Le bilan de M. Maudet n’est pas remarquable et c’est un euphémisme.

Signalons le destin du N° 2 de la police, Christian Cudré-Mauroux, victime expiatoire de la manif du 19 décembre 2015, dégradé par ce Magistrat, mais blanchi par la justice?

A souligner aussi tous les procès gagnés au TF par des détenus, à Champ-Dollon, au motif de l’exiguïté de leurs cellules ou à Bochuz par un détenu interdit de travail en dehors du périmètre de détention – belle politique de réinsertion?

Et que dire de la situation relevée il y a un an par des députés à Curabilis y ayant constaté qu’une large part du personnel était constituée de stagiaires à qui on confiait des missions de haute sécurité? Ces mêmes élus ont constaté récemment que rien n’y avait changé. Que dire aussi de l’aile, dédiée à la sociothérapie mais restant vide, alors que les besoins d’accueil pour les femmes entassées à Champ-Dollon est patent?

Sans parler d’une politique attributive changeante comme le temps: avant-hier la sociothérapie, hier des jeunes en réinsertion, demain de dangereux djihadistes? L’incohérence au sein du Département est totale.

La collaboration entre l’Office cantonal de la détention (OCD) et Champ-Dollon est calamiteuse et a abouti à la mise à l’écart de Constantin Franziskakis, directeur de cette prison n’ayant pas franchement démérité, mais peut-être montré un peu trop de compréhension pour les conditions de travail de son personnel.

Sans parler du Service d’application des peines (SAPEM), qui ne cesse de déclarer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes mais qui, privé du personnel nécessaire, ne répond même pas aux détenus?Et que dire enfin des «violons» du Palais de Justice construits dans son sous-sol, mais non conformes aux normes, qui servent aujourd’hui de dépôt de matériel poussiéreux?

Cette politique dénuée d’humanisme aboutit à un bilan qui, même si à gauche nous n’aimons pas trop les notes, correspond à la boucle fermée du zéro.

par Christian Zaugg, député EàG,
christian.zaugg@gc.ge.ch