Cette lettre d’information est réalisée par le groupe EàG au Conseil municipal de la Ville de Genève (James Berclaz-Lewis, Maryelle Budry, Sacha Camporini, Charlotte Meierhofer, Gazi Sahin, Brigitte Studer, Cecilia Zaugg, Christian Zaugg, Livia Zbinden)
Lors de la session plénière du Conseil municipal du 14 et 15 janvier 2025, les points suivants ont été traités :
- Initiative IN-8 « Pour la création de Bains du Rhône »
- Initiative IN-9 « Pour un réseau d’espaces de détente végétalisés et ombragés »
- Un congé paternité de 8 semaines pour le personnel de la Ville de Genève
- Les Halles de la culture, musique d’avenir ?
- Contre la construction de l’autoroute trans-chablaisienne entre Thonon-les-Bains et Machilly
- Pour des transports publics efficaces sur le U-lacustre
OUI à deux initiatives populaires
Le parti Vert libéral avait présenté deux initiatives, signées chacune par près de 4000 personnes. Joli succès ? Évidemment, ces initiatives « enfonçaient des portes ouvertes », comme cela a été dit et répété tant à droite qu’à gauche du Conseil Municipal.
La Commission de l’aménagement et de l’environnement les a étudiées avec grand soin et a décidé de les accepter, car malgré leurs insuffisances, leur teneur correspond à la volonté populaire.
IN – 8 « Pour la création de Bains du Rhône »
Avoir un nouveau lieu de baignade aménagé en Ville, qui peut s’y opposer ! En tout cas pas EàG : La natation est un sport sain et léger du point de vue écologique et qui n’exige que peu de dépenses énergétiques.
Mais pourquoi les initiants ont-ils choisi exactement la zone de la rade considérée comme dangereuse ?
Comme le disait le Directeur cantonal de l’aménagement des eaux et de la pêche dans son audition « On peut se baigner n’importe où, sauf entre le Pont du Mont-Blanc et le Pont Sous-Terre ». Le projet des Verts libéraux se situe exactement là ! Mais l’interdiction souffre d’exceptions ; il y en a eu en tout cas une, souvent évoquée dans les débats, « l’Amarrage » ou la « Croix-Suisse », lieu de baignade établi en 2014 pour le bicentenaire de l’entrée de Genève dans la Confédération, situé devant le Pont de la Machine et constitué de cubes flottants. Une telle installation serait-elle à nouveau possible ? C’est ce que le Conseil administratif fera étudier à ses spécialistes, puisque cette initiative, qui demande une étude de faisabilité, a été largement acceptée par le Conseil Municipal.
IN-9 « Pour un réseau d’espaces de détente végétalisés et ombragés »
Qui pourrait maintenant s’y opposer ! Il est tout à fait évident qu’EàG milite pour la végétalisation de la Ville et le bien-être de ses habitant-e-s. C’était dans son programme 2020 et c’est également dans son programme 2025-2030 ! Dans le but de lutter contre la crise climatique et de protéger la santé de la population, il est évident qu’il faut respecter la biodiversité et offrir de l’ombre. Tous les considérants sont évidents.
Mais tous les spécialistes consultés par la Commission de l’aménagement et de l’environnement (Pro Natura, l’HEPIA, l’Office cantonal d’urbanisme, le SEVE) prônent avant tout pour des plantations d’arbres en pleine terre et déplorent les projets de l’initiative proposant des modules d’arbres en pots, situation peu favorable à la croissance des arbres et au développement de la canopée. Pour atteindre les objectifs de rafraîchissement de la Ville, plutôt que de bricoler des maillages, il faut vraiment prévoir de supprimer des parkings et de dégrapper des rues ! Il faut planter, en pleine terre, des micro-forêts et des prairies fleuries, permettant à la biodiversité, notamment animale, de se développer.
L’idée des initiants de privilégier des arbres fruitiers est jolie, mais il est vrai que concrètement, les fruits tomberont par terre avant la cueillette et attireront les oiseaux qui souilleront les sols et les bancs… Fausse bonne idée !
Surtout, la Ville s’investit déjà et particulièrement maintenant, dans l’arborisation de son territoire. Dans son communiqué de presse du 13 janvier, la Ville annonçait 113 arbres supplémentaires, 210 places de stationnement en surface supprimées et 4500 m2 de bitume en moins, ainsi que la végétalisation de plusieurs cours intérieures de ses immeubles ! La Ville va vraiment dans la bonne direction !
Alfonso Gomez a précisé que 2500 arbres avaient été plantés durant la législature. Et que le coût du bricolage proposé par les Verts libéraux était estimé à exactement 22 millions… soit le coût de l’achat de la belle campagne Masset auquel ce parti s’oppose, en toute illogisme !
Mais le Oui à cette initiative renforce encore la volonté de verdir la Ville !
Nous n’avons pu que l’accepter, sachant qu’elle est déjà largement dépassée… Tant mieux !
Les Halles de la culture, musique d’avenir ?
La motion M-1856, demandant à faire des Halles de l’Ile un centre de la culture émergente, déposée par le Parti socialiste et co-signée par notre groupe a été acceptée à la majorité. Suite à la résiliation récente du bail de la Brasserie des Halles (700m2), le Conseil administratif pourrait relocaliser ailleurs les locaux utilisés par l’administration et ainsi libérer une grande surface.
EàG est bien conscient du manque d’espaces dédiés à la culture en Ville de Genève, notamment pour les cultures actuelles. C’est pour cette raison que notre groupe avait déposé la M-1827 avec le Parti socialiste et les Vert.e.s, demandant la création d’une Maison du hip-hop à Genève.
La mise à disposition d’espaces pour des entités culturelles est en effet une question qui est loin d’être anecdotique, elle est au contraire fondamentale, car la mise à disposition desdits espaces participent grandement à la vitalité et au rayonnement des cultures.
Mettre à disposition des espaces, des lieux, pour des entités culturelles, c’est les reconnaître, leur accorder une crédibilité et une légitimité et c’est tout simplement leur permettre d’exister dans bien des cas.
Le fait que cette motion ait été votée sur le siège permet de faciliter le processus de mise à disposition et permettra d’évaluer sans trop attendre quel type de projet sera le plus à même de correspondre à l’espace disponible dans les Halles de l’île.
Le Conseil administratif a à présent trois mois pour y répondre. EàG se réjouit de voir cet espace dédié à la culture et suivra avec attention les futures étapes du processus.
Contre la construction de l’autoroute trans-chablaisienne entre Thonon-les-Bains et Machilly
En janvier 2020, Alfonso Gomez, alors simple conseiller municipal, avait présenté un projet de résolution « Contre la construction de l’autoroute trans-chablaisienne entre Thonon-les-Bains et Machilly », en précisant : « 2020 est l’an un de l’urgence climatique, évitons les projets d’un autre temps ».
Le 24 novembre 2024, le peuple suisse s’est prononcé contre les projets d’extension des autoroutes de la Confédération. Ce vote marque effectivement le début d’un changement de mentalité en Suisse. Le respect de la nature et de la santé de la population va dorénavant compter avant le totalitarisme du transport automobile individuel.
Il est donc temps de ressortir ce dossier de l’autoroute trans-chablaisienne, que le Conseil administratif suive ce dossier et réitère fermement son opposition. La construction de cette nouvelle autoroute, en principe la A 412, rendue encore plus inutile depuis la mise en service du CEVA, impacterait gravement la Ville, ainsi qu’une partie du Canton, notamment les communes de Jussy et Carouge qui ont également pris position contre ce projet. Des flots de voitures se déverseraient dans ces communes et sur la Ville. La Ville qui veut absolument réduire sa circulation automobile, pour cause d’urgence climatique et qui doit prendre les mesures nécessaires.
Contrairement aux partis de droite, EàG ne pense pas que de prendre position contre ce projet d’autoroute constitue une ingérence importune dans la politique française. D’une part, ce projet nous concerne directement et d’autre part nous sommes solidaires des camarades français écologistes et de la France insoumise qui se battent aussi contre ce projet. Le Canton du Valais s’engage d’ailleurs pour la réhabilitation de la ligne ferroviaire dite du Tonkin, entre Evian et Saint-Gingolph.
Des collègues écologistes ont aussi fait référence aux légitimes luttes genevoises contre les centrales nucléaires françaises.
Ensemble à Gauche et l’Alternative ont fait passer cette résolution, à une courte majorité.
Pour des transports publics efficaces sur le U-lacustre
EàG a déposé en urgence la motion M-1854 du Parti socialiste, cosignée par EàG et les Vert.e.s, qui demande au Conseil administratif de solliciter le Canton et les TPG pour réaliser une voie directe et continue autour du U-lacustre. Cet itinéraire demande aujourd’hui de prendre plusieurs lignes et de faire une partie du trajet à pied. Nous avons rappelé que la traversée en Mouettes n’est pas accessible pour des personnes en fauteuil ou avec des poussettes non-pliables.
La motion a été renvoyée directement au Conseil administratif avec 46 voix contre 17 refus.
