Le Grand Conseil a accepté un prêt de 16.8 millions en faveur du salon de l’auto. Alors que le Conseil d’Etat avait initialement exigé des garanties sur la tenue du salon en 2021 et dans les années suivantes – en permettant à Palexpo de participer à l’organisation –, la majorité de droite s’est aplatie en vidant le projet de loi de toute condition. A l’heure de l’emballement de la crise climatique, ce sauvetage désespéré d’une manifestation d’un autre âge apparait aussi ridicule que coûteux. EàG est favorable au lancement d’un référendum et appelle à la constitution d’un front large pour le porter.

Le salon de l’auto connait d’ailleurs une affluence en nette diminution depuis plusieurs années. Son avenir à moyen terme semble compromis. Il représente l’idéologie du tout-bagnole, s’appuyant sur une image dégradante des femmes, utilisées comme des faire-valoir des nouveaux bolides.

Le Conseil d’Etat avait au moins eu la décence d’exiger des contreparties au prêt de l’Etat. La co-organisation par Palexpo devait permettre au salon de se tenir dans la durée afin d’éviter que le prêt de l’État ne se transforme en don. Le salon de l’auto a refusé cette condition, exigeant un prêt sans condition que la droite s’est empressée de lui accorder.

Le montant servira pour l’essentiel à indemniser les constructeurs de voitures qui avaient prévu de participer au salon en 2020, avant son annulation. Or, ce prêt est remboursable jusqu’en 2037 ! Autant dire qu’il est très probable que le salon ne maintienne pas son activité jusque-là et donc que l’Etat ne récupère jamais une grande partie des 16.8 millions avancés. 

Ensemble à Gauche déplore vivement le choix du Grand Conseil. Le vote questionne aussi les priorités du parlement, alors qu’il avait rejeté la veille un projet de loi permettant d’indemniser les travailleurs-ses les plus précaires qui ont perdu tout revenu durant la crise.

Nous sommes donc favorables, sous réserve d’une approbation en Assemblée générale, au lancement d’un référendum et nous appelons à la constitution du front référendaire le plus large, au plus vite. La mobilisation récente massive des cyclistes a révélé la volonté claire d’une partie de la population d’entamer une révolution en matière de mobilité.