Une politique de cohésion sociale en milieu urbain, il ne suffit pas d’en parler, il ne suffit pas de voter une loi à cet effet, il faut encore une réelle volonté politique de mettre un tel dispositif en application. Ce qui en l’occurrence n’a pas été le cas. Jusqu’à aujourd’hui, où enfin le Département de la cohésion sociale a exprimé sa volonté de la mettre en œuvre, les Conseils d’Etat successifs s’étaient sans scrupule assis sur cette loi ! La motion, acceptée durant la dernière session du Grand Conseil, ne demandait rien d’autre que l’application de cette loi votée en 2012.

Cette loi vise avant tout à « promouvoir la cohésion sociale en garantissant à la population un cadre de vie social, économique et environnemental de qualité sur l’ensemble du territoire cantonal ». Des objectifs on ne peut plus pertinents et indispensables pour le bien-être de la population. Des visées d’autant plus légitimes compte tenu de l’augmentation des inégalités, de la pauvreté et de la précarité dans notre canton ou de la dégradation des conditions de vie de la population.

La motion demandait de corriger un non-sens, une aberration gouvernementale. Elle prétendait à l’application de cette loi pour identifier et mesurer les inégalités à Genève et les poches de précarité, pour lesquelles il est nécessaire de développer une action publique spécifique pour donner à chacun les mêmes opportunités scolaires, sanitaires et sociales. 

Le groupe EàG, avec une majorité du Grand Conseil, a soutenu cette motion pour que le Grand conseil donne au Conseil d’Etat : non seulement le message politique clair qu’il entend voir effectivement mise en œuvre une politique de cohésion sociale en milieu urbain, mais qu’il l’enjoigne à mettre en application les lois qui sont votées par le Parlement.

Jocelyne Haller