Après un débat haut en couleurs, cette motion a été renvoyée à la commission des visiteurs de prison où elle accompagnera le projet de loi 12303 du Conseil d’État qui préconise la construction d’une prison de 450 places pour un coût de 258 millions. L’examen de ce projet de loi pour la construction d’une prison de 450 places aux Dardelles et de ses prétendus contre-projets qui coûtent plus cher et lui ressemblent comme des jumeaux montre que ce projet est inutile et totalement surdimensionné.
La situation actuelle est due pour part à une interprétation trop rigoureuse du Code pénal conduisant le pouvoir judiciaire à encombrer la prison de Champ Dollon de détenus-es en préventive qui n’ont rien à y faire. Ajoutons à cela, le fait qu’une bonne soixantaine de condamnés-es en exécution de peine pourraient être au bénéfice d’un bracelet électronique et que le solde des résidents-es pourrait trouver place à la prison de la Brenaz moyennant quelques aménagements.
Alors ne nous voilons pas la face, il y a la situation très pénible et totalement inacceptable des femmes qui subissent les quolibets et les insultes des détenus lors de leur promenade, sont entassées dans des cellules trop petites et n’ont droit, en dehors de quelques exceptions confirmant la règle, qu’à des ateliers occupationnels qui les privent d’une formation certificative, socle indispensable à toute réinsertion. Cela est tout à fait inacceptable mais ne saurait trouver sa solution dans la cohabitation proposée aux Dardelles par le Conseil d’Etat. Ce débat a d’ailleurs retenu le Grand Conseil qui a également entériné une motion (M 2327-D) revendiquant que les détenues aient la possibilité d’exécuter leur peine dans des conditions correctes. La solution à ce vrai problème réside pour Ensemble à Gauche en l’ouverture d’un établissement du type: « le Vallon » à la campagne voire en ville réservé exclusivement aux femmes. Alors… que faire en dernier ressort pour des détenus en exécution de peine ? Tout d’abord rénover la prison de Champ Dollon devenue obsolète puis réintroduire un ou deux établissements ouverts du type: « Pâquerette des champs », passée par perte et profits, pratiquant une réinsertion fondée sur la sociothérapie comme cela se fait avec beaucoup de bonheur à Saint-Jean dans le canton de Berne. Allons… la situation n’est pas désespérée et devrait trouver son épilogue avec un peu d’imagination dans la mise en place d’une planification pénitentiaire fondée sur des paradigmes qui ont cours dans des pays au nord de l’Europe et conduisent à fermer des prisons.
Christian Zaugg