Hier en assemblée générale, sur le site d’ABB Sécheron, 150 employé-e-s , exprimaient colère, indignation et détermination à lutter pour le maintien de l’emploi et de l’entreprise, exigeant le retrait du plan de démantèlement la visant. Des mesures de lutte sont à l’ordre du jour en fin de semaine. En solidarité avec ces travailleurs et leur syndicat (UNIA), EàG avec le PS, vient de déposer en urgence au Grand Conseil une motion ouverte à tous les partis. 

Le Conseil d’Etat doit faire pression pour maintenir les emplois
Ce texte demande au Conseil d’Etat de «mettre en œuvre tous les moyens économiques et politiques, notamment l’exigence du remboursement des aides publiques reçues, permettant […] d’exercer des pressions sur la direction du groupe ABB pour appuyer les revendications des travailleurs du site et le maintien des emplois qualifiés…» Mais il veut aussi que celui-ci rende «un rapport détaillé sur l’histoire et l’état du secteur industriel genevois, en particulier l’industrie des métaux et machines, donnant une vision complète de son évolution économique et sociale, en termes d’implantation, d’emplois, de qualifications et de marchés… afin de servir de base pour débattre de propositions structurelles permettant combattre la désindustrialisation et la perte d’un patrimoine industriel genevois irremplaçable.» En effet, le mauvais coup contre ABB Sécheron reflète un mal profond et ancien du secteur industriel et métallurgique genevois, des entreprises rentables, créatrices d’emplois qualifiés, héritières d’une culture industrielle remarquable, succombent face aux exigences boursières d’actionnaires dont le profit immédiat maximisé est la seule boussole.

Pendant ce temps, les patrons et les actionnaires empochent des millions !
ABB, le plus grand groupe industriel de Suisse, a vu son bénéfice net bondir de 23% sur un an, ascendant à 1,8 milliard les 9 premiers mois de 2017, servant un “salaire” révoltant de 9,4 millions par an à son PDG… et il casse l’emploi à Genève. Cherchez l’erreur… ou le rapport. Un débat s’impose donc sur des mesures structurelles de politique économique pour faire face à cette situation. L’exemple de Merck Serono l’a montré, considérer qu’on fait une politique industrielle en arrosant juste des grandes entreprises de cadeaux fiscaux est un plan en échec. Sans préjuger des mesures à mettre en œuvre et des propositions d’EàG, la motion demande au gouvernement de livrer un état des lieux qui serve à permettre ce débat. C’est une exigence démocratique qui devrait être largement partagée !