Une motion d’Ensemble à Gauche intitulée Évitons un nouveau drame, pour un renforcement des EPI et une rénovation rapide du foyer de la Combe ! a été adopté par une large majorité du parlement (EàG, PS, Verts, PDC et MCG). Elle vise à embaucher davantage aux Etablissements publics pour l’intégration (EPI) afin de garantir un encadrement satisfaisant des personnes en situations de handicap, mais aussi à accélérer la rénovation du foyer de la Combe.

La situation au sein des Établissements publics pour l’intégration (EPI) est inquiétante. Alors que l’institution joue un rôle central dans le domaine du handicap, elle n’est pas soutenue par l’Etat de manière satisfaisante pour mener à bien sa mission.

Ainsi, la subvention prévue dans le contrat de prestation ne couvre pas les prestations qui sont délivrées au quotidien. En effet, durant longtemps, le département ne souhaitait ouvrir que des places H (Home) alors qu’il existait un fort besoin pour des places HO (Home Occupation : qui nécessite un encadrement de jour et est donc plus cher). Les EPI ont donc touché des subventions correspondant à des places H, mais dépensé des prestations HO. Ces dernières années, le Conseil d’Etat a (enfin) consenti à une adaptation de la subvention, grâce à une subvention extraordinaire de 2 millions, mais il est urgent de garantir un financement correct dans le prochain contrat de prestation.

Les EPI sont également confrontées à un défi particulier du fait de certains résident∙e∙s qui exigent un encadrement plus important. Il s’agit de cas de handicap complexes, que les EPI sont souvent les seuls à « accepter » au sein des établissements, en raison de leur mission publique. Sans un renforcement des équipes, cette situation entraîne nécessairement un sous-effectif dans les autres services avec à la clef de potentielles situations de crise.

Ainsi, mai 2020, les EPI dénombraient 260 incidents violents durant les six mois précédents ! Une situation qui révèle une mise en danger potentielle, aussi bien du personnel que des résident∙e∙s, que nous ne pouvons pas tolérer plus longtemps. Le malaise au sein des équipes engendre un taux d’absentéisme important. Or, par manque de moyens, les EPI ne pratiquent un taux de remplacement que de 45 à 50% sur les lieux d’hébergements, ce qui amplifie encore les problèmes. L’institution a évalué précisément ces besoins supplémentaires en la matière, qui s’élèvent à 18 ETP. La motion exige donc que l’Etat finance ces postes nécessaires d’ici 2023 au plus tard. 

La situation du foyer de la Combe – principal foyer des EPI – inquiète également. Les bâtiments sont vétustes et ont un besoin urgent d’une rénovation totale. Une situation connue par le Conseil d’Etat qui a accepté de participer à hauteur d’un tiers aux 105 millions nécessaires. Cependant, le gouvernement a découvert tardivement que la Combe se situait sur une zone agricole qui nécessitait un déclassement, ce qui a occasionné d’importants retards. Il est désormais urgent d’accélérer le processus pour garantir au plus tôt le début des travaux, ce qui passe par un traitement rapide du projet de loi de déclassement. D’autant plus que l’Etat s’est largement défaussé de ses responsabilités en termes de construction et de rénovations des bâtiments des EPI ces dernières années, l’essentiel étant assuré par des fonds privés.

Jean Burgermeister