La crise du coronavirus est une crise sanitaire majeure qui met à mal nos services publics sous-dotés et qui pourrait encore s’aggraver. Mais en plus de la menace pour notre santé, cette pandémie et sa gestion ont également accéléré une crise économique et sociale historique. Les baisses de revenus ou la disparation complète de ceux-ci est une réalité pour de très nombreuses personnes. Face à cette situation de paupérisation massive de la population et au creusement intensif des inégalités, nous devons offrir une réponse cohérente, basée sur la solidarité et la répartition des richesses.

Des dizaines de milliers de salarié.e.s subissent des baisses voire des disparitions totales de revenus, les acteur-trice-s culturel-le-s sont dans un profond désarrois, tandis qu’une bonne partie des indépendant.e.s et des petites entreprises peinent à survivre. La situation économique est donc particulièrement catastrophique et elle va sans aucun doute se dégrader durant les mois à venir. Dans un contexte de telles difficultés, l’Etat et l’ensemble des collectivités publiques doivent tout mettre en œuvre afin de protéger au maximum les habitant.e.s de ce canton.

De ce point de vue, le projet de loi sur l’aide financière aux cadres avec fonction dirigeante pose le doigt sur un véritable problème. De nombreuses personnes, salarié.e.s de leur propre entreprise, ou employant leur conjoint.e se retrouvent financièrement en difficulté. En effet, ces personnes ne bénéficient pas des mêmes droits au chômage que les salarié.e.s normaux et sont en partie exclus du dispositif d’aide de la Confédération. Concrètement, ils-elles ne peuvent toucher au mieux qu’une aide de 3320 frs par mois, octroyés par les autorités fédérales. Outre le caractère insuffisant du montant, le dispositif fédéral crée une inégalité avec les indépendant.e.s qui eux peuvent prétendre à une aide complète. Le projet de loi prévoit de corriger cela en offrant une aide cantonale complémentaire de 2560 frs maximum, permettant ainsi à ces personnes, si leur chiffre d’affaire recule de plus de 55%, d’obtenir un soutien décent.

EàG est favorable à cette mesure qui permet de corriger les défauts des aides fédérales. Cependant, nous estimons que le Grand Conseil agit de manière discriminatoire et problématique. Alors que la droite et les partis gouvernementaux s’empressent d’offrir un soutien aux entreprises, ils continuent d’ignorer les plus précaires de ce canton. Pour rappel, le PLR, le MCG et ‘UDC s’étaient opposé à une aide de 15 millions pour les personnes ne pouvant bénéficier des aides fédérales, comme les sans-papiers, les femmes de ménages, etc. Pire, le MCG et l’UDC ont même attaqué cette disposition en référendum avec pour conséquences que les personnes qui ont le plus besoin de notre aide, n’ont toujours rien reçu depuis le début de la pandémie.

Pour EàG, nous devons développer une politique cohérente et solidaire de lutte contre la crise du coronavirus. Nous devons aider toutes celles et ceux qui ont besoin dans ce canton en finançant cela par des impôts sur les grandes fortunes. Malheureusement, le Grand Conseil continue de refuser une lutte conséquente et un financement solidaire en excluant les plus pauvres et en préservant les plus fortunés. Nous avons soutenu ce projet, mais nous continuerons notre bataille pour une sortie de crise solidaire et écologique.