La mobilisation du 8 mars a opéré la jonction des luttes pour l’égalité entre femmes et hommes ainsi que pour l’émancipation sociale dès le début du 20e siècle. Parce que notre lutte contre le patriarcat s’articule à notre lutte contre l’exploitation capitaliste, c’est dans cette histoire qu’Ensemble à Gauche s’inscrit. Parce que l’émancipation s’éloigne à mesure que l’on s’en approche, c’est une lutte de tous les jours qu’il convient de mener. En plus des divers projets féministes essentiels pour lesquels nous œuvrons à long terme au Conseil national, notre conseillère nationale Stefanie Prezioso déposera au parlement huit projets ces huit prochains jours en direction des salariées et précaires, des migrantes, de la santé sexuelle et reproductive de toutes, ainsi que des mesures visant à lutter efficacement contre les violences sexistes dans et hors de la sphère privée.

Avant son arrivée à Berne, Ensemble à Gauche a pris plusieurs engagements résolument féministes. Parmi eux, la baisse du temps de travail à 35 heures hebdomadaires (sans réduction de salaire), l’égalité salariale, l’obtention d’un congé parental d’une année, partagé à part égale entre femmes et hommes, la fusion du premier et du deuxième pilier de prévoyance vieillesse, ou encore de la définition du viol dans le Code pénal… Nous discutons actuellement ces luttes essentielles avec nos partenaires Vertes et Socialistes au Conseil national.

Huit projets pour l’égalité
D’ici la fin de la session de printemps, notre conseillère nationale déposera huit objets parlementaires en faveur de l’égalité. Stefanie Prezioso réclamera notamment :

  • La mise sur pied d’un Observatoire des violences faites aux femmes. Cette institution indispensable permettra d’agréger des données au sujet des violences patriarcales, notamment en contraignant les cantons à récolter un certain nombre de données au sujet de ces violences au sens large, ainsi que de leur fournir des outils et des moyens leur permettant de lutter efficacement, sur le terrain, contre les violences du patriarcat.

  • Une reconnaissance du travail domestique (entre 27 et 33 heures en moyenne par semaine et par femme) par les assurances sociales pour les femmes qui ont cessé leur activité professionnelle, ou dû baisser leur temps de travail, notamment en raison de l’absence de structures adaptées. Les femmes sont trop souvent prétéritées en matière de prévoyance vieillesse. La précarité de trop nombreuses femmes retraitées en témoigne largement. Il est temps d’en finir.

  • La gratuité totale de la santé menstruelle, sexuelle et reproductive. Le temps est venu de rembourser l’ensemble des frais liés à ces prestations, à travers une inclusion dans le catalogue des prestations de la LAMal et d’une exemption de franchise et de quote-part pour l’ensemble de ces prestations. Cette gratuité doit être large et ne doit pas dépendre du choix de contraception pour lesquelles les femmes, ou les hommes, optent.

  • L’implication des hommes dans la santé sexuelle et reproductive. Aujourd’hui encore, les femmes portent à elles seules la quasi-totalité des responsabilités en matière de santé sexuelle et reproductive. Il est temps que les hommes y participent pleinement. Le Conseil fédéral doit présenter un Plan national visant à corriger les inégalités prévalant aujourd’hui entre les femmes et les hommes en matière de santé sexuelle et reproductive.

  • Un programme national de vaccination des femmes et des hommes contre le papillomavirus. Avec une couverture vaccinale qui atteint maintenant 80 % des Australiennes et 75 % des Australiens de 15 ans, la circulation du virus, et donc tout nouveau risque d’infection et de cancers du col de l’utérus, devrait s’arrêter selon les modélisations épidémiologiques. En cessant de se borner à considérer ces problématiques comme purement féminines, nous pouvons venir à bout de maladies qui touchent fortement les femmes, ainsi que des frais qu’elles engendrent pour notre système de santé.

  • Les problématiques spécifiques aux femmes lesbiennes, bisexuelles et aux personnes transgenres doivent être mieux prise en compte dans les politiques de santé publique. L’absence de donnée fiables au sujet des problématiques de santé qui touchent spécifiquement ces populations empêche de mettre sur pied des politiques de santé publiques adaptées à leurs besoins. Il est temps de réaliser des études visant à définir les besoins spécifiques en matière de santé de ces populations et de mettre en œuvre des politiques de santé publique spécifiques en leur faveur.

  • L’établissement d’un rapport au sujet de l’impact de la Covid-19 sur les femmes, notamment en termes de licenciements pour les femmes salariées ainsi que de renvois pour les femmes migrantes. Nous savons que, sur le marché du travail comme en matière de droit d’asile, les femmes souffrent largement plus de violences systémiques. A travers ce rapport, le Conseil fédéral doit analyser les mécanismes de domination en place péjorant les conditions faites aux femmes afin d’élaborer des politiques publiques permettant de lutter contre ces inégalités.

  • La prise en charge de l’ensemble des frais en cas de mort in utero. La motion 19.3307, prévoyant la prise en charge complète des prestations liées à la grossesse, a été acceptée par les Chambres. Alors qu’actuellement des frais d’analyses (prélèvements sur l’enfant accouché, autopsie…) ne sont pas pris en charge par la LAMal, nous voulons des garanties quant au fait que le Conseil fédéral inclura l’ensemble de ces prestations, ainsi que l’ensemble des frais engendrés par des décès in utero, dans sa réponse à cette motion. Notre système de santé ne peut pas ajouter des souffrances aux souffrances.

Nous poursuivrons en parallèles l’ensemble de nos combats en faveur de l’égalité pour toutes les femmes ainsi que pour toutes les autres personnes victimes du patriarcat et de l’exploitation capitaliste. Pour une égalité réelle, maintenant!