La deuxième vague de la pandémie de COVID-19 frappe violemment la Suisse. « La Confédération a annoncé une série de nouvelles restrictions des libertés individuelles et collectives tout en épargnant largement les milieux économiques », dénonce Stefanie Prezioso, conseillère nationale EàG. « Il n’y a guère de sens à imposer des mesures restrictives de nuit alors que les trains et les trams sont bondés aux heures de pointe et que des salarié-e-s sont contraint-e-s de s’entasser sur leur lieu de travail. Il faut cesser de nous faire croire que le virus s’arrête aux portes des entreprises ! ». Ensemble à Gauche réclame qu’une protection effective des salarié-e-s soit mise en place et contrôlée, ainsi que des personnes sans statut légal. Nous demandons aussi une extension des aides fédérales en faveur des précaires, des personnes en RHT, des chômeurs et des chômeuses, des petits indépendants et des artistes.

Une prévention accrue dans la sphère économique
Les grandes entreprises ne se sont pas vues imposer de nouvelles mesures de prévention. Ensemble à Gauche estime qu’un effort supplémentaire doit leur être demandé, à l’heure où la population voit ses libertés largement entamées. Les employeurs devraient notamment être tenus d’intégrer les pauses dans les plans de protection, ce qui n’est actuellement pas le cas. En cas de nécessité, la suspension des activités non indispensables devrait être décrétée. Le Conseil fédéral devrait également légiférer sur la question du télétravail, en prévoyant notamment une participation au loyer des salarié-e-s.

Des mesures plus énergiques sont indispensables mais dans une optique participative et dans le respects des libertés démocratiques. Aucune prévention n’est concevable sans participation consciente et volontaire de toutes et tous !

Des mesures en faveur des personnes particulièrement à risque ou fragilisées

Le Conseil fédéral doit exiger que l’ensemble des employeurs libèrent les personnes de plus de 60 ans ainsi que les personnes vulnérables de leur obligation de travailler tout en leur garantissant l’entier de leur revenu. De plus, l’interdiction de licencier les personnes ayant connu une période de maladie durant le mois écoulé et jusqu’à nouvel avis doit être prononcée.

De plus, suite à l’annonce scandaleuse faite par les HUG qu’ils envisageaient de priver les plus de 85 ans de soins intensifs en cas de surcharge, toutes les mesures doivent être prises pour éviter une mesure aussi intolérable, que ce soit en engageant du personnel et en investissant dans du matériel médical ou en prenant des mesures plus strictes pour contenir la diffusion du virus. Une société qui renonce à soigner ses aîné-e-s parce qu’elle refuse de développer la santé publique va droit dans le mur !

…en faveur des salarié-e-s
Ensemble à Gauche réitère sa demande de délivrer à l’ensemble des salarié-e-s en RHT ou au chômage des indemnités journalières s’élevant à 100% du gain assuré tant que durera la crise sociale et économique, jusqu’à concurrence de 1.5x le revenu médian. Un fonds doit également être mis en place en faveur de l’ensemble des personnes, souvent précaires, qui passent au travers des mailles du filet des protections sociales. Ce dernier doit inclure les personnes sans-papiers dans le cercle de ses bénéficiaires.

… en faveur des personnes en première ligne
Le personnel de divers secteurs des services publics se retrouve à nouveau en première ligne face à la pandémie, avec ce que cela implique de mise en danger de leur santé et de celle de leur entourage. Un moratoire interdisant toute baisse de salaire ou dégradation des conditions de travail ou de retraite dans le secteur public, tant au niveau de la Confédération que des cantons, doit être décrété.

…en faveur du respect des mesures sanitaires
Ensemble à Gauche réclame à nouveau la mise à disposition large et gratuite de masques et de solutions hydroalcooliques par la Confédération et les cantons. La Confédération doit contrôler la qualité des masques et des solutions et retirer de la vente ceux qui ne sont pas efficaces. Nous réclamons également la mise à disposition d’un nombre suffisant de tests et du personnel pour les effectuer afin qu’ils puissent être réalisés le jour où les personnes en font la demande ainsi que leur gratuité totale. Enfin,afin d’assurer aux salarié.e.s une sécurité supplémentaires dans les transports publics, nous demandons l’abandon de la première classe dans les trains.

…en faveur des indépendants et des petites entreprises
Suite au retrait par de nombreuses assurances privées du Coronavirus de leur couverture, la Confédération doit engager un dialogue avec ces dernières ainsi que se prononcer sur la légalité de ce retrait. Si une telle pratique était légale, il serait nécessaire de légiférer afin de la rendre illégale. Dans l’intervalle, La Confédération doit garantir la couverture des pertes liées au Coronavirus à l’ensemble des secteurs sinistrés. Ensemble à Gauche réclame en outre que les loyers commerciaux soient divisés par deux !

…en faveur du monde de la culture
Le monde de la culture subit de plein fouet les restrictions et ne bénéficie pas d’aides suffisantes. Parce que la culture est indispensable à la vie sociale, une taskforce doit être mise sur pied afin de permettre notamment aux acteurs culturels de trouver des moyens de diffusion alternatifs. Un statut de l’artiste garantissant à toutes les personnes œuvrant dans le monde culturel un revenu mensuel équivalent aux prestations complémentaires fédérales (environ 4000 CHF) doit être mis sur pied sans délai.

…en faveur du respect des droits politiques
La possibilité de faire vérifier des signatures par les communes après le délai référendaire, mesure déjà annoncée par la Chancellerie fédérale, ne suffit plus. Ensemble à Gauche réclame une nouvelle suspension des délais référendaires et d’initiatives. Au vu de la situation, le Conseil fédéral doit plancher sur un système permettant aux citoyen·ne·s de pouvoir apporter leur signature à un texte d’initiative ou de référendum via un formulaire électronique sécurisé.

Ensemble à Gauche tient à témoigner à nouveau toute sa solidarité aux personnes actuellement malades ou isolées, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui en prennent soin, de près ou de loin.