors du débat le mois dernier, ceci sous forme d’un amendement proposé par les Verts à la loi du Conseil d’Etat, complémentaire ou concurrent à ceux d’EàG. Mais, le mois dernier. les Verts et le PS étaient en mode «gouvernemental» et d’adhésion à un compromis sans en changer une virgule…

Assez logiquement, c’est le même discours qui a été resservi à la gauche et au Verts par le rapporteur de majorité UDC… Le Vert Mathias Buschbeck, rapporteur de minorité, en a appelé alors à un vote tactique en faveur de leur projet de loi «radical», qui par son extrémisme supposé valoriserait dans le débat référendaire la modération de celui du Conseil d’État… qu’il avait soutenu le mois d’avant.

Inutile de dire que ces arguments subtils n’ont pas vraiment convaincu et que le PL a vu son entrée en matière refusée par toute la droite et le MCG… Malgré l’énergique plaidoyer de Rémy Pagani en sa faveur.