A mi-janvier, on apprenait que la Ville de Genève, se faisant l’écho aussi de la position de diverses communes de Gy à Jussy en passant par Puplinge, était sur le point de déposer un recours contre l’autorisation par les autorités françaises de la nouvelle autoroute du Chablais qui «double» le Léman Express et pourrait bientôt déverser un flot transfrontalier malvenu d’automobiles dans nos rues. Elle a mandaté à cet effet le cabinet d’avocats parisien Huglo/Lepage qui a diligenté divers recours antinucléaires genevois contre l’État français.

Rémy Pagani, notre conseiller administratif EàG était à la manœuvre sur cette question et est monté – à juste titre – aux barricades, pour s’opposer à une infrastructure d’un autre temps, dont les effets écologiques induits sont plus que problématiques. Sa position est évidemment un point d’appui utile pour les diverses associations de défense de l’environnement françaises qui sont en train de se mettre en mouvement dans le même sens. Elle s’inscrit dans une logique de solidarité transfrontalière qui répond à celle des collectivités françaises qui se sont dressées contre la traversée du Lac.

Mais, concernant l’autoroute, l’acteur qu’on n’a – à ce stade – guère entendu, c’est le gouvernement cantonal, qui s’est au contraire illustré par son mutisme sur le sujet. C’est pourquoi notre député Pierre Vanek lui a posé la question écrite urgente suivante (QUE 1233).

Autoroute du Chablais, que fait le Conseil d’État ?

Chacun·e a pu apprendre par la presse ces jours que l’autoroute du Chablais projetée en France voisine longe le tracé du Léman express sur une quinzaine de kilomètre et que la Ville de Genève a déposé recours auprès du Conseil d’État à Paris pour contester juridiquement l’utilité publique ce cette route.

Pourquoi le Conseil d’Etat ne s’est-il pas associé à ce recours?

Pourquoi le Conseil d’Etat ne considère-t’il pas que l’enquête publique n’a pas pris en compte le fonctionnement du Léman express et qu’en conséquence cette procédure devrait être considérée comme caduque?

Pourquoi le Conseil d’Etat alors qu’il s’associe à l’urgence climatique n’intervient-il pas en ce qui concerne le bois et la zone humide qu’il contient qui seront définitivement détruites par le tracé de cette autoroute, alors que par ailleurs il les défend ?

Pourquoi le Conseil d’Etat ne proteste-t-il pas contre l’impact sur le canton et notamment sur les petits villages frontaliers, ainsi que de la Ville de Genève qui vont être traversés plus encore qu’aujourd’hui par des automobilistes qui préféreront se mettre au volant de leur voiture pour accéder à notre ville et notre canton plutôt que de choisir le Léman express ?

Pierre VANEK / EàG